Richard « Rip » Hamilton

Après Rasheed et Ben Wallace, après Chauncey Billups, c’est Richard Hamilton qui, en février 2015, a officiellement raccroché les baskets et pris sa retraite de la NBA. Sharp shooter, expert du jeu sans ballon, Rip Hamilton a contribué à faire des Pistons une mini-dynastie dans la conférence est, avec 6 titres de division, 3 titres de conférence, 6 finales de conférence consécutives, 2 participations aux Finals (2004 et 2005) et un titre (2004), entre 2001 et 2008. Retour sur son parcours et son histoire.


Jeunesse et NCAA

Né le 14 février 1978 Coatesville, dans une paisible ville de 10.000 habitants située à 50 kilomètres à l’est de Philadelphie, Richard Clay Hamilton est un gosse comme les autres, jouant au basket, au football US et au baseball en fonction des saisons. Et si il a toujours eu une préférence pour la balle orange, ce n’est que lors de ses dernières années à la Coatesville Area High School – à qui Hamilton paye désormais les uniformes et chaussures de basket chaque saison – qu’il prend conscience de son potentiel. Il intègre lors de sa dernière année la McDonalds All American Team, et sort du lot aux yeux des recruteurs des différentes universités.

Il est contacté par de nombreuses facultés, incluant Rice University et Rutgers. Il visite Temple et Clemson. Mais tombe amoureux de UConn.

Rip Hamilton: Je suis venu à Connecticut en visite officielle. J’ai été voir un match de basket, et j’ai eu l’impression que c’était une équipe de NBA. J’ai vu à quel point les fans de Connecticut aiment le jeu, et je me suis dit ‘Si j’ai la chance de jouer en NBA, avoir joué ici à Connecticut équivaudrait à avoir joué en NBA.

Humble, Richard, qui alors n’avait encore jamais pris l’avion, quittait Coatesville pour la première fois pour rentrer à UConn et jouer sous les ordres de Jim Calhoun. Si les Huskies sont désormais en 2015 parmi les références en NCAA, la situation était un peu différente en 1996, quand Hamilton débarque en NCAA. Le programme est alors en pleine construction, et UConn est plus un outsider classique et récurrent qu’une référence absolue. Le choix est donc logique d’un point de sportif pour le jeune Richard: rejoindre un programme en pleine expansion (avec notamment Ray Allen, qui est sorti en 1996 juste avant l’arrivée de Hamilton), avec un coach de très haut niveau et dans une atmosphère positive. L’explosion de Hamilton en NCAA correspond à l’émergence de UConn comme un programme basket qui compte sur la planète NCAA.

Richard Hamilton et Jim Calhoun, en 1998, lors de la deuxième saison du joueur à UConn.

Richard Hamilton et Jim Calhoun, en 1998.

Jim Calhoun: Rip Hamilton a été tellement important pour nous. Vraiment! Ce titre (en 1999) a ouvert les portes pour un tas de bonnes choses qui se sont passées à UConn pour le programme de basket masculin, et plus encore. Çà a été un moment clé pour nous tous, et il était la star de l’équipe.

Il reste trois ans à Storrs, conduisant UConn à deux victoires au Big East Tournament 1998 et 1999. La consécration suprême arrive en 1999. Sur la lancée de son titre en Big East, UConn retrouve la March Madness après avoir atteint l’Elite 8 la saison précédente. Avec un bilan de 33-2, ils sont têtes de série de la West Region, et livrent un tournoi sensationnel, n’étant que très rarement inquiétés. Ils sortent UTSA 91-66, New Mexico 78-56 et Iowa 78-68 lors des trois premiers tours. Vient ensuite Gonzaga en Elite 8, qui se fait à son tour sortir 67-62. Pour la première fois, UConn se retrouve au Final Four. Et Ohio State de devenir la prochaine victime, vaincu 64-58.

La finale met aux prises UConn, avec Rip Hamilton et les futurs journeymen Jake Voskuhl, Khalid El-Amin (vu à la SIG en 2002 et au Mans en 2012-13), Ricky Moore (devenu plus tard MVP des finales autrichiennes en 2009), et Duke, avec des Corey Maggette, Elton Brand, Shane Battier ou Trajan Langdon. Ce match servira de référence pour Rip Hamilton, de passeport pour la NBA, s’il en avait encore besoin. A UConn, les systèmes offensifs sont pensés pour lui et son jeu sans ballon, attaquant sans cesse ses défenses avec ses changements de rythme et son shot à mi-distance. Chris Carrawell, qui a défendu sur Hamilton ce 29 mars 1999, se souvient:

Chris Carrawell: Le truc avec Rip, c’est qu’il est incroyable en sortie d’écran, et que les systèmes était construits pour lui. Ça a aussi toujours été un joueur qui n’a pas peur de prendre ses responsabilités. Du haut de ses 2,01m, il sortait très vite des écrans et était toujours en mouvement, changeant de rythme. Il était aussi difficile de le lire. Impossible de dire si il était fatigué parce que sa mentalité ne changeait pas. C’était aussi un très bon tireur à mi-distance. Je me souviens avoir réussi à bloquer quelques uns de ses tirs, mais c’était impossible de l’arrêter. Il revenait sans cesse.

Il rentre 27 points et capte 7 rebonds durant cette finale, et est couronné MOP. Et, au sommet de son oeuvre à UConn, il décide de se lancer à l’aventure en se présentant à la NBA draft 1999, non sans avoir changé l’image du programme basket des Huskies et marqué ceux qui l’ont entouré là-bas.

Jim Calhoun: C’est incroyable. On a regardé ensemble tous les matchs de la seconde moitié du NCAA Tournament la saison passée, et passer du temps avec lui, le voir grandir comme personne, comme homme, comme père. Je l’adore. C’est vraiment une personne incroyable. Personne n’aime plus UConn que Richard Hamilton.


Washington (1999-2002)

Michael Jordan et Richard Hamilton, lors de la saison 2002-03.

Hamilton sera sélectionné au 8ème choix de la draft 1999 par Washington, une franchise en lambeau suite au départ tumultueux de Chris Webber et à la nécessaire reconstruction qui s’en suit. Malgré ce contexte a priori propice pour un rookie, Hamilton vit une première saison compliquée. 19,3 minutes par match, pour un petit 9 points en moyenne: c’est loin d’être mirobolant pour un 8ème choix de draft. Le gros point positif, par contre, vient de la fin de saison.

‘Grâce’ aux blessures dans l’effectif, Richard Hamilton voit son temps de jeu augmenter en fin de saison et, sur les matchs disputés en avril, claque en moyenne 17,1 points en 29 minutes par match. Il enfile ainsi 26 points face à Chicago au United Center le 13 avril, et effleure le triple-double avec 17 points, 7 rebonds et 7 assists lors de la dernière rencontre de la saison, face à Milwaukee.

Les Wizards sont un navire à la dérive. Après une saison 1999-2000 terminée avec un bilan de 29-53, la saison 2000-01 s’avère encore pire que la précédente. 19-63. Et l’arrivée, en cours de saison, de Michael Jordan dans le front office en tant que President of Basketball Operations tout puissant, qui dégagera assez rapidement Rod Strickland et Juwan Howard (et prendra Kwame Brown en première position de la draft 2001…). Dans ce marasme généralisé, Hamilton sort du lot: il rentre dans le starting five en cours de saison, et s’inscrit comme un scoreur efficace (18.1 points par match sur la saison; 20.9 ppg à 46.5% aux FG après son entrée dans le cinq de base).

Les victimes de ses premiers cartons offensifs sont, durant cette saison, Golden State (41 points, 9 rebonds, 8 assists le 29 mars 2001), Detroit (41 points, le 14 mars), Boston (38 points, le 7 avril) ou Philadelphie, futur finaliste face aux Lakers (34 points, le 2 mars).

Héritier du premier choix de la draft, Jordan fait l’impasse sur Ty Chandler et Pau Gasol pour mettre le grappin sur Kwame Brown, jeune high schooler plein de promesses. Dans le même temps, Jordan décide de renfiler ses sneakers à 38 ans… Bref, le n’importe quoi continue dans la capitale fédérale. Le roster est à pleurer (Chris Whitney comme starting PG et Jahidi White comme C?!), ce qui laisse le champ libre à Jordan et Hamilton pour prendre les rênes et s’imposer comme leaders. Rip gagne en consistance, est élu joueur de la semaine à l’est entre le 9 et le 16 décembre 2001 (28.5 points, 4.5 rebonds, 4.3 assists) et atteignant pour la première fois la barre des 20 points par match sur la saison. Profitant de la nullité globale de la conférence Est, les Wiz’ remportent 37 rencontres sur la saison, et échouent aux portes des playoffs.

Jordan décide alors de mettre un grand coup de pied dans la franchise: il signe Larry Hughes, le vieillissant Bryon Russell (oui, LE Bryon Russell du shot de la gagne de Jordan face au Jazz en 1998) et monte un trade Hamilton-Hubert Davis-Bobby Simmons pour Jerry Stackhouse (qui sortait de deux saisons gargantuesques)-Brian Cardinal-Ratko Varda avec les Pistons.


Detroit (2002-2008)

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Ben Wallace, Kid Rock (natif de Detroit) et Rip Hamilton.

Hamilton débarque au Palace of Auburn Hills en septembre 2002, dans une équipe qui joue le haut du panier dans la conférence est (vainqueur sortant de la Central Division), mais qui est toujours en chantier. Stackhouse, leader incontesté, est envoyé à Washington dans le deal amenant Rip à Detroit. Chauncey Billups, PG vu comme un parfait backup par le passé, débarque pour prendre la mène. Billups et Hamilton rejoignent ainsi le rookie Tayshaun Prince et les Ben Wallace, Corliss Williamson et Cliff Robinson, qui ont tous rejoint le Michigan ces dernières saisons, sous la houlette de Rick Carlisle.

Hamilton débarque dans une équipe fondamentalement axée sur la défense, jouant sur un faux-rythme permanent sur demi-terrain en possession du ballon. Un style de jeu qui convient à merveille à Richard Hamilton et son jeu essentiellement basé sur les mouvements sans ballon. Individuellement, Hamilton livre une saison du même calibre que la précédente, conclue avec 19.7 ppg, avec des pourcentages en légère hausse (de 43.5 à 44.3% aux FG). Plus important, Rip Hamilton s’intègre parfaitement dans le roster, qui est autant une bande de potes que des collègues de travail. Sa relation avec Chauncey Billups, en particulier, est immédiate, et feront du back-court Billups-Hamilton l’un des plus meilleurs de la Ligue.

Son intensité défensive est en hausse, et il évolue enfin dans une équipe qui gagne. 50-32, le titre de la Central Division et, pour la première fois, les playoffs. Cette première sera une réussite: les Pistons sortent le Magic de T-Mac (4-3), les Sixers de Iverson-Coleman (4-2), avant de se faire sweeper par les Nets, emmenés par Jason Kidd, Richard Jefferson et Kenyon Martin. Rip Hamilton est le fer de lance offensif de cette première campagne, avec 22.5 ppg (44.2% aux FG, 90.6% aux FT).

La revanche face aux Nets arrivera très rapidement. Larry Brown, après six saisons à Philly, a pris place sur le banc en remplacement de Rick Carlisle parti à Indiana. Juste à la deadline pour les transferts, le 19 février 2004, Joe Dumas, GM de la franchise, parvient à conclure un deal avec Portland, les Celtics et les Hawks, permettant de faire atterrir. Le core-5 Billups-Hamilton-Prince-Sheed-Ben Wallace devient l’un des plus craints de la Ligue. Des joueurs altruistes, qui se dévouent à la cause collective. Une philosophie basée sur l’esprit de groupe et l’agressivité. Une stratégie reposant avant tout sur une défense ultra-solide.

La recette prend parfaitement. Rip Hamilton est comme un poisson dans l’eau: il reste la principale menace offensive, avec ses mouvements sans ballon et sa capacité à s’isoler. Les Pistons terminent la saison sur 20 victoires sur les 25 matches joués avec Rasheed Wallace. Ils rendent un bilan de 54-28 au final, soit le deuxième de la conférence est derrière les Pacers et juste devant les Nets. Après avoir écarté sans encombre les Bucks au premier tour, ils retrouvent les Nets. Et, au bout du suspense qui a duré 7 manches, parviennent à passer l’embûche, remportant le Game 7 90-69, avec notamment 21 points de Rip Hamilton.

La suite, c’est l’histoire: les Pacers sont écartés en six manches incroyablement défensives et des résultats dignes de matches FIBA de 40 minutes (74-78, 72-67, 85-78, 68-83, 83-65, 69-65). Une série émaillée de petits incidents et de coups bas, comme cette faute flagrante de Ron Artest sur Rip Hamilton, qui, quelques mois plus tard, exploseront quand les équipes se retrouveront.

Et, enfin, l’apothéose, avec ces Finals face aux Lakers, ce duel des styles entre les 4 Fantastiques de LA (O’Neal, Bryant, Payton, Malone) et le collectif de Detroit, qui asphyxiera presque littéralement les Angelinos pour aller chercher le titre 4-1. Les Pistons sont sacrés, et Billups, décisif comme jamais lors des moments-clés, remporte le titre de MVP des Finals.

C’est également durant cette saison que, suite à deux fractures du nez, les médecins ont recommandé à Rip de toujours porter un masque de protection sur les parquets, au risque de devoir subir une reconstruction nasale en cas de nouveau choc.


Malice at the Palace

Pistons et Pacers se retrouvent quelques mois plus tard, le 19 novembre 2004. Les champions en titre face à leur plus dangereux rival à l’est, dans un remake des finales de conférence vicieuse vécue quelques mois plus tôt. Le match dégénère en pugilat, dans l’une des bagarres les plus violentes de l’histoire de la Ligue. Jonathan Abrams, de Grantland, est revenu sur cette histoire en 2012. Une histoire qui, si elle ne touche que très peu Richard Hamilton (il n’a pas été sanctionné après les événements), est un élément central de cette saison 2004-05. Extraits choisis, sur l’implication de Hamilton dans l’affaire (qui a lui toujours refusé de s’exprimer sur cet épisode).

Jonathan Abrams (journaliste): Les Pistons étaient revenus à moins de 5 points dans le dernier quart-temps, avant de rater 10 tirs consécutivement. Indiana avait sécurisé la victoire avec deux tirs à 3points de Austin Croshere et Stephen Jackson. Mais la rencontre était devenue très teigneuse, hargneuse. Avec 6:43 à jouer, Rip Hamilton balance un coup de coude dans le dos de Jamaal Tinsley après un rebond défensif – le banc des Pacers explose, et non sans raison; une faute flagrante aurait pu avoir été sifflée.

Stephen Jackson (Pacers): Le truc qui m’a le plus énervé, après que nous ayons essayé de séparer Ben (Wallace) et Ron (Artest), c’est que plusieurs coéquipiers de Ben continuaient à discuter. J’essayais d’aider et d’arrêter le conflit. Je suis près de Rick Carlisle et je vois Rip Hamilton et Lindsey Hunter. Je les entends discuter et je me dis « OK, ils ne vont rien faire pour arrêter ce qui se passe. Ils continuent de discuter. Je vais aller voir ce qu’ils veulent vraiment faire. »

Lindsey Hunter (Pistons): Je tentais d’arrêter Rip, parce qu’il doit peser genre 70 kilos et qu’il est un peu comme un petit frère. Genre « Rip, assieds-toi. Reste à l’écart de tout ça avant de te faire blesser. » Et Derrick Coleman aussi, balançait « Allez, sortons les gars de ce truc. » C’est à ce moment-là que j’y vais et que Stephen arrive et commence à l’ouvrir.

Jackson: J’étais en mode guerrier à ce moment-là. « Vous nous manquez de respect, là, les gars! On essaye de faire rentrer les choses dans l’ordre, ici. Si vous voulez la bagarre, je vais vous la donner! » Mais c’était juste des mots, juste du trash talk.

Hunter: Dans ce genre situation, tu veux juste te protéger, toi et tes coéquipiers. Je suis attentif pour être certain que personne ne se prenne un coup par derrière. Je me rappelle d’avoir eu un sourire en coin, genre « Jacko, tu sais parfaitement que tu ne veux pas te battre ici, devant tout le monde. » On était prêt à se battre, mais ça n’a pas dégénéré. Ce que les gens ne savent pas nécessairement, c’est que Rip est un vrai compétiteur et qu’il exagère parfois. Il était vraiment sur les nerfs.

Jackson: On est de très bons amis, avec Rip. Mais à l’époque, les tensions étaient tellement fortes. Ils étaient énervés parce qu’ils perdaient. On les battait de 15 points. Ils étaient vraiment très énervés, comme si ils cherchaient vraiment les embrouilles. Donc, je leur ai dit « Si c’est ce que vous voulez, c’est ce que vous allez avoir. »

Richard Hamilton et William Davidson, propriétaire des Pistons entre 1974 et 2009.

Richard Hamilton et William Davidson, propriétaire des Pistons entre 1974 et 2009.

Les instances de la NBA réagiront en frappant un grand coup, avec des suspensions inédites par leur portée et leur longueur. Les Pacers perdent, en particulier, Ron Artest pour le reste de la saison (soit 86 matches au total), Stephen Jackson pour 30 matches et Jermaine O’Neal pour 15 matches. En comparaison, les Pistons, champions en titre on le rappelle, profitent de plus de clémence, avec Ben Wallace comme principale ‘victime’, avec 6 matches de suspension seulement.

De cette manière, les Pistons voyaient leur principal adversaire à l’Est perdre une partie de leur chance de bien figurer. Les deux équipes se retrouveront au deuxième tour des playoffs. Les Pistons passeront l’embûche, rendant hommage à Reggie Miller lors de sa toute dernière rencontre à Indiana, avec Larry Brown qui demande un temps mort pour permettre une standing ovation qui vient enterrer la hache de guerre entre les deux équipes. L’occasion, aussi, pour Reggie Miller, de passer le flambeau à Hamilton, entre joueurs excellant dans le jeu sans ballon et le catch&shoot.

Si la menace Indiana est plus ou moins écartée, Miami, qui a été récupérer Shaq O’Neal, et les Cavs de LeBron James deviennent une menace de plus en plus sérieuse. Ce sont d’ailleurs les Floridiens que Hamilton et les Pistons retrouvent en finale de conférence en mai 2005. En territoire hostile pour le game 7, les hommes de Larry Brown se surpassent: Hamilton joue ainsi 48 minutes, claquant 22 points et maintenant ses couleurs dans le match avant de passer les clés à Billups dans le money time pour finir le travail.

Face aux Spurs, par contre, c’est une autre affaire: Rip peine à trouver le rythme face à Bruce Bowen. Et si les gars du Michigan ne passent pas loin de l’exploit lors du G5 (gagné 95-96 sur le buzzer par Robert Horry) et réussissent à forcer un game 7, ils doivent s’incliner à San Antonio, sans pouvoir ré-éditer le doublé réalisé en 1989 et 1990.


Un cran trop court

La suite ne sera qu’une série de déception pour les Pistons. Titré en 2004 et finaliste en 2005, ils livrent trois saisons magnifiques, avec des bilans de 64-18 en 2005-06, 53-29 en 2006-07 et 59-23 en 2007-08. Rip Hamilton, de son côté, continue de s’imposer comme l’un des SG les plus consistants de la Ligue, avec des moyennes tournant aux alentours des 20 points par match et flirtant avec les 50% aux FG, 85% aux FT et sera aussi titré meilleur pourcentage à 3 points lors de la saison 2005-06.

Il participe au All-Star Game à 3 reprises en 2006, 2007 et 2008. Quatre ans après , il est à nouveau élu joueur de la semaine entre le 15 et le 22 janvier 2006, avec des moyennes de 22.3 points, 2.5 rebonds et 4 assists par match. Il rend quelques cartons dignes des plus grands, comme ces 51 points enfilés aux Knicks le 27 décembre 2006, faisant de Hamilton le premier non-Knick depuis Michael Jordan à rentrer 50+ points au Madison Square Garden.

Mais si Hamilton compte désormais parmi l’élite de la NBA, il n’en reste pas moins que les trois défaites consécutives en finales de conférence face aux Heat, Cavs et Celtics en 2006, 2007 et 2008 passent assez mal. Un peu comme si le départ de Ben Wallace à Chicago, lors de l’intersaison 2006, avait laissé un vide et que l’âme de l’effectif s’était un peu échappé. A l’entame de la saison 2008-09, le front office opère un move assez radical: Billups est envoyé à Denver en échange de Allen Iverson et son contrat expirant ce, combiné avec celui de Rasheed Wallace, devrait libérer du cap pour l’intersaison 2009. Et donc d’opérer une reconstruction ultra-rapide de la franchise.

Sauf que la saison 2008-09, de transition, vire au cauchemar. Entre un Allen Iverson difficilement ingérable, un coach manquant d’expérience et des jeunes recrues bien trop short (Rod Stuckey comme combo-guard), les Pistons se font sortir dès le premier tour des playoffs. Plus difficile encore, les Pistons perdent durant cette saison 2008-09 William Davidson, propriétaire de la franchise depuis 1974. Le 15 mars 2009, le Palace of Auburn Hills pleure son patron. « We miss U », sur la sneaker gauche. « Mr. D », sur la sneaker droite: quelques mots griffonnés au stylo par Richard Hamilton sur ses godasses, en hommage à ce grand monsieur de l’histoire de la NBA.

richard_hamilton_2011_12_29La suite est simple: la reconstruction des Pistons tourne au fiasco suite aux arrivées de Ben Gordon et Charlie Villanueva, tous deux payés le prix fort. Et Hamilton, lui, rencontre de nombreux pépins physiques qui le mettent régulièrement sur la touche. Il reste deux saisons de plus à Detroit, avant de se faire couper en décembre 2011 et de rejoindre les Bulls. Il joue un total de 88 matches sous le maillot de Chicago, terminant sa carrière sur une défaite en demi-finale de conférence face à Miami en 2013, dans un match terminé avec 15 points au compteur pour lui.

Il restera sous contrat avec les Bulls jusqu’à cette saison 2014-15, ne jouant pas lors des exercices 2013-14 et 2014-15, et officialisant sa retraite le 26 février 2015.

Sans avoir vraiment dominé la Ligue, Rip Hamilton a constitué l’une des pierres angulaires du succès des Pistons lors des années 2000. Il incarne aussi un type de joueur très particulier, en voie de disparition, qui est aussi à l’aise balle en main que dans le jeu sans ballon. Ce n’est pas un hasard si TNT lui a demandé de présenter l’épisode dédié au ‘Off Ball Movement’ de la série NBA Fundamental…

En bref…

Son parcours

  • 1996-1999 Connecticut Huskies (NCAA)
  • 1999–2002 Washington Wizards
  • 2002–2011 Detroit Pistons
  • 2011–2013 Chicago Bulls

Palmarès

  • NBA champion (2004)
  • 3× NBA All-Star (2006–2008)
  • NCAA champion (1999)
  • NCAA Final Four Most Outstanding Player (1999)
  • Consensus first-team All-American (1999)
  • Consensus second-team All-American (1998)
  • 2× Big East Player of the Year (1998–1999)

Stats en carrière

  • Matches joués 921 (14 saisons) + 130 en PO (9 campagnes)
  • Points: 15,708 (17.1 ppg) à 44,9% aux FG (5969/13288)
    • 2 pts: 5439/11758, soit 46,3%
    • 3 pts: 530/1530, soit 34,6%
    • FT: 3240/3805, soit 85,2%
  • Assists: 3,125 (3.4 apg)
  • Rebounds: 2,852 (3.1 rpg)

Ecrit par:

Max

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