March Madness: en route pour le Final Four

Florida, Connecticut, Wisconsin et Kentucky. Voilà les 4 survivants de la March Madness qui se retrouveront ce week-end pour le Final Four à Arlington, dans l’antre des Dallas Cowboys. On revient sur les demi-finales et finales régionales qui ce sont jouées le week-end dernier.

Région South : Florida sans problème

Les Gators n’ont pas connu beaucoup de problèmes pour se qualifier pour leur premier Final Four depuis le doublé de 2006-2007. Opposés en Sweet 16 à UCLA dans le remake de la finale de 2006, les hommes de Billy Donovan ont contrôlé le tempo du match pour se défaire sans trop de souci des Bruins 79-68. De retour à ce niveau de la compétition pour la première fois depuis 2008, les hommes de Steve Alford, dans sa première saison à la tête des Bruins, n’ont pas su se défaire de la défense physique des Gators : 42% au shoot sur l’ensemble du match et seulement le 5e match de la saison sous les 70pts. Alors que du côté de Florida, c’est du 50% au shoot et 59% en 2e MT.

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Très gros match de Michael Frazier II avec 19pts (5/8 à 3pts) et 6rbs pour les Gators alors que Jordan Adams est une nouvelle fois le meilleur Bruin sur le terrain avec 17pts et 4rbs. 4e qualification de suite en Elite 8 après 3 échecs de suite à ce niveau là.

L’autre match était une affiche totalement imprévisible entre Stanford et Dayton, les seed 10 et 11 de la région. Ce sont les Flyers qui vont prendre le meilleur sur le Cardinal avec leurs forces habituelles : le jeu en contre-attaque, les shoots à 3pts et un banc productif (34pts du banc contre 2 pour Stanford). Victoire 82-72 et première qualification en Elite 8 depuis 1984 ! Jordan Sibert marque 18pts et le freshman Kendall Pollard en plante 12 pour les Flyers, paradoxalement leur match le plus facile du tournoi jusqu’ici. La grande force de Stanford résidait dans le jeu intérieur avec Stefan Nastic (15pts), Dwight Powell (17pts-9rbs) et Josh Huestis (13pts-8rbs-4blk) mais ce n’était pas suffisant car le secteur extérieur se montre toujours défaillant.

Chasson Randle marque bien 21pts mais à 5/21, problématique pour le Cardinal. Autre problème pour l’équipe californienne : la fatigue et le manque de banc. Stanford joue avec une rotation resserrée de 6 joueurs habituellement mais le 5 majeur fut vite en foule trouble et Johnny Dawkins a dû ouvrir son banc et donc donner du temps de jeu à des joueurs qui n’en ont pas forcément l’habitude. Dayton va vite prendre l’avantage dans ce match et va mener 42-29 juste avant la mi-temps. Le Cardinal va tenter un comeback en 2e MT et revenir à 64-58 mais les fautes vont vraiment tuer Stanford dans sa tentative de remonté ce qui va offrir la victoire aux Flyers.

En Elite 8, Florida ne va laisser aucune chance au cendrillon de la compétition. Les Gators étaient tout simplement trop fort pour Dayton. Scottie Wilbekin va sortir le match qu’il faut avec 23pts, 3pds et 3stl (3/5 à 3pts, 8/10 aux LF) et ainsi permettre à Florida de retrouver le Final Four pour la 5e fois de leur histoire après 3 échecs successifs en Elite 8. C’est également leur 30e victoire de suite, ce qui leur donne un bilan de 36-2. Jamais la fac de Floride n’avait gagné autant de match en une saison, l’équipe championne en 2007 en avait gagné 35. Patric Young marque 12pts et Michael Frazier II est plus en retrait cette fois-ci avec seulement 10pts. Pourtant, les Gators n’ont pas manifesté une joie énorme à l’issue du match :

Patric Young : On a juste fait le boulot. On a faim. On a encore plein de choses à accomplir.

Dayton pensait devenir le 4e seed 11 à accéder au Final Four et ainsi participer à son premier F4 depuis 1967 mais la marche était bien trop haute pour eux. Dyshawn Pierre marque 18pts et notamment les 11 derniers pour les Flyers alors que Devin Oliver en marque 12. Gros coup de chapeau à cette équipe de Dayton qui aura sorti Ohio State, Syracuse et Stanford avant de tomber avec les honneurs contre le n°1 du pays. Le run de Florida en fin de 1e MT va tuer les Flyers alors que ceux-ci avaient égalisé à 23-23. Les Gators vont rentrer aux vestiaires en ayant passé un 15-1 aux joueurs de l’Atlantic 10, portant l’écart à 38-24. Les Flyers vont tenter à nouveau de revenir, deux 3pts successifs en début de seconde période va porter le score à 38-30 avant que les Gators n’appuie à nouveau sur l’accélérateur afin de porter leur avance à 17pts. Dommage pour le cendrillon qui s’incline 62-52 après avoir fait vibrer les spectateurs du FedEx Forum de Memphis tout acquis à la cause des Flyers.

Région East : La surprise UConn

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La surprise oui car les Huskies n’avaient que le seed 7 et car le chemin s’annonçait compliqué pour atteindre le Final Four. Mais on sait que UConn est une équipe de tournoi final et qu’ils sont toujours très dangereux dans ces matchs là. Et sur les deux matchs joués au Madison Square Garden, ils ont été parfait. Un money time géré à la perfection à chaque fois (aucun LF loupé !) et un Shabazz Napier en mode clutch player ont fait la différence. Contre Iowa State en Sweet 16, c’est DeAndre Daniels qui s’est montré décisif avec 27pts (dont 19 en seconde période) et 10rbs. Daniels va inscrire 6 paniers de suite après la MT, le seul Husky a rentrer les shoots à ce moment là du match et son 3pts va donner un avantage conséquent de 49-32 en faveur de UConn. Les Cyclones vont pourtant revenir à 67-63 à 2.30mns du buzzer mais le senior Niels Giffey va inscrire un 3pts assassin pour UConn, ses premiers points du match, et ainsi offrir la victoire aux siens 81-76.

Sans Georges Niang, les Cyclones ont pu compter sur Dustin Hogue auteur de 34pts (record en carrière) mais Melvin Ejim n’a pas été à la hauteur de l’événement avec seulement 7pts à 3/13 pour le Big 12 Player of the Year. Grosse saison tout de même pour Iowa State, au Sweet 16 pour la première fois depuis 2000. Mais dans un MSG plein à craquer qui recevait des matchs du tournoi NCAA pour la première fois depuis 1961 et qui était tout acquis à UConn, il aurait fallu une autre équipe d’Iowa State pour sortir ces Huskies là. Un mot sur Shabazz Napier encore excellent avec 19pts, 5rbs, 5pds et 3stl. Le cœur de cette équipe de UConn.

Dans l’autre match, on attendait de voir enfin Virginia à l’œuvre contre une grosse équipe. Les Cavaliers affrontaient Michigan State pour un match qui fut une belle bataille défensive. Branden Dawson est l’homme du match pour les Spartans avec 24pts et 10rbs. Sa défense fut l’une des clés du match même si c’est toute l’équipe de MSU qu’il faut féliciter car ils ont tenu Virginia à 35% de réussite. Mais on a senti les Spartans pas forcément très serein et ne possédant pas une marge très grande sur leurs adversaires. Un début de seconde période compliquée va permettre à Virginia de reprendre le contrôle du match avant que les hommes de Tom Izzo ne reprennent leur marche en avant, contrôlent la fin de match et se qualifient pour l’Elite 8 pour la 8e fois depuis 1999.

Virginia a pu compter sur Joe Harris et Malcolm Brogdon auteur de 17pts chacun mais pas suffisant pour les Cavaliers qui deviennent le deuxième n°1 à tomber après Wichita State. Cela reste quand même une très grande saison pour Virginia, champion de l’ACC (saison régulière + tournoi de conférence) mais leur calendrier de conférence favorable (une seule confrontation contre Duke, UNC et Syracuse) leur a sans doute permis de finir avec ce bilan là.

L’affiche en Elite 8 entre UConn et Michigan State nous promettait une sacrée guerre de tranché entre deux équipes défensives. On n’a pas été déçu ! Emmené encore une fois par un énorme Shabazz Napier, UConn crée la sensation et sort Michigan State 60-54. Alors qu’il aurait pu demander à être transféré suite à la suspension d’un an des Huskies l’an passé pour le tournoi NCAA, Napier a préféré rester à UConn et il ne le regrette surement pas ! Auteur de 17 de ses 25pts en seconde période, le senior a encore prouvé qu’il était clutch dans les moments importants. Menés de 9pts en seconde période, les Huskies vont trouver les ressources pour revenir, passer devant et complètement asphyxiés Michigan State, totalement inefficace en attaque.

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UConn devient ainsi le premier seed 7 à atteindre le Final Four dans la configuration actuelle de la March Madness en place depuis 1985. Pour les Spartans c’est une grosse désillusion car ces seniors là deviennent la première promo coaché par Tom Izzo à ne pas atteindre le Final Four. Cela fait d’autant plus mal que les Spartans arrivaient au complet après une année gâchée par les blessures, ce qui fait que MSU n’a pratiquement pas pu joué avec son 5 majeur initial de toute la saison. Michigan State va pourtant avoir l’occasion de gagner ce match, menés 51-49 à moins de deux minutes de la fin, Payne va perdre un ballon potentiellement égalisateur, ce qui va s’avérer décisif. Car les Huskies ont une adresse aux LF diabolique pendant le tournoi. 20/22 contre Iowa State, 21/22 contre MSU, on touche à la perfection ! Et Tom Izzo semblait très contrarié après cette défaite :

Tom Izzo : Nous n’avons que ce que nous méritons aujourd’hui. J’avais dit à mes joueurs que quand vous êtes dans le tournoi, vous devez être concentrés chaque seconde. Et aujourd’hui Connecticut l’était, pas nous. Nous n’avons pas joué aussi bien que d’habitude.

MSU a commis 16 turnovers sur ce match, certains à cause du pressing de UConn mais la plupart viennent des mauvaises décisions prises par les Spartans. Shabazz Napier fait encore un très gros match avec 25pts, 6rbs et 4pds et en profite pour passer Ray Allen et s’installer à la 4e place des meilleurs marqueurs de l’histoire de UConn, DeAndre Daniels est très complet également avec 12pts et 8rbs. Pour Michigan State, Gary Harris sort un gros match avec 22pts, Payne marque 13pts mais à 4/14, beaucoup trop de mauvais choix pour l’intérieur qui prend quand même 9rbs alors que Dawson passe à côté avec seulement 5pts.

UConn affrontera Florida en demi-finale. Les deux équipes s’étaient déjà affrontées cette saison, c’était le 2 décembre dernier et UConn l’avait emporté sur un buzzer-beater de Napier. C’est la dernière défaite des Gators. Ca s’annonce chaud !

Région West : Wisconsin, enfin !

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Ils l’ont attendu longtemps cette qualification pour le Final Four, ils l’ont enfin eu ! Et il a fallu un match d’anthologie face à Arizona pour y arriver. Mais avant cela, les Badgers ont dû sortir Baylor. On attendait une opposition de style entre le jeu offensif des Bears et la défense féroce des Badgers. Il n’y a pas vraiment eu de match, tant Wisconsin s’est montré supérieur à Baylor. Avec 19pts et 6 blocks, Frank Kaminsky s’affirme comme le leader de Wisconsin alors que Ben Brust et ses 6 paniers à 3pts ont complétement tué les Bears et leur défense en zone, si efficace jusqu’à présent. La défense de Wisconsin va également limiter Baylor à 31% au shoot.

Souvent placé, Wisconsin n’a pourtant plus disputé le Final Four depuis 2000, les Badgers étaient alors coaché par Dick Bennett. Depuis, c’est Bo Ryan qui a repris le flambeau. Le coach au plus de 700 victoires en carrière a qualifié les Badgers à la March Madness lors de ses 13 saisons à la fac pour une seule participation aux finales régionales en 2005. Cette deuxième participation fut donc la bonne.

Face à Wisconsin, on retrouve Arizona. Les Wildcats se sont sortis de San Diego State dans un match au suspense haletant. Dans un Honda Center d’Anaheim plein à craquer et aussi bien remplis de fans des Wildcats que des Aztecs, les deux équipes vont se livrer à un très beau duel. San Diego State ne va pas passer loin de l’upset mais va subir le réveil tonitruant de Nick Johnson. Le meneur avait tout raté dans le match avant de prendre les choses en main dans le money time en scorant ses 15pts dans les 2.45mns restant à jouer. Parfait aux LF (10/10) Johnson se rachète donc et offre la victoire aux Wildcats 70-64.

Aaron Gordon joue toujours très juste : 15pts et 6rbs à 7/9 et Rondae Hollis-Jefferson claque 15pts en sortant du banc. San Diego State peut s’en vouloir car les Aztecs étaient proche de l’upset. Xavier Thames a fait tout ce qu’il a pu (25pts) mais la défense des Wildcats a fait la différence.

En Elite 8, la bataille entre Arizona et Wisconsin va être énorme. Et c’est Frank Kaminsky qui va se distinguer pour Wisconsin. Le junior sort 28pts et 11rbs, marque les points décisifs en OT, score à l’intérieur, à l’extérieur, à 3pts et permet à Wisconsin d’atteindre le Final Four pour la première fois depuis 2000. Kaminsky est d’ailleurs le seul Badger qui fait son match en attaque car Sam Dekker (2/5), Ben Brust (2/7), Traevon Jackson (4/14) et Nigel Hayes (2/8) ont tous été maladroit. Du côté d’Arizona, Nick Johnson a eu la balle de match mais le meneur n’a jamais réussi à se mettre en position et prend finalement le shoot après le buzzer. C’est la 4e fois que les matchs de la région West ont eu lieu à Anaheim et le seed 1 ne s’est toujours pas imposé. Malédiction ?  En tout cas, Arizona ne participera pas au Final Four. Nick Johnson marque 16pts alors qu’Aaron Gordon se contente de 8pts mais prend 18rbs ! Avec ce nouveau match en OT, nous en sommes maintenant à 7, égalant le record pour un tournoi.

Région Midwest : Kentucky intraitable

Qui aurait cru il y a deux semaines que les Wildcats allaient se retrouver au Final Four ! C’est un de ces retournements de situation qu’on n’explique pas. Mal en point au moment d’entamer cette March Madness, critiquée de toute part, cette équipe de Kentucky a réussi à se souder pour enfin jouer ensemble et être inarrêtable, comme c’était prévu en début de saison. Calipari a sans doute trouver les mots pour motiver ses jeunes troupes qui jouent enfin ensemble au meilleur moment de la saison. Cette affiche entre Kentucky et Louisville s’annonçait exceptionnelle. Elle l’a été. Menés tous le match, les Wildcats ont su se sublimer pour éliminer le champion en titre. Un panier à 3pts d’Aaron Harrison à 39s de la fin et les LF de Julius Randle permettent à cette bande de freshmens d’éliminer le champion 74-69. En menant pendant 65s sur toute la durée du match, Kentucky réalise le hold-up mais les Cardinals ne peuvent s’en prendre qu’à eux même, ils n’ont pas su tuer le match.

 John Calipari : Je leur ai dit avant le match qu’ils allaient prendre des coups et qu’ils allaient sentir le gout du sang dans leur bouche. Vous pouvez vous battre ou vous laissez faire et prendre le coup suivant. Ils se sont battus.

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Et ils se sont battus alors que l’affaire paraissait bien mal embarquée. Menés rapidement, les Wildcats vont prendre 13pts de retard en 1e MT avant de revenir petit à petit. Menés de 7pts à 4mns du terme, Alex Poythress va mener la révolte et inscrire 5pts de suite. Le sophomore va contrer Russ Smith et inscrire le panier permettant aux Wildcats de revenir à 66-66 à 2.11mns de la fin. Wayne Blackshear va ensuite louper ses lancers mais pas Randle ce qui va donner 3pts d’avance à UK. Smith va louper le 3pts sur la possession suivante, grâce à une grosse défense d’Harrison. Harrison finit d’ailleurs avec 15pts et 3rbs alors que son frère Andrew fait un gros match avec 14pts, 5rbs et 7pds. Julius Randle est toujours aussi monstrueux à l’intérieur avec 15pts et 12rbs. Grosse déception du côté de Louisville qui ne réalisera pas le back-to-back. Russ Smith marque 23pts, Montrezl Harrell marque 15pts et prend 8rbs alors que Luke Hancock est à 19pts.

Et qui pour affronter Kentucky ? Michigan qui a difficilement sorti Tennessee 73-71 après avoir pourtant mener largement tout le match. Dans un match hyper serré de bout en bout, Kentucky va prendre le meilleur sur les Wolverines en s’imposant 75-72. Le coup d’éclat du match ? Ce panier à 3pts d’Aaron Harrison sur la tête des Wolverines à 2s du terme. Nick Stauskas va tenter le shoot du milieu du terrain sans succès. Kentucky retourne au Final Four pour la première fois depuis son titre de 2012 alors que Michigan loupe la marche après avoir joué la finale l’an passé. Avec son 5 majeur composé de freshmens, Kentucky est la 1e équipe à se qualifier pour le Final Four avec un tel 5 depuis le Fabe Five de Michigan en 1992.

Avec 12pts et 4 paniers à 3pts dans les 8 dernières minutes du match, Aaron Harrison s’impose désormais comme le go to guy des Wildcats. Mais Kentucky s’en sort également grâce à Marcus Lee. Le freshman, habitué du banc (il n’a marqué que 9pts depuis janvier !), va scorer 10pts et prendre 8rbs et ainsi maintenir UK dans le match. Sa présence sur le terrain est le résultat de l’absence de Willie Cauley-Stein, blessé contre Louisville et sans doute forfait pour le reste du tournoi. Julius Randle est toujours à son niveau avec 16pts et 11rbs alors que James Young score 13pts. Pour Michigan, Nick Stauskas marque 24pts, Glenn Robinson III 14 et Jordan Morgan 11pts et 4rbs.

Kentucky jouera donc Wisconsin en demi-finale.

 Les demi-finales ont lieu samedi et la finale lundi.

 

Ecrit par:

Ben

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