[Eurobasket2015] Preview des 1/4 de Finale

LES OGRES DU BASKET

Espagne – Grèce (Mardi à 18h30)

C’est certainement le choc le plus iconique de ces quarts de finale, entre une Espagne qui a tout gagné dans la dernière décennie et une Grèce qui a multiplié les équipes et le talent de haute volée, jusqu’à inquiéter/battre à plusieurs reprises TEAM USA, par exemple. Néanmoins, le rapport de force semble déséquilibré cette fois-ci, contre l’Espagne.

En effet, les hommes de Serge Scariolo n’ont pas rassuré au premier tour, encore moins en huitièmes. Ils se défont de la Pologne avec difficulté en remportant le quatrième quart-temps 25-11 (80-66) grâce au tandem Rodriguez-Gasol. Le Bulls est le leader incontesté de la sélection ibérique, terminant avec 30pts à 11/14 au shoot et un effarant 6/7 à 3pts:

Une véritable Gasol-dépendance s’est installée, on ne voit poindre que le profil atypique d’un Mirotic jouant inter/exter avec sa grande taille et les points sur contre-attaque de Sergio Lull en soutien. L’absence de Rudy Fernandez (cheville) est un élément de plus à ajouter au manque de profondeur derrière ces cadres. Si le plan de jeu se résume à neutraliser Pau Gasol, la Grèce est certainement l’équipe faite pour ce job.

Un huitième de finale remporté très facilement contre la Belgique, un premier tour sans défaite et un jeu collectif de grande qualité. Exemple typique, contre la Belgique, les grecs ont décidé de jouer small ball, ils ont fini le 3ème quart à 9/13 au shoot. S’ils veulent accélérer et jouer vite, ils le peuvent; s’ils veulent jouer sur demi-terrain en travaillant le poste, ils le peuvent. Un équilibre offensif (6 joueurs à + de 6pts contre la Belgique) est en place, les égos sont au vestiaire.

Il s’agira de savoir si la Grèce veut garder un jeu au tempo lent, ou rentrer dans la danse espagnole. La seconde option leur permettrait certainement de profiter des lacunes sur le repli défensif qui criblent l’Espagne. Le tandem Bourousis-Koufos aura la lourde tâche de rendre tout panier difficile pour Pau, tandis que les Calathes, Giannis et autres Printezis, auront les cannes pour profiter des moindres décalages/écrans leur permettant de driver au panier.

Sur l’ensemble de la compétition, le verdict semble logique.

Pronostic: Victoire de la Grèce, en prolongation


LA SURPRISE TCHÈQUE

Serbie – République Tchèque (Mercredi 18h30)

Nous disions l’équipe Tchèque prometteuse, avec son tandem Satoransky-Vesely, atteindre les quarts de finale est déjà un exploit en soit. La Croatie semblait totalement sur les rotules et à côté de son sujet en huitième, terminant avec 24 balles perdues pour 13 passes décisives! Les Tchèques les ont fait déjoué grâce à leur défense puisque 36 points ont été convertis sur ces balles perdues sur les 80 marqués.

Satoransky explique cette victoire:

C’est notre façon de jouer. Nous misons tout sur la contre-attaque. Tout le monde le sait d’ailleurs mais c’est toujours très difficile de s’y préparer.

Le meneur du barça est d’ailleurs une des grosses révélations de cet Euro, il tourne, et c’est impressionnant, à 13.2pts, 6rbds et 8.8 assists de moyenne sur ces championnats. Il ajoute à cela une vélocité et une rapidité affolante:

Nul doute que son duel avec Teodosic sera l’affiche la plus attendue de ces quarts en terme de qualités individuelles. Mais heureusement pour les serbes, il y a plus qu’un joueur pour tenir les rênes de l’équipe. Entre Raduljica (27pts contre la Finlande à 11/12), Bjelica, Bogdanovic, Kalinic ou encore Nedovic, le nombre d’armes à disposition des serbes est conséquent. A moins de déjouer offensivement face à la défense Tchèque, cette Serbie devrait figurer en demi-finales.

Un bémol, tout de même: la capacité de la Serbie à sortir d’un match mentalement. On sait les hommes de Djordjevic rapidement agacés quand les choses ne tournent pas en leur faveur, et c’est exactement ce que la République Tchèque a comme plan de jeu: des tirs de loin (Schlib par ex) et une défense féroce.

Pronostic: Victoire de la Serbie dans la douleur


INDIVIDUS VS COLLECTIF

Italie – Lituanie (Mercredi 21h)

Cette Lituanie devra remercier son calendrier très favorable. Car, en terme de jeu collectif, les lituaniens sont tout sauf des modèles – et ça tombe bien, puisque c’est l’Italie en face. Il y a pourtant un semblant d’entre-aide derrière de charismatiques leaders tels que Jonas Valanciunas et surtout Maciulis qui a donné la victoire aux siens en claquant 34pts en huitième contre la Géorgie:

C’est d’ailleurs, cette performance, qui peut sonner comme un tournant dans l’alchimie collective lituanienne. Derrière la défense et le scoring de Maciulis, tous les joueurs se sont soudés les coudes pour se concentrer sur l’objectif: gagner. Une force mentale qui peut faire fi des individualités exceptionnelles affichées par l’Italie, touchée physiquement.

Dans un non-match des israéliens, l’Italie a perdu Bargnani touché à la cheville, Datome probablement out pour le tournoi…. Il faudra s’en remettre aux différents scoreurs: Gentile, Belinelli, Gallinari afin de réitérer les grosses victoires du premier tour en convertissant des paniers improbables à 3pts. La squadra vit et meurt à travers cet élément du jeu, ce n’est pas sa défense gruyère et son jeu offensif privé de systèmes qui feront la différence, c’est un fait.

Ils vont driver:

La seule question de ce quart est de savoir si les quelques coups de chaud de l’Italie auront raison de la Lituanie. Peu probable, si cette dernière décide de jouer à fond sur Valanciunas dans la raquette et avec la vista de Maciulis en défense.

Pronostic: Victoire de la Lituanie


UN MATCH FACILE?

France – Lettonie (Mardi à 21h)

Peut-être le quart le plus déséquilibré sur le papier, étant donné qu’une équipe de France qui déroule son jeu comme contre la Turquie, semble inarrêtable par ces lettons. Les supporters des Bleus vous diront au contraire, que c’est bien en arrivant en tant qu’archi-favori que les Bleus ont pu se faire surprendre par le passé, ou perdre dans certains matchs qu’on disait courus d’avance.

L’adage s’arrêtera à ce match. Nando De Colo insuffle une telle confiance dans l’effectif avec son jeu toujours dosé au millimètre, ses paniers importants, et son sérieux dans l’exécution collective. Tony Pi ne peut qu’admirer du banc le sang-froid et la main de maitre apposée par Nando (12.2pts à 54% au shoot, 43% à 3pts; 5.5rbds, 3.5ast). Et puis sa défense:

[vine id= »etPhFZx6wAn » align= »center »]

Rajoutez à cela un Evan Fournier retrouvé (défense rude, interceptions sur les lignes de passe, tirs à 3pts, contre-attaques), une paire Lauvergne-Gobert qui atomise par sa versatilité offensive/défensive toutes les raquettes; les cadres, pour peaufiner, Diaw, Batum, et les remplaçants comme Kahudi, Gelabale et même Westermann ou Jaiteh.

Sur le terrain, cette EDF parait être la plus qualitative et équilibrée à tous les postes. Seule ombre au tableau: il faut garder une concentration de tous les instants et une confiance inébranlable pour continuer notre parcours vers l’or et les J.O de Rio.

Or, la Lettonie (comme la Lituanie) s’en est sorti à la faveur d’un jeu collectif intéressant, et d’une bonne défense. La Slovénie était en surrégime depuis le début de cet Eurobasket et ses lacunes tant dans le jeu que dans l’envie se sont senties contre une équipe lettonne jouant crânement sa chance. L’élément de surprise réside dans une confiance trop exagérée, la Lettonie a des arguments à faire valoir: 4ème défense du tournoi, 9ème équipe au nombre de passes décisives et un leader offensif, Strelnieks:

Pronostic: Victoire de la France en se faisant peur

Ecrit par:

N.K

6 Commentaires

  1. Free_Eagle -  14 septembre 2015 - 09:11

    Il y a une passation de pouvoir en EDF, au bon moment car Tony vieilli asser clairement.

    Pour Grèce-Espagne, je vois les grecs passer plutôt facilement, surtout s’ils jouent très dur, ce que les espagnols ne supporte pas….sur un match comme ça, Marc et Ibaka qui eux aiment le jeu dur, va terriblement leur manqué.
    De plus les grecs peuvent facilement cassé le rythme des espagnols, qui ne son plus autant protéger par le corps arbitral que par un passé encore tout récent.

    Les tchèques on déjà réussis un superbe Euro, et donc contrairement aux Serbes, ils vont être hyper relâcher, sans la moindre pression….et là, ils n’en seront que plus dangereux….
    Mais le banc serbes est plus dense, il y a beaucoup d’expérience dans le 5 etc, ça devrait quand même passer.

    La Lituanie est vraiment pas génial, alors quelle dommage que les transalpins soient désormais fortement diminué, car au complet, pour moi l’Italie passe, mais là…

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    • N.K -  14 septembre 2015 - 10:01

      Globalement, on se rejoint. Par contre, l’argument de la libération des Tchèques parce qu’il n’y a plus d’enjeu, c’est un peu de l’esbroufe. George Eddy sort d’ailleurs le coup de la « libération » à toutes les sauces dès que quelqu’un joue bien.
      On peut arguer, au contraire, que c’est maintenant que la pression est la plus forte sur leurs épaules, si proches d’un tournoi préolympique (ou mieux, qui sait?).

      Sur un match, tout est possible. Il s’agira de volonté défensive, qui aura le plus d’énergie à dépenser avant les demi, on fait une semaine avec un match tous les deux jours, les corps vont être mis à rude épreuve.

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      • Free_Eagle -  15 septembre 2015 - 10:07

        Ok pour l’esbroufe, je prend^^.

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  2. Ben -  16 septembre 2015 - 08:53

    Pas facile quand même ce 1/4 de finale. Une défense gruyère en 1e MT a permis aux Lettons de prendre confiance et de prendre les devants pendant une bonne partie du match. La série de Parker nous permet de rentrer aux vestiaires en tête mais c’était quand même pas terrible. Enorme défense en 3e QT par contre où les gars ont vraiment verrouillé la raquette. Batum a été vraiment décisif pendant cette période tout comme Gobert.
    On dresse bcp de lauriers à Parker mais je trouve qu’il a quand même bcp vendangé. Ok il nous permet de passer devant mais sa sélection de tirs est quand même suspecte (son % est atroce).

    Concernant le 1er match entre Espagne et Grèce, vraiment super match. Gasol impressionnant et les Grecs toujours accrocheurs.

    Désolé Disiz de pas avoir tweeté pendant les matchs mais j’avais un réseau tout pourri et je suis trop loin pour vraiment avoir de belles photos.
    Un mot sur l’ambiance, franchement une salle comme ça (pratiquement) pleine avec des drapeaux français partout, c’est top. Le basket français a franchi un cap et ça fait plaisir à voir. Pendant Espagne-Grèce, salle acquise à la cause des Grecs à 80%, bcp de fans grecs ont fait le déplacement et les supporters français étaient tous pour les Grecs également 🙂 Les Espagnols ont été hués pendant tout le match. Ca promet pour jeudi…

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    • N.K -  16 septembre 2015 - 17:59

      Oh, pas de problème. Les matchs de l’EDF je suis en live à coup de vines de toute façon. Par contre, des photos du public en liesse pour montrer l’immensité de l’enceinte, ça peut être cool.

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  3. Free_Eagle -  16 septembre 2015 - 19:59

    Franchement, je ne m’attendais pas à cette victoire espagnol….leur team aussi à du caractère !

    En rugby, il y a les crunchs Angleterre-France, mais le top est quand même pour nous….cette rivalité exacerbé France-Espagne…..et là, j’espère que pour la 1er fois, TOUTE la France va regarder ce match à la tv pour soutenir les Bleus, mais également histoire d’attiré encore plus les médias vers le basket, de potentiel nouveaux investisseurs, dans les clubs par exemple (PRO A, PRO B)…je me rappel fort bien l’Euro 1999, l’impact été fort déjà à l’époque, mais cette année, il y a vraiment un souffle nouveau, et surtout quelque chose de plus durable qu’en 1999…le basket en France est en train de devenir énorme, incontournable….si on torche les espangouins, la France ne parlera que de cette finale…et d’habitude, c’est le foot roi qui a cette honneur.

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