Qui sera Rookie of the Year 2014?

Éclipsés par les différentes news de trade, de blessure et surtout, les gosses écuries dont ils font rarement partie, les Rookies nous intéressent pourtant. Quel est le niveau de la cuvée 2013/14? Le « rookie Wall » a-t-il touché certains d’entre eux? Quels sont les favoris pour le titre de Rookie de l’année?

Trois grands favoris

  • Michael Carter-Williams (11th pick)

Durant la première partie de saison, les analystes NBA n’avaient d’yeux que pour un seul joueur: Michael Carter-Williams! Il faut dire que le jeune homme avait éblouie son monde dès le jour d’ouverture de la saison avec une performance de 22pts, 7rbds, 12ast, 9steal! Son mois de décembre n’en est pas moins reluisant, tournant à 19.3ppg, 5.8rbds, 8.2ast et 3.5steals. Enfin, si on lisse ses perf‘ sur l’année, il est à 17.1pts, 5.3rbds, 6.2ast et 2steals par match, on rappelle qu’il a été choisi en 11ème position lors de la draft. Il a enregistré 10 double-double cette saison et un triple-double.

On ne peut éluder le fait qu’il joue dans une « losing team », qui tanke depuis la deadline très sérieusement (0-11 sur le mois de février, 117pts encaissés en moyenne par une marge de 20pts d’écart!) et cela se ressent dans la liberté laissé à ce jeune rookie dans sa sélection de shoots:

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C’est son gros point faible: 39.8% au shoot (6.1/15.4 en moyenne) et un 27.3% à 3pt. D’autant que, comme souvent pour les meneurs rookies, il perd beaucoup de ballon (3.6) et à l’image de son équipe, ne brille pas par sa défense (rating défensif de 108). En dépit de ces défauts, il mène la course au titre de Rookie of the Year, notamment grâce à son jeu tout en explosivité et en rapidité (Pace de 103):

Il est quand même élu deux fois Rookie of the Month (novembre/janvier) sur trois awards possibles.

  • Victor Oladipo (2nd pick)

Après un début de saison un peu mou, le rookie a pris son envol grâce aux différentes blessures qui ont touché le Magic, particulièrement Jameer Nelson, ce qui lui a permis de réaliser quelques belles performances contre les Knicks notamment (30pts-9rbds-14ast). C’est le plus jeune joueur depuis 1985-86 à enregistrer 30pts et 14ast en un seul match, dépassant Allen Iverson et Jason Kidd, excusez du peu. All-around player par excellence, il réalise également un mois de janvier impressionnant (15.6ppg à 43%, 4.9rbds, 4.3ast, 1.6st).

Il a enregistré 6 double-double et un triple-double cette année, et si sa sélection de shoots est également discutable, il compense avec une excellente défense, qui a donné à un des highlights de cette année, le contre sur Damian Lillard en transition:

Son défensive rating a atteint les 98 en novembre – il sera d’ailleurs élu Rookie of the Month – mais le contexte dans lequel il évolue joue énormément, le Magic comptant un duo Nelson/Afflalo étonnamment productif cette année. Ses stats n’en sont que plus reluisantes.

  • Trey Burke (9th pick)

A l’instar de MCW, il évolue également dans une pure équipe de fin de tableau. Il impressionne moins par ses stats (12.7pts à 37.6%, 3.1rbds, 5.5ast) que par son impact réel sur l’effectif. Il était blessé en début de saison et son arrivée sur les parquets a boosté l’équipe, en décembre et janvier notamment où il est élu Rookie of the Month. Le Jazz est à 18-24 avec Burke cette saison et 1-11 sans lui, les chiffres sont clairs. Il a souffert du rookie wall contrairement aux deux joueurs précédents, comptant 9 matchs en janvier/février en dessous des 10pts marqués avec quelques sorties affreuses au shoot (3/15, 4/14 etc…).

Très peu de chance qu’il concourt au titre de ROY mais il fait déjà preuve de grandes qualités, outre le passing, c’est un gros finisseur, il a les capacités pour devenir un joueur capable à mi-distance et ses shoots à 3pt restent son arme la plus efficace:

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Des outsiders au futur prometteur

Tous n’ont pas droit à de tels spotlights, ils ont dû se les adjuger par leurs perf’ et leurs différentes apparitions en TOP 10. On va parler de deux joueurs en particulier, d’abord le Knick Tim Hardaway Jr., puis le grec, Giannis Antetokounmpo.

  • Tim Hardaway Jr. (24th pick)

Le New-Yorkais est essentiellement un scoreur: 9.6ppg à 44.4% et 1.6 3pt par match converti (38.4% 3ptFG). Après un début de saison cantonné à une quinzaine de minutes en sortie de banc, il explose en décembre avec 11.7ppg, un splendide 48.5% au shoot et surtout 46.2% à 3pt, convertissant en moyenne 2 shoots longue distance par match, en 24.1 minutes de temps de jeu. Son shootsharts parle pour lui, il a une excellente finition près du cercle et excelle dans presque toutes les positions derrière l’arc.

Il n’est pas un concurrent sérieux pour le ROY, néanmoins, sa forme et son rendement sont de jolies surprises dans le marasme New-Yorkais. Depuis une quinzaine de matchs, Mike Woodson a décidé de lui donner sa chance, il joue plus de 30mins et rend, par exemple, sur les 5 dernières rencontres de jolies stats: 14.2pts, 2.6 3PTM à 38% de réussite. Sachant qu’il joue avec Carmelo et JR Smith, il n’était pas prévu que son niveau soit tel, il profite des blessures de certains joueurs comme Shumpert, c’est à noter.

  • Giannis Antetokounmpo (15th pick)

Un de mes rookie favori! Joueur atypique s’il en est, sa forme aux bras tentaculaires et au corps filiforme, ne jouaient pas en sa faveur dans une ligue qui favorise le potentiel athlétique de ses joueurs. Pourtant, le grec, dans les miséreux Bucks du Wisconsin, a su imposer son style de jeu tout en rapidité. Il a une approche qui ressemble à celle de Durant mais sans le talent brut. Il brille notamment dans les TOP 10 par sa capacité à placer de gros dunks et des contres spectaculaires, il a déjà droit à des TOP 10 rien que pour lui:

Il n’a cependant pas les stats pour porter ses efforts (7.2pts, 4.6rbds, 1.8ast). On rappelle, quand même, qu’il n’a que 19 ans et que c’est un gros prospect en développement, il joue presque 25mins par match et les craintes concernant sa puissance athlétique ont vite été éteintes à coups de highlights. Sa fin de saison est à surveiller, depuis le All-Star break il tourne à 10pts, 6rbds, 3.3ast et 1.3st.

  • Kelly Olynyk (13th pick)

Intérieur qui a fait le buzz durant les summer-league, Olynyk a droit à 19mins par match de temps de jeu, qu’il rentabilise (7.1pts, 4.1rbds, 1.7ast) très bien. Si l’on extrapole sur 36mins, cela donne 13.5pts, 9.1rbds. « KO » souffre de performances inégales, il a quand même compilé 21pts-4rbds-5ast en décembre contre les Hawks, 25pts-5rbds-7ast contre les Lakers en janvier et 21pts-8rbds-4ast le 24 février. Il semblerait que Brad Stevens lui donne sa chance ces dernières semaines,  sur les 10 derniers matchs en sortie de banc il tourne à 9.2pts, 7.0rbds à 45% au shoot, ajoutant deux double-double consécutif contre Milwaukee et San Antonio juste avant le All-Star Break.

On termine sur les quelques joueurs ayant montré qu’ils avaient leur place en NBA. Il s’agit de Nick Calathes, le grec a remplacé à merveille Mike Conley (11.3ppg à 50%, 4.5ast, 1.9st en février) avec plusieurs actions d’éclat. Ce n’est pas non plus un vrai rookie, sachant qu’il a joué en Europe depuis 2009 (Pana, Kuban). Même son de cloche pour Pero Antic, un véritable vétéran européen (macédonien), qui a profité de l’absence d’Horford et Millsap en février pour prendre du volume (11.4pts, 5.9rbds) avant d’être à son tour blessé.

Mention honorable également pour Cody Zeller (4th pick) qui sort du banc à Charlotte pour apporter 6.1pts, 4.1rbds; on citera aussi Tony Snell (20th pick) aux Bulls, le combo-guard est un scoreur intéressant.

Les blessés et les déceptions

Certains picks très hauts placés n’ont pu (et ne pourront pas) s’exprimer cette saison. C’est le cas de Nerlens Noel (6th pick), qui fera ses débuts la saison prochaine. Otto Porter (3rd pick) a été longtemps éloigné des parquets également, il n’a commencé à jouer qu’en décembre mais n’a réussi qu’à atteindre 19mins de temps de jeu maximum en janvier, sans résultats. Les Wizards ne sont pas forcément la meilleure équipe pour un rookie ayant des difficultés d’acclimatation à la NBA, pour s’exprimer, serait-ce un bust?

Enfin, C.J McCollum, souvent présenté comme le facteur X des Blazers. 10ème pick de la draft 2013, il n’a débuté sa saison que le 8 janvier 2014, et en dépit d’un backcourt assez fourni à Portland, réussi à montrer de quoi il est capable sur certains matchs. C’était le cas contre les Wolves où il enquille 19pts. Il sera cantonné à ce rôle de shooteur, vu le roster étoffé de Blazers qui s’affichent comme de possibles contenders cette année.

Viennent à présent les déceptions. Il s’agit dans un premier temps du cas Anthony Bennett. Il a fait la Une de tous les journaux et sites spécialisés, ESPN titrait même : « Anthony Bennett, Worst n°1 pick in 20 years »! Il faut avouer que son début de saison était tout simplement catastrophique. Sur les 20 premiers matchs de la saison, il tournait à 2.2pts, 2rbds et 27.7% au shoot. Il a même eu droit à des conseils spécialisés de la part de Gary Payton, se résumant à « bouge ton cul et travaille ». Et la SBNation de réaliser un graphique assez terrifiant:

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Pour l’analyse complète sur sa saison, chiffres et tableaux à l’appui, je vous renvoie à leur très bon article. Néanmoins! Car le lapider en place public n’est pas vraiment une belle chose à faire, Anthony Bennett renait depuis janvier. Au gré du départ de plusieurs joueurs, il a retrouvé du temps de jeu (13.2 mins en février) et tourne à 7.2pts, 4.8rbds dont deux double-double enregistrés en février. Il n’a pas encore eu les honneurs du 5 Majeur et cela semble fort peu probable avec Deng et Thompson qui sont présents; il reste un bon atout en venant du banc.

D’autres joueurs ont déçu, on pense à Ben McLemore (7th pick), qui réalise une saison en dent de scie. Il avait débuté sur les chapeaux de roue: 9.5ppg, 1.5 3PTM (36% à 3pt), 3.1rbds et les honneurs de Rookie of the Month pour novembre. Depuis, c’est la chute, avec un mois de janvier où il joue moins de 20mins par match. Le trio Thomas-Gay-Cousins semble être très statophage (merci le néologisme), il n’empêche que son apport a diminué. Grâce au départ de Thornton au 20 février, il bénéficie d’un temps de jeu conséquent (27, 36 puis 38mins) mais son shoot reste un gros problème (4/16 au dernier match).

On citera pour terminer Kentavious Caldwell-Pope (8th pick), qui est une semi-déception. Il est déjà assez étourdissant qu’il puisse jouer 22mins par match dans le roster des Pistons où il est en compétition direct avec Kyle Singler, Rodney Stuckey et même Will Bynum.  D’autant qu’il est un des moins productif des trois (8.5 PER) et que son rôle se résume à du shooting, il réalise son meilleur mois en février (8.5pts à 47.3%, 2.9rbds, 1.7st) après un début de saison plus que délicat où il était à 34.4% et 41% au shoot. Son principal souci reste de jouer aux Pistons où il peut jouer 3 ou 20mins (son gamelog est effarant), il perd pied.

Certains avaient aussi des espoirs concernant Alex Len (5th pick), qui n’y arrive pas aux Suns, ou Shabbazz Muhammad (14th pick), qui se réveille après 3 mois apathiques, aux Wolves. Ce dernier passe de 3mins par match à 11.4 en février et 6.4ppg ce mois-ci dont une pointe à 20pts contre Phoenix.

Ecrit par:

N.K

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