Jason Kidd, un maestro à la baguette (Part 2)

A cette époque, Jason est vraiment très proche de remporter un titre mais ce sera plus difficile qu’il n’y parait.  Suite et fin de la carrière de ce mastodonte.


Si près et pourtant si loin

La saison suivante (2002/03), Jason Kidd est considéré comme le meilleur meneur de la ligue et une pièce inamovible des Nets qui sont à ses pieds.

Étant free agent à la fin de la saison, il dicte les termes de recrutement à sa hiérarchie, tout simplement. Les Nets font un deal avec Philly: Van Horn et MacCulloch partent, Dikembe Mutombo arrive pour renforcer la raquette. Le starting five des Nets est joli à voir: Kidd-Kittles-Jefferson-Martin-Mutombo mais la nouvelle recrue se blesse très vite et manque toute la saison régulière. Les Nets n’en restent pas moins la meilleure équipe à l’Est cette saison encore, Jefferson et Martin se transforment en stars et le supporting cast brille grâce à Jason. Il réalise une saison de maître : 12 double-doubles, avec une domination plus visible au scoring que par le passé dans un style tout en fastbreak et en showtime.

Jason Kidd termine la saison avec des moyennes étincelantes: 18.7 points, 6.3 rebonds et 8.9 assists. Les Nets (49-33) terminent à la seconde place derrière Detroit. Ils tombent au premier tour contre les Bucks du duo Payton-Cassell. Jason leur montre son talent dés le premier match (14pts, 14pds) et emmène son équipe à la victoire (4-1) avec un triple-double en chemin. Les Celtics leur font face en demi-finale mais les Nets leur passent un sweep facile avec un Kidd au four et au moulin, un coup rebondeur (deux fois plus de 10 rebonds), un coup scoreur (29pts au Game 4).

A une marche d’une seconde finale d’affilée, les Nets tombent sur les Pistons des Billups, Hamilton et Wallace et leur jeu ultra-défensif. Et les Nets jouent le jeu : la série est disputée, les deux premiers matchs sont remportés de 2pts à chaque fois par New Jersey et Jason Kidd s’occupe de nourrir ses partenaires en attaque, notamment K-Mart , vraiment décisif. C’est Kidd qui tue la série dans le match 3 en plantant 34 points à domicile, la série termine en sweep, les Nets sont en finales, contre les Spurs cette fois-ci.

Les médias locaux ne donnent strictement aucune chance aux Nets de battre les Spurs et leur Tim Duncan en mode MVP, épaulé par David Robinson. Jason Kidd redonne de l’espoir, après un match 1 survolé par les Spurs. Il rentre plusieurs shoots miraculeux dans le dernier quart pour la victoire. Les trois prochains matchs se jouent à domicile pour New Jersey, ils peuvent remporter le titre mais Duncan est simplement trop fort. Les Nets gagnent un seul match d’un point grâce à Kidd, clutch sur la ligne des lancers-francs mais ses coéquipiers Martin, Jefferson… sont atones. Le dernier match est vite expédié, K-Mart termine avec son légendaire 3/23, mais Kidd n’est pas exempt (4/17, 6/19…), il termine la série à 19.6 points, 6.1 rebonds et 7.8 passes par match. Certains se rappellent peut-être de cet outrageux « Kid’s K.Os Kidd »…

Après cette seconde défaite, Jason Kidd est libre. Il n’a pas prolongé aux Nets et cherche toujours à avoir une bague. Après la naissance de ses deux jumelles en 2001, sa famille est devenue une part importante de cette équation. Au final, il doit se décider entre les Spurs (champions en titre) ou les Nets. Quand New Jersey lui offre un contrat plus juteux, sa décision est prise, il accepte un contrat de six ans pour 99M$ et se prépare à aller chercher un titre.

Pour contenter leur star, les Nets signent Alonzo Mourning afin de booster leur frontline, un move qui s’avère désastreux puisque la vie de Mourning est en danger toute l’année avec son problème aux reins, il termine sa saison en janvier 2004 en ayant joué 12 matchs. Sans lui, les Nets sont en difficulté, Byron Scott se fait limoger, il est remplacé par Lawrence Franck qui redonne un nouvel élan à l’équipe (13 victoires d’affilée à son arrivée). Jason Kidd, lui, est touché au genou et doit manquer 15 matchs, l’équipe garde tout juste la tête en dehors de l’eau sans lui (47-35) mais le maestro termine meilleur passeur de la ligue une fois encore (15.5pts, 6.2rbs et 9.2pds).

Mourning_254_031106Rod Thorn: Jason Kidd n’est pas quelqu’un de vocal. Il ne va pas se lever et faire des speeches. C’est plutôt en montrant l’exemple dans sa conduite qu’il motive les autres. Il joue vraiment dur, en défense et en attaque, et c’est assez édifiant pour les autres joueurs. Quand votre meilleur joueur est altruiste et se comporte comme le meilleur professionnel qui soit, la majorité des autres joueurs le feront probablement aussi.

Les Nets reprennent du poil de la bête, ils sweepent les Knicks au premier tour dans le duel de la côte Est. Puis, ils retombent contre les Pistons qui utilisent leur belle défense pour remporter les deux premiers matchs. Jason remotive les troupes et réalise notamment un triple-double de haute volée dans le Game 4 pour égaliser (22pts, 10rbs et 11pds). Le Game 5 est emporté par New Jersey,  mais Detroit revient, les forçant à un match 7.

Ce dernier match est cataclysmique pour Kidd qui rend une copie affreuse: 0 point à 0/11 au tir, 5 rebonds et 7 passes pour un +/- de -19.  Une prestation qui lui restera en travers de la gorge, d’autant que son équipe laisse Martin signer aux Nuggets durant la free agency et le remplace par des « NBA Journeymen », des joueurs sans impact donc. C’est simple, l’équipe des Nets 2004/05 est composée de vieux joueurs (Clifford Robinson, Travis Best, Zo Mourning, Aaron Williams…) et autres roles players du style Rodney Bufford, Jacque Vaughn, Zoran Planinic, Ron Mercer… et la blessure de Richard Jefferson au poignet finit d’entamer les derniers espoirs de Jason en son futur dans la franchise.

Malgré tout, Jason Kidd et ses coéquipiers réussissent à finir en positif (42-40) notamment grâce à Nenad Krstic qui se révèle inside, et la capacité de Franck à tirer le meilleur de son effectif. Mais le changement majeur c’est l’arrivée de Vince Carter des Raptors, qui redonne vie à l’équipe avec une vraie forme de All-Star et une entente avec Kidd.

Le trio Kidd-Carter-Jefferson fait beaucoup de dégâts, Krstic complétant in the paint. Et si Kidd a aussi été touché par les blessures, il termine avec 14.4 points, 7.4 rebonds, 8.3 assists et 2 steals par match ! Les Nets affrontent le Heat, top seed de la conférence Est. On sent une possible upset vu la blessure du Shaq mais Dwyane Wade est plus que solide. Les Nets semblent perdre leur jeu, Carter en fait trop, Jefferson est à côté de la plaque, Kidd est constant (17.3 points, 9 rebonds, 7.3 assists, 2.5 steals) et c’est le sweep.


Le déclin

On prend les mêmes et on recommence en 2005/06, avec le triumvirat Kidd-Carter-Jefferson. Avec une bonne alchimie, ils atteignent les 49 victoires mais ce fût laborieux. Jason Kidd est responsable des difficultés connues par l’équipe, qui alternait souvent victoires et défaites sans constance. Une fois la machine lancée, l’équipe remporte 17 de ses 22 derniers matchs.

Le meneur star est le meilleur rebondeur de l’équipe avec 13.3 points, 7.3 rebonds et 8.4 assists par match, sans compter sa défense et ses ballons volés (14ème saison d’affilée avec au moins 1.5 interceptions par match!!). Pendant ce temps-là, Carter se rappelle de ses meilleures années et devient le meilleur marqueur en une saison de la franchise (1911 pts) avec une série de 23 matchs avec au moins 20 points marqués. Les Nets se débarrassent des Pacers assez facilement au premier tour des playoffs (4-1) et retrouvent le Heat en demi-finale. Ils remportent le premier match mais s’inclinent sur les quatre matchs suivant contre le futur champion en titre. Kidd s’est clairement effacé offensivement dans cette campagne terminant avec 12 points, 7.6 rebonds, 9.6 assists et 1.5 steals.

C’est la seconde année que Kidd ne connaît pas une campagne de playoff pleine de réussite. Et les médias commencent à le remettre en question, quand bien même il reste un défenseur très solide et un maestro pour mener une équipe. Sa motivation et de son âge (33 ans) sont remis en question. La saison 2006/07 doit y répondre, en gardant le même noyau de joueurs et en valorisant un Nenad Krstic plus présent en attaque. Certains prédisent une nouvelle finale NBA mais ce doux rêve s’effrite durant la saison avec tout un tas de blessures en tout genre dans l’effectif.

Krstic se détruit le genou, saison terminée, et Jefferson manque quelques mois à cause de sa cheville. Grâce à son retour en mars, les Nets gagnent 10 de leurs 13 derniers matchs et Jason continue d’exceller dans des moyennes frôlant le triple-double avec 13 points, 8.2 rebonds et 9.2 assists par match, sélectionné dans la All-Defensive second team, avec une 15ème saison à plus de 1.5 steals par match (1.6). Au premier tour, les Nets se retrouvent contre les Raptors et surmotivé comme jamais, Kidd ouvre les hostilités avec un triple-double (14pts, 10rbs, 13pds), les Raptors sont vite balayés. Au tour suivant, c’est LeBron James et les Cavs. Et encore une fois, les Nets se font sortir…

Pour la postérité, Jason Kidd finit cette campagne de playoffs en triple-double en moyenne!! Sa ligne de stats est pharamineuse: 14.6 points, 10.9 rebonds, 10.9 assists et 1.8 steals, il devient le second joueur de l’Histoire de la NBA à faire cela. Que peut-on lui demander de plus ? Il réussit même à approcher les 45% au shoot (43%), là où ses piètres perf’ offensives sont souvent pointées du doigt. Les Nets perdent peu à peu pied dans la Conférence Est, le management ne met pas la main au portefeuille et Jason Kidd reste toujours professionnel.

Il joue bien au début de la saison 2007/08 (11.3pts, 8.1rbs, 10.4pds, 1.5stls), il devient même le troisième joueur de l’Histoire à signer des triple-double durant trois matchs d’affilée, ce qui lui vaudra une place au All-Star Game en tant que titulaire mais il pense déjà à changer d’air. Il fait part de ses velléités de départ, il veut un titre. On parle d’un deal avec les Lakers mais les californiens ne veulent pas lâcher Bynum et les chiffres de Kidd, en hausse dans plusieurs catégories, aident à augmenter sa trading value. Après 51 matchs, Mark Cuban et les Nets montent un trade alambiqué. Dallas propose Devin Harris, Trenton Hassell, Keith Van Horn , DeSagana Diop Maurice Ager et deux tours de draft pour avoir un meneur All-Star et Malik Allen, les Nets acceptent en février 2008.

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Pourquoi alambiqué ? Il faut dire qu’à la base, le trade est annulé parce que Devean George invoque ses Early Bird Rights comme stipulé dans son contrat. Le trade est donc retoqué, avec Hassell qui remplace George, et Keith Van Horn qui accepte de sortir de sa retraite pour remplacer Stackhouse car si ce dernier était inclu dans le deal, il ne pouvait resigner avec Dallas que si les Nets rachètaient son contrat. Antoine Wright est ajouté dans la transaction ainsi que 3M$.


En route vers le titre avec les Mavericks

Contrairement à ses deux précédents départs, Kidd se sépare en bon termes avec les Nets et d’un commun accord. Le retour à Dallas, en tant que meneur titulaire, marque une nouvelle opportunité pour lui, à 35 ans, d’enfin avoir un titre de champion. Et l’intéressé ne s’est jamais caché de son but, notamment à Jersey:

Jason Kidd : Quand j’étais aux Nets, j’ai tenté de montrer aux gars comment gagner. Une fois qu’ils avaient foi, on avait une chance.

Les Mavs avaient foi en Kidd, il ne leur manquait qu’un grand meneur pour emmener les Nowitzki, Terry, Howard au titre. Sur le papier, c’était loin d’être gagné car Dirk Nowitzki ne pouvait pas gagner seul. Et effectivement, les Mavs se font sortir au premier tour sèchement par les Hornets, Jason Kidd a joué 29 matchs de saison régulière (9.9pts, 6.5rbs, 9.5pds) et seulement cinq matchs de playoffs où il n’a pas brillé. Quelques jours après, Avery Johnson se fait licencier par Mark Cuban, qui préfère engager Rick Carlisle et entamer une saison 2008/09 plus prometteuse.

Entre temps, Jason participe aux Jeux Olympiques de Pékin avec la nouvelle génération (Paul, Howard, Lebron, Anthony etc…) et avec qui il emporte sa seconde médaille olympique. Il est LE véritable patron, drivant l’équipe de main de maître sur et en dehors du parquet. Coach K ne tarit pas d’éloges:

Mike Krzyzewski : C’est le premier joueur que je suis allé voir dans le vestiaire, je lui ai dit « tu nous as fait un match exceptionnel ». Car c’est un grand leader. Ce qu’il a fait pour démarquer nos joueurs contre les zones adverses était juste spectaculaire. C’est grâce à lui que nous remportons cette médaille.

Jason joue 81 matchs (81 débutés) durant la saison 2008/09 et emmène les Mavs à leur neuvième saison consécutive avec au moins 50 victoires. Dans une conférence Ouest ultra-compétitive, c’est tout juste assez pour se qualifier en playoffs mais son altruisme est toujours de mise (9.1pts, 6.2rbs, 8.8pds et 2stls) ainsi que sa défense. En playoffs, les Mavs réussissent un gros coup en se débarrassant des Spurs, en cinq matchs, au premier tour. Jason Kidd ayant été très efficace (11.4pts, 5.8rbs, 5.9pds, 2.2stls) mais s’inclinent ensuite contre les Nuggets de Carmelo Anthony. A présent, beaucoup de questions se posent : est-ce que les Mavs ont le talent nécessaire pour être champion ? Si oui, peuvent-ils se reposer sur un meneur qui a 36 ans comme leader sur le terrain ?

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C’est par l’affirmative que Mark Cuban répond. Très impliqué, il prend toutes les décisions et fait le forcing pour resigner Kidd pour trois ans et 25M$. Les Mavs signent également Shawn Marion, ex-coéquipier de Kidd à Phoenix. Malgré tous ces changements, l’équipe prend du temps à trouver une alchimie et Josh Howard s’en va aux Wizards contre Brendan Haywood, Caron Butler et Deshawn Stevenson. Les Dallas Mavericks ont désormais un vrai supporting cast pour Kidd et Nowitzki.

Et pourtant, après avoir encore emporté le premier match contre les Spurs en playoffs, ils se font sortir en six matchs au premier tour, malgré Jason (8pts, 6.8rbs, 7pds, 2.3stls). Durant l’off-saison, les Mavs tentent de faire signer LeBron James mais celui-ci s’est déjà arrangé avec Wade et Bosh pour aller au Heat. Il faut se rabattre sur Tyson Chandler, un pivot de qualité qui ferait un pendant défensif intéressant à Nowitzki en plus d’Haywood. Avec un trio de 7-footers, Marion, Terry, et Kidd aux manettes, Dallas version 2010/11 a une équipe de contender.

Dallas joue avec constance, et finit dans les trois équipes avec OKC et SA potentielles qui peuvent battre les Lakers. Avec 57 victoires et le troisième seed à l’Ouest, Dallas élimine difficilement les Blazers, puis, en demi-finale de conférence, sweepent les Lakers ! C’était la première fois que les deux équipes se rencontrent depuis les années 80′s, en playoffs. Et Jason, selon tous les observateurs, joue comme s’il avait dix ans de moins ! Il est partout sur le terrain et sa défense sur Kobe Bryant est décisive pour battre les Lakers.

Dans ce premier match, une des 11 assists de Jason termine en alley-oop pour Chandler, de quoi changer le momentum. En finale, de conférence, ce sont les jeunes pousses d’OKC, pas de taille face à l’expérience des joueurs de Dallas. Jason Kidd mène au passing durant TOUS les matchs de la série, une série pliée en cinq matchs avec en point d’orgue un Game 4 où Kidd enchaîne des tirs à 3-points dans le quatrième quart-temps pour remporter la victoire en prolongation :

Dans le Game 5, Kidd rend une copie presque parfaite avec 7 rebonds, 10 passes pour une seule balle perdue. On assiste donc à un rematch des NBA Finals de 2006 face au Heat de D-Wade. Cette fois-ci, les deux équipes sont encore mieux armées et le Heat compte sur son trio Wade-James-Bosh. Miami a l’avantage du terrain et Dallas frappe fort au premier match en remontant un déficit en double-figure dans le dernier quart pour gagner le match. Wade est toujours aussi fort, Kidd n’a plus les jambes pour le suivre. Quand Wade célèbre l’avance de son équipe, devant le banc des Mavs, la réaction d’orgueil est dévastatrice.

Devant ces soucis de missmatch, Carlisle va trouver une combinaison avec le trio Kidd-Terry-Barea pour exploiter les largesses défensives du Heat. Après 17 ans en NBA, Kidd cumule 13 points, 6 passes et 3 steals dans le Game 5 puis 9 points et 8 passes dans le match 6 de la victoire. Jason Kidd est un champion NBA.

Jason Kidd, à 38 ans, devient le plus vieux meneur de l’histoire de la NBA à être titulaire d’une équipe dans les finales NBA. Et comme d’habitude, son âge ne reflète pas son état de forme. Il joue avec la même puissance et la même férocité que lors de son entrée dans la ligue.

Il continue avec les Mavs durant la saison 2011/12, en réussissant notamment sa 2515ème interception en carrière (il dépasse Michael Jordan) et devient le second joueur All-time dans la catégorie. A la fin d’une saison honorable (6.2pts, 4.1rbs, 5.5pds et 1.7stls), Kidd voit une campagne de playoff rapidement expédié en un sweep par le Thunder. Il fait tout de même honneur à son statut avec 11.5pts, 6rbs, 6pds et 3stls par match. D’autant que son jeu a mué et que depuis sa fin de saison aux Nets et son arrivée aux Mavs, il plante avec efficacité des shoots à 3-pts.

Malheureusement, Mark Cuban a pris la décision de ne pas reconduire plusieurs joueurs clés de son titre: Tyson Chandler, Caron Butler, JJ Barea s’en étaient allés, le sweep était donc inévitable. Jason devait lui aussi s’en aller à la fin de son contrat.


Une dernière pige aux Knicks

En fin de contrat avec les Mavs et sentant qu’il avait encore du basket dans les jambes et dans les mains, Jason Kidd décide le 12 juillet 2012 de signer avec les Knicks. Durant cette dernière épopée, il plante des shoots à 3-pts et devient un des rares joueurs à jouer plus de 25 minutes par match à 40 ans, débutant 48 matchs sur 76, pas forcément en tant que meneur pour le coup. Il forme un duo intéressant avec Raymond Felton, comme lors de cette victoire contre les Spurs où il rend 14 points, 2 passes, 2 steals et 3 blocks, ainsi que quelques shoots décisifs:

Il a également l’occasion, de planter 23 points et 8 passes aux Suns comme pour leur dire au revoir avec panache. Le 3 juin 2013, il annonce qu’il prend sa retraite après 19 saisons en NBA. C’est Tyson Chandler qui résume bien son départ:

Tyson Chandler : J’ai tenté de l’en dissuader. Pour moi, vu sa forme et son leadership, il avait encore deux ans facile dans les jambes

Il commente son départ:

Jason Kidd : Je pense que c’est le bon moment. Quand vous pensez que j’ai commencé il y a 19 ans dans cette ligue, c’était un sacré parcours. Physiquement, je veux pouvoir participer aux activités de mes enfants, je dois avancer et penser peut-être à du coaching ou un rôle d’analyste, je ne sais pas encore. On a beaucoup parlé avec ma famille et mon agent, donc on a notifié les Knicks de notre décision. Ils ne pensaient pas que je raccrocherai les gants car je ne le voulais pas avant ce week-end.

Aujourd’hui Jason Kidd est embauché en tant que coach des New Jersey Nets ! Avec, en tant qu’assistant, un certain Lawrence Frank. Il se fera viré par la suite, avec un petite scandale au passage puisqu’il a demandé personnellement au propriétaire des Bucks de l’embaucher. Et vu les résultats de Milwaukee depuis son arrivée, le travail semble payer.

Jason Kidd, un joueur hors-norme

Afin de conclure une carrière aussi riche, il nous faut revenir sur le type de basketteur qu’était Jason Kidd. On l’a vu transparaître tout au long de sa carrière, certaines valeurs sont attachées corps et âmes à ce joueur. Nul doute qu’il est un futur Hall of famer, et ce statut il l’a acquis des playgrounds avec Gary Payton jusqu’au titre avec les Mavericks. C’est un compétiteur féroce, dévoué à jouer un basket de perfectionniste où il ne doit pas donner le flan à l’adversaire. Travailleur infatigable, leader par l’exemple et toujours méticuleux en ce qui concerne la progression de son jeu ainsi que celui de son équipe.

Jason Kidd, c’était LE meneur de jeu par excellence. Il a peut-être manqué d’individualisme, d’égoïsme dans son jeu pour vraiment être considéré comme le PG ultime mais quid de ses triple-doubles ? De son nombre hallucinant d’interceptions ? Dans le non quantifiable, le voir jouer c’était d’abord accepter de ne pas lire aussi bien que lui le jeu, il avait toujours un coup d’avance, que ce soit au rebond, à la passe, et même au shoot. Qui aujourd’hui peut prétendre apporter autant que lui dans un match ? Rajon Rondo le fait statistiquement, certes, il manque encore le leadership, cette force tranquille qui donne à ses coéquipiers une envie inextinguible de tout donner sur un terrain. N’ayons pas peur des mots, il est de la trempe des Oscar Robertson, Magic Johnson, le genre de joueur qui n’arrive qu’une fois par génération.

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De plus, que ce soient les dirigeants, les coachs, les joueurs, les supporters, il a toujours fait l’unanimité. Sa perception du jeu, à la limite de l’extra-sensorielle, a fait de nous des « believers » comme on dit. Il résume lui-même sa philosophie de vie sur CNN:

Jason Kidd : Être un rôle modèle, ça fait partie de la description de mon travail. Je dois montrer l’exemple, aux enfants qui me regardent comme aux gens.

Et pour l’anecdote, entre ses différentes coupes de cheveux et son signe caractéristique aux lancers-francs (un baiser, envoyé avant chaque tentative pour sa femme), il a réussi à rester mémorable.


Chiffres et Palmarès

  • Le 16 avril 2008, Kidd atteint les 100 triple-doubles en carrière;
  • Il devient lors de la saison 2008/09 le quatrième joueur de l’Histoire de la NBA à atteindre les 10.000 assists en carrière et le seul joueur de l’Histoire à cumuler 15.000 pts, 10.000 assists et 7000 rebonds!
  • En avril 2009, il dépasse Magic Johnson en All-Time assists avec 10.142 réalisations puis en novembre prend la 2nde place, surpassant Mark Jackson;
  • Il détient le record du nombre de matchs joués chez les joueurs encore en activité;
  • Le 20 février 2012, il dépasse Michael Jordan pour devenir 2nd All-Time aux interceptions derrière John Stockton;
  • En février 2013, il atteint la barre symbolique des 12.000 assists contre les Wolves;
  • En 2013, il devient le premier joueur à remporter deux fois d’affilée le trophée de Fair-play NBA.

Les titres

  • En 1992, Naismith award de joueur de l’année au lycée
  • Co-Pac-10 joueur de l’année en 1994
  • Co-rookie of the year en 1995 avec Grant Hill et NBA All-rookie first team
  • Champion NBA en 2011
  • 10 fois All-Star
  • 6 fois All-NBA (dont une seule second team)
  • 9 fois nommés dans la All-Defensive team (4 fois en 1st, 5 fois en 2nd)
  • Remporte le All-star Skills Challenge en 2003
  • 5 fois leaders aux passes décisives en saison régulière
  • 3 fois leader au total des passes décisives
  • Leader en 2002 au nombre d’interceptions
  • Deux fois champion olympique (2000 et 2008)

Ecrit par:

N.K

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