Josh Smith, de Detroit à Houston

La nouvelle a eu l’effet d’une bombe lorsqu’elle est tombée: les Pistons ont coupé Josh Smith, malgré le gros contrat signé il y a un peu plus d’un an (27 millions restants sur les deux prochaines saisons). Est-ce là le début d’une nouvelle phase de reconstruction à Detroit? Et qu’attendre de Josh Smith, qui était vu comme un potentiel All-Star quand il était à Atlanta, dans les années à avenir?

Un nouveau setup à Detroit

Depuis les départs des Billups, Hamilton, Prince et des Wallace, les Pistons se cherchent. Cet été, la direction réalisait un gros coup en signant Stan Van Gundy comme head coach et president of basketball operations. Van Gundy débarque dans un contexte difficile à Motown: le roster est en chantier depuis plusieurs années, et, même si le potentiel des Drummond, Monroe, Jennings et Josh Smith est indéniable, l’équilibre est difficile à trouver, avec un gros embouteillage sur les postes 4 et 5.

Dans ce setup, et comme c’était déjà le cas la saison passée, Van Gundy cherche la bonne combinaison, alignant régulièrement Smith en 3, un poste dans lequel il est peu à l’aise vu ses limitations une fois éloigné de l’arceau. Ses pourcentages de réussite s’effondrent (passant de 46,5% à l’issue de sa dernière saison à Atlanta à moins de 40% cette saison), la confiance s’envole (46,8% aux FT), et les critiques se déchaînent. Arrivé à Detroit avec son expérience pour mener une meute des jeunes loups, Smith se retrouve rapidement sur la liste rouge de Stan Van Gundy. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si certaines rumeurs, rapportées notamment par Adrian Wojnarowski, évoquaient un possible deal Pistons-Kings, envoyant Josh Smith à Sacto en échange de Carl Landry et Jason  Thompson. Une offre rejetée par les Pistons.

Josh Smith Stat

Vu le blocage de la situation, les résultats désastreux depuis le début de la saison et les relations de plus en plus conflictuelles entre Smith et Van Gundy, le management des Pistons n’avait plus le choix: Josh Smith est un poids mort; il faut s’en débarrasser. Vincent Ellis rapporte que plusieurs pistes étaient sur la table, mais que toutes impliquaient l’ajout d’un premier tour de draft dans le package incluant Smith… Impensable pour une équipe qui essaie de construire une équipe pour l’avenir. C’est dans ce contexte que Van Gundy a pris la décision de couper son ailier, purement et simplement.

Quid de l’avenir des Pistons?

Stan Van Gundy: « L’équipe n’a pas performé comme nous l’espérions durant le premier tiers de la saison. Des ajustements doivent être faits en termes de focus et de direction. Nous changeons nos priorités pour développer le potentiel de nos plus jeunes joueurs et accroître le rôle des autres joueurs pour améliorer nos performances et construire pour l’avenir. »

Le cut de Smith est donc le symbole des nouvelles priorités de Detroit.

Financièrement, les Pistons vont utiliser la « stretch provision », qui leur permettra d’étaler le paiement des 27 millions (et le prorata des 13,5 millions de cette saison) sur 5 ans, allégeant le poids du contrat sur la masse salariale (environ 6,5 millions durant 5 ans, plutôt que 13 millions durant 3 ans). Sans être une solution idéale, cet arrangement permettra de réduire la masse salariale pour la saison à venir, et donner un peu plus de marge pour tenter de prolonger Greg Monroe, qui sera unrestricted free agent l’été prochain.

Sportivement, Greg Monroe, Andre Drummond et Brandon Jennings deviennent les vrais « cœurs et âmes » du roster. Le rôle de Greg Monroe sera sans doute réhabilité, que ce soit en sortie de banc ou dans le starting five. Avec 14,7 ppg et 8,8 rpg en 29 minutes, Monroe livre en effet pour le moment la plus mauvaise saison de sa carrière (si on excepte sa saison rookie). Si le développement d’Andre Drummond n’est pas totalement étranger à cette baisse de régime, nul doute que Monroe verra son rôle offensif être revu à la hausse dans les semaines et mois à venir.

Je pense que l’autre joueur qui pourrait profiter du départ de Josh Smith est le sophomore Kentavious Caldwell-Pope. Après une première saison un peu décevante, KCP a retrouvé son basket durant les Summer Leagues. Il a aussi gagné la confiance de Van Gundy qui, cette saison, lui offre à la fois du temps de jeu et des tickets shots. Pas encore au point en termes de régularité, le jeune SG vient de sortir 3 rencontres intéressantes, scorant 14, 18 et 20 face aux Mavs, Raptors et Nets.

Enfin, plus discrètement, il ne serait pas surprenant de voir plus venant de Kyle Singler, Jodie Meeks et éventuellement Luigi Datome. Dans tous les cas, les Pistons sont de retour à la case départ, et la traversée du désert n’est pas encore prête de se terminer…

Josh Smith, couteau suisse parfait d’un contender au titre

48 heures après avoir viré, Josh Smith rejoignait les Rockets et son pote d’enfance, Dwight Howard. Il y signait pour le reste de la saison, sur la bi-annual exception. Un deal très intéressant, à court-terme et presque sans frais, pour les Rockets qui se positionnent encore un peu plus comme des candidats au titre cette saison. Avec un cinq majeur composé de Patrick Beverley, James Harden, Trevor Ariza, Josh Smith et Dwight Howard, et des gars comme Jason Terry et Terrence Jones (une fois rétabli) en sortie le banc, les Rockets alignent un cinq majeur superbement bien balancé. Pour entourer James Harden, on retrouve 4 défenseurs de premier plan, capables de museler à peu près n’importe qui.

Là où Smith n’avait pas réussi à trouver sa place à Detroit, il devrait fitter comme un gant à Houston. Comme lors de ses saisons à Atlanta, il devrait glisser sur le poste 4 et jouer plus près de l’arceau. Lors de ses dernière saisons à Atlanta, entouré de Joe Johnson et Al Horford, Smith était déchargé de presque toute responsabilité offensive, ce sera le cas à Houston (vu la présence de Harden sur les lignes arrières et de Howard inside). Il sera moins poussé à forcer son jeu offensif, et pourra se concentrer sur ses véritables qualités: la défense et son physique atypique pour un PF.

Il faudra voir ce que ça donne sur le parquet. Mais sur le papier, les Rockets sont désormais clairement candidats au titre!

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Max

4 Commentaires

  1. N.K -  2 janvier 2015 - 14:04

    J’attendais de voir un peu ses matchs. Pour l’instant il se cherche encore, d’autant qu’Harden domine toujours autant la gonfle et avec efficacité ces temps-ci. Josh apparait vraiment comme une menace permettant d’écarter la raquette ou de l’enfoncer quand les grands sont peu présents en face.

    Je me répète mais le 5 pourrait faire des dégâts si McHale prenait la peine de faire ce que le Heat a fait: jeu de transition ultra-rapide et en fastbreak sur pertes de balles couplé à une défense ultra-agressive et souvent haute, jouant physique avant tout.

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  2. Jérôme -  2 janvier 2015 - 21:44

    Le + fou, c’est que maintenant à Detroit, les victoires s’enchainent.

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    • N.K -  3 janvier 2015 - 03:03

      Relativisons: 3 victoires contre des équipes de l’Est estropiées ou pas très bonnes (Cavs, Magic, Pacers), c’est aussi et surtout le retour de Jodie Meeks qui change la donne et le rôle du tandem Jennings-Augustin, aussi improbable qu’il paraisse.

      Edit: 4 victoires, les Knicks sans personne sur le terrain, cette calamité.

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      • Jérôme -  3 janvier 2015 - 14:30

        Relativisons oui et non.
        Avant, ils perdaient aussi contre des équipes de l’Est estropiées ou pas très bonne 😆

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