NCAA: le 5e titre pour Duke

On s’attendait tous à voir Kentucky triompher et finir la saison invaincue, ce qui aurait été une première depuis 1976. Au lieu de ça, UK s’est incliné contre Wisconsin et c’est finalement Duke qui s’est imposé, s’adjugeant ainsi le 5e titre de son histoire au terme d’une très belle finale. Retour sur les moments forts de ce Final Four.


Le triomphe des Baby Devils

Sur l’ensemble de la saison ce n’est pas immérité. Duke a été solide tout au long de la saison, commençant par 14 victoires de suite. Il est amusant de remarquer que les Blue Devils avaient déjà battu leurs deux derniers adversaires lors des matchs inter-conférence du début de saison : victoire 81-71 face à Michigan State lors du Champions Classic le 18 novembre, victoire 80-70 à Wisconsin le 3 décembre. Mis à part les deux défaites de suite à NC State et à Miami au mois de janvier, jamais Duke n’a semblé douter de son basket.

Coach K a su tirer le meilleur de son groupe, un groupe très jeune composé de freshmens, stars des lycée à leur arrivée sur le campus de Durham. C’est d’ailleurs la grande nouveauté pour coach K qui a finalement adopté le recrutement « one and done » à la Calipari, quitte à reconstruire tous les ans.

Cette pratique qui n’était pas du tout dans la tradition de la fac s’est maintenant démocratisée. Longtemps contre et échaudé par les échecs qu’il a connu (les équipes construites autour de Kyrie Irving, Austin Rivers et Jabari Parker ont toutes été éliminé piteusement à la March Madness), coach K a pourtant maintenu le cap en recrutant Jahlil Okafor, Tyus Jones et Justise Winslow. Avec ces 3 là, on a déjà 42ppg, 18.5rpg, 9apg et 3.6spg.

Ces 3 joueurs vont se révéler être la colonne vertébrale de l’équipe qui a pu s’appuyer également sur l’expérience des Quinn Cook, Rasheed Sulaimon, Amile Jefferson et Matt Jones, déjà présents lors des campagnes précédentes.

Cette colonne vertébrale a fait le plus gros du boulot une nouvelle fois lors de la demi-finale face à Michigan State. Winslow (19pts-9rbs) et Okafor (18pts-6rbs) ont été décisif et bien secondés par Quinn Cook auteur de 17pts, permettant aux Blue Devils de faire voler en éclat une très bonne équipe de Michigan State 81-61. Pourtant pas bien rentré dans le match et encaissant un 14-6 en 4mns, les Blue Devils vont vite remettre les choses en ordre et empêcher les tirs faciles qu’ils avaient permis jusque là à Denzel Valentine et les autres.

Michigan State qui s’était montré très solide sur le plan défensif, encaissant 61.2ppg à 33.9% a sombré face à Duke, encaissant 81pts dont 61 en 30mns de jeu.

 Tom Izzo : Je me sens mal car je ne pense pas que les gens ont vu ce soir l’équipe qui a remporté 12 de ses 15 derniers matchs. Tout le crédit en revient à Duke.

Et en finale face à Duke : Wisconsin, vainqueur de Kentucky. Une équipe de Wisconsin encore euphorique après sa victoire sur les Wildcats et emmenée par sa star Frank Kaminsky, auréolé des titres de Naismith Award, AP Player of the Year et Oscar Robertson Trophy avant sans doute le Wooden Award, histoire de faire le grand chelem sur les principaux trophées.

Sans doute moins sexy et moins hype qu’un Duke-Kentucky, cette finale Duke-Wisconsin n’en reste pas moins une sacrée opposition. Et là encore, ce sont les freshmens de Duke qui vont faire la différence pour le plus grand plaisir des 71 000 spectateurs présents dans le stade des Colts d’Indianapolis, avec notamment un Tyus Jones intenable et MOP de ce Final Four.

Jones et ses coéquipiers vont passer un +14 dans les 13 dernières minutes et faire ainsi la différence. On attendait beaucoup du duel entre Okafor et Kaminsky et c’est le senior qui a pris le meilleur sur le sans doute 1st pick de la prochaine draft : 21pts-12rbs pour le MVP de la saison, 10pts-3rbs pour le meilleur freshman. Mais Okafor a mis deux paniers très importants permettant à Duke de revenir et de passer devant. Les Blue Devils ont eu jusqu’à 9pts de retard avant de revenir. Tyus Jones termine avec 23pts-5rbs-1pd et repart d’Indianapolis avec le titre de MOP. Justise Winslow termine avec 11pts et 9rbs pour, sans doute, son dernier match avec Duke.

Les 3 freshmens ne seront sans doute plus là la saison prochaine. Ils ont remporté le titre et assuré leur place comme lottery pick. Il faudrait un cataclysme ou un pacte à la Florida 2007-2008 pour les voir revenir sur le campus de Durham. Un freshman qui sera bien là à la rentrée prochaine c’est Grayson Allen. Le facteur X de la finale s’est révélé aux yeux du monde avec ses 16pts (5/8) et 2rbs. Il pourrait être une pièce maitresse de l’équipe de coach K l’an prochain. Bien moins en vu que ses 3 potes de promo, Allen fut vainqueur du Slam Dunk Contest lors du McDonald’s All-American la saison passée. Pas forcément un gage d’une carrière réussie mais un gage de spectacle assuré ! Puis être invité au McDonald’s All-American prouve quand même la valeur du joueur.

Avec ses freshmens, on aurait pu croire que Duke n’allait pas savoir gérer la pression mais ils ont su prendre leur temps et rester calme lorsqu’ils étaient menés au contraire de Wisconsin, pourtant composé de vétérans !

Au final, Wisconsin s’incline 68-63 et attend toujours un titre depuis 1941. C’est le 5e pour Duke qui rejoint North Carolina et Indiana à la 3e place. UCLA est toujours loin devant avec 11 alors que Kentucky est toujours bloqué à 8. Coach K est champion pour la 5e fois, seul John Wooden a fait mieux (10). Il attend certainement impatiemment le prochain Final Four disputé à Indianapolis, les Blue Devils ont remporté 3 de leurs 5 titres dans la capitale de l’Indiana (1991, 2010, 2015).

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Kentucky : les meilleurs perdants de l’Histoire

L’Histoire est cruelle mais cette équipe de Kentucky restera comme la meilleure équipe de l’histoire à ne pas avoir remporté le titre. Elle rejoint notamment le UNLV de 1991 qui était dans la même situation : invaincu avant de tomber en demi-finale face à Duke. Sauf que les Rebels étaient champion en titre, les joueurs avaient déjà connu la joie de la victoire. Les frères Harrison, Cauley-Stein & Co n’étaient que finalistes la saison passée.

Pourtant le match partait bien pour UK : un 8-0 d’entrée et Wisconsin tenu sans marquer pendant 6mns. Mais les Badgers ne se sont jamais avouer vaincu et Kentucky a laissé Wisconsin revenir dans le match. A 60-60, Dekker marque à 3pts à 1.42 de la fin avant que Lyles ne soit sanctionné pour une faute offensive. A 64-63 à 24s de la fin, Kaminsky et Koenig vont être parfait aux LF pour clore la partie. Wisconsin a shooté à 48% sur le match, 10/20 à 3pts et finit avec deux fois plus de rebonds offensifs que UK. UK ne laissait ses adversaires shooter qu’à 35% cette saison.

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Cette génération ne connaitra sans doute jamais le titre, on parle de 7 à 8 départs vers la NBA. Calipari va reconstruire une nouvelle fois avec les meilleurs freshmens du pays mais l’objectif de la saison parfaite sera trop difficile à atteindre. Il avait pu bénéficier cette année d’ « anciens » restés justement pour le challenge de la saison parfaite. Le mélange de freshmens talentueux et d’expérience accumulée était idéal pour cette quête. L’appel de la NBA semble bien trop fort pour les Towns, Lyles, Harrison et Cauley-Stein. Le bilan de 38-1 reste exceptionnel mais il ne sert à rien.

Et comme le veut la tradition, la saison se termine avec le One Shining Moment:

Ecrit par:

Ben

2 Commentaires

  1. Free_Eagle -  8 avril 2015 - 17:18

    Ben n’étant pas un spécialiste du basket européen 😉 j’en profite pour préciser qu’à Duke, Justice Winslow est le fils de l’ancienne grande gloire de Pau-Orthez, Rickie Winslow.

    Sinon, étais-je le seul depuis 3 semaines à penser que UK n’y parviendrai pas ?

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    • Ben -  9 avril 2015 - 10:01

      Le seul non 🙂
      Mais tous les signaux étaient au vert pour les voir aller au bout. Ca se passait bien pour eux et je les trouvais même de plus en plus fort. Ils gagnent de 40pts contre West Virginia en Sweet 16, à partir de là je pensais que c’était fait. Le match contre Notre Dame en Elite 8 a été une grosse piqure de rappel et la perf de ND a, au final, montré la voie à Wisconsin qui revenait avec une équipe très expérimentée et avait ce sentiment de revanche par rapport à leur défaite contre UK au même stade de la compétition la saison dernière. J’ai l’impression que UK ne s’est jamais cru en danger et quand ils ont pris conscience de la situation, il était trop tard pour revenir.

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