Mister Big Shot – Chauncey Billups

Après 17 années de bons et loyaux services, Chauncey Billups, l’un des meneurs les plus clutch des années 2000, décide de prendre sa retraite. Retour sur la carrière d’un joueur dont l’ascension fulgurante n’a cessé d’impressionner en NBA.

DISCIPLINE-ABNÉGATION-SOLIDARITE

Chauncey nait et grandit à Denver dans le Colorado. Dans une fratrie de 3, il est le seul à exceller dans le sport mais également du point de vu des études, grâce à sa discipline personnelle. Son idole? Plutôt Joe Dumars que Magic Johnson. Avec cet attirail, il intègre la George Washington Highschool en 1991 et obtient son diplôme après avoir engrangé plusieurs récompenses: 4 fois dans la All-First Team de l’Etat, élu Mister Basketball dans le Colorado par 3 fois et Colorado Player of the Year en tant que Sophomore et Junior.

billups_022_412Il reçoit naturellement de très bonnes critiques et les scouts le considèrent déjà comme un TOP prospect (Georgia Tech, Oklahoma State etc…). Pourtant, dû à la mort de ses grands-parents durant sa Senior Year, il décide de rester près de sa famille et d’intégrer l’Université du Colorado et de jouer pour les Buffaloes, une équipe qui n’a plus atteint la March Madness depuis les années 60. Il devient la pièce maitresse de l’équipe, tournant à 18.5 points de moyenne sur ses deux saisons mais l’environnement n’est pas approprié, l’équipe connait trop de problèmes de joueurs… Il s’en sort en 1996/97 avec 17.9pts, 6.3rbds, 5.5ast de moyenne (86.4% aux lancers-francs).

Il sera sélectionné en 1996/97 dans la Dream Team III qui part jouer les Jeux Olympiques d’Atlanta, pour le spot du joueur de moins de 22 ans. Sa seconde saison universitaire sera plus glorieuse, il mène les Buffaloes à de nombreuses victoires dont une upset en janvier contre Missouri où il inscrit 28pts; puis une victoire contre Texas Tech, menant l’équipe à un premier tour au tournoi NCAA. Il sera nommé dans la First Team pour la All-Big 12 et dans la second Team All-America avec les mêmes mots d’ordre: scoring, passing et défense avant tout.

Il entre donc à la draft 1997 avec de belles promesses, il est considéré comme le meilleur meneur disponible devant Antonio Daniels, Brevin Knight ou Jacque Vaughn. Son nom sera rapidement affiché au tableau de David Stern: il est sélectionné en 3ème position après Tim Duncan et Keith Van Horn par les Boston Celtics.

UN DÉPART CHAOTIQUE

Chauncey attérit dans une équipe coachée par Rick Pitino et son style up-tempo. A posteriori, Billups commente son temps aux Celtics:

Son style de jeu n’a pas aidé. Il ne m’a jamais donné une chance de vraiment jouer lentement pour avoir le temps d’écouter le jeu et de lire l’attaque, je n’ai pas eu cette chance. C’était une recette pour un désastre.

De plus, le staff ne sait pas comment gérer le backcourt, le jouer 1? 2? 51 matchs plus tard, il est tradé aux Raptors contre Kenny Anderson.

Il tente de montrer ses talents dans un nouvel environnement (hostile) en tournant à 11.2pts, 3.9ast et 1.34steals derrière Damon Stoudamire en jouant 31mins par match. Le salut vient d’un nouveau transfert: il atterrit dans son État natal, aux Denver Nuggets juste avant la saison 1998/99. Son association avec Nick Van Exel donne lieu à de positives spéculations, il faudra néanmoins le Lock-Out de 1999 pour remettre les choses en perspective.

Manque de chance, il se disloque l’épaule en décembre 1999 et son opération met fin à sa saison. Pire, les Nuggets le tradent à Orlando, où il ne jouera jamais car en rééducation. Les insiders, toujours prompts au jugement, appellent déjà au Bust, pour un 3rd pick. Il devient Free Agent et décide de tenter sa chance dans le Minnesota, en tant que back-up de Terrell Brandon, qui jouera un rôle de mentor envers lui comme Sam Mitchell et Kevin Garnett.

Flip Saunders est l’homme qui choisit Chauncey, pour remplacer la douloureuse perte de Malik Sealy, décédé dans un accident de voiture au printemps de la même année.

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L’équipe alignée a fier allure: Brandon-Billups-Szczerbiak entourent la star montante, Kevin Garnett. Billups ne sera titulaire qu’un temps, il sera mieux utilisé en sortie de banc mais connait des difficultés. Les Wolves jouent pourtant mieux et il accepte son rôle, terminant la campagne sur un très honnête 47-35 et 30 victoires au Target Center. Kevin McHale étoffe son équipe et Billups devient le véritable facteur X du roster: quand sa défense s’impose, les Wolves deviennent une équipe difficile à battre, le problème de constance et de régularité le suit donc aussi dans le Minnesota.

Après un sweep au premier tour des playoffs par les Mavs, Chauncey doit se trouver une nouvelle équipe. Il sort grandi de cette expérience, il tournait à 22ppg, 5rbds, 5.7ast en remplacement de Brandon blessé, durant les playoffs et à 12.5pts, 2.8rbds et 5.5ast en sortie de banc sur la saison. Il devient à nouveau Free Agent, les Wolves ont des problème de cap et croient toujours au retour de blessure de Terrell Brandon. Donc, en juin 2002, Billups signe un contrat de 6 ans et 35 millions de $ avec les Detroit Pistons qui avaient besoin d’un nouveau meneur titulaire.

L’AVÈNEMENT AUX PISTONS

Les Pistons sont déjà une relativement bonne équipe à l’arrivée de Chauncey, ils ont perdu au 1er tour des playoffs contre les Celtics et Joe Dumars retrouve chez Billups de nombreux traits de sa personnalité de basketteur. Il fallait un meneur peu orthodoxe, qui sort du canon habituel des meneurs/passeurs, qui sait scorer et défendre dur. Pour l’anecdote, Billups devra changer de numéro car son numéro 4 est retiré aux Pistons, c’était celui de Dumars! Il va donc avec le #1. Rick Carlisle à la baguette, Rip Hamilton qui shoote au périmètre, Ben Wallace qui devient une terreur sous les panneaux, la légende Billups va se construire avec ces joueurs de « devoir ».

C’est simple: quand il fallait trouver un homme pour marquer des paniers importants dans le 4ème quart-temps, toute l’équipe se retournait vers leur meneur charismatique. A six reprises durant la saison 2002/03, Chauncey plante le shoot de la gagne et se retrouve même au sommet dans la catégorie scoring dans les deux dernières minutes d’un match ou égalisation:

Sa popularité grandissante, il devient « Mister Big Shot » aux yeux des fans et des médias; mais c’est bien par sa défense qu’il arrive aussi à impressionner. Il sera élu Joueur de la Semaine pour la première fois de sa carrière en février 2003 grâce à son adresse insolente de loin (44% en scorant 22ppg) et se place même comme le 11ème meilleur scoreur de la ligue en mars (16.2pts, 3.7rbds). Il marque l’histoire durant cette année, qualifiant son équipe en playoffs (51-32) pour rencontrer un Magic surprenant, qui mène la série 3-1.

Billups sort alors un match à 40 points dans le Game 6 et les Pistons remportent une série historique en 7 matchs. Une blessure à la cheville mettra fin aux espoirs des cols bleus de Detroit en finale de conférence contre les Nets. Joe Dumars réalise un changement d’importance à l’intersaison: exit Rick Carlisle, bienvenue Larry Brown. Les chances de titre sont réelles et Chauncey en est la pierre angulaire. En mettant l’accent sur un jeu plus aéré et avec plus de liant offensif, Brown donne les conditions d’efficacité à son meneur et son équipe (Team First).

L’arrivée de Rasheed Wallace finira d’achever la construction d’un collectif tenace et impressionnant tant défensivement qu’offensivement. En mars 2004, les Pistons gagnent 8 matchs d’affilée avec plus de 15 points d’avance à chaque fois et Billups est au sommet de son art. Il devient le leader incontesté de ces fortes têtes. Il enterrera même son ancienne équipe des Wolves avec un splendide triple-double en février (20pts-10rbds-11ast), terminant l’année à 16.9pts de moyenne et presque 6 assists par match.

Les grands joueurs naissent en playoffs et les Pistons sont encore un underdog derrière les Nets de J-Kidd. Detroit est connu pour sa défense, Indiana en fait les frais (65pts encaissés dans les deux dernières victoires) mais Billups étincelle en attaque contre les Nets:

Qui a dit clutch?

TRUE CHAMPION

Les Pistons atteignent les Finals pour la première fois depuis 1990 et ils affrontent le « Fantastic Four » des Lakers (Bryant, O’Neal, Payton, Malone). On donne peu cher de leur chances de victoires et pourtant, l’upset est complète: les deux Wallace tiennent la raquette et Billups annihile le scoring de Payton et Fisher. Detroit remporte les 3 manches à la maison et le titre dans un effort collectif salué, notamment en réaction à l’assemblage de « stars » des Lakers. Le récital en quelques actions:

Sans surprise, avec 21pts-3.2rbds-5.2ast et 1.2 steals , Billups est élu MVP des Finales.

La saison suivante, le Shaq arrive à Miami et un nouveau contender voit le jour au Miami Heat. Les Pistons sont toujours en tête de la Conférence (54 victoires) et Chauncey continue de briller dans son rôle de leader d’une escouade « bad ass » avec 16.5pts, 5.8ast, 3.4rbds de moyenne dans le système de Larry Brown. La saison est marquée par la baguarre générale au Palace d’Auburn Hill contre les Pacers, aucun joueur des Pistons n’est touché dans l’artillerie de sanctions.

Chauncey est élu dans la Second All-defensive Team en compagnie de Tayshaun Prince, Ben Wallace est dans la première, voilà qui en dit long. Les Pistons passent les Sixers puis difficilement le Heat avec un match 4 où Billups termine à 29pts-6ast, tout se décide dans le match 7 où le meneur claque 18pts-8ast-4rbds. Les Finals vont se jouer contre l’autre équipe défensive de la ligue, les Spurs. Plusieurs matchs se jouent couteau à la bouche, le meneur répond présent:

Le Game 5 crucial voit un Billups des grands soirs émerger avec 34pts mais trop centrés sur le fait de marquer, il termine avec un piteux 11/26 et Detroit perd en prolongation. Il s’éteint néanmoins, dans le Game 7, la fatigue aura eu raison de ces Pistons. Il termine avec 18.7pts, 6.5ast et 4.3 rebds de moyenne cette campagne pour un repeat. Individuellement, il continue de monter en puissance la saison suivante (2005/06) avec 18.5pts, 3.1rbds et un career-high de 8.6 assists de moyenne, devenant par la même co-capitaine de l’équipe, l’équipe enregistre même son meilleur départ de la saison avec un impressionnant 37-5.

Les Pistons terminent avec le meilleur bilan de leur histoire (64 victoires) et un record en alignant durant 73 matchs d’affilée le même 5 majeur. Chauncey a le meilleur ration assist/TO de la NBA et obtient la reconnaissance en étant élu All-Star (remplaçant) pour la première fois de sa carrière. Néanmoins, les Pistons n’atteignent pas les Finals, une vraie déception. D’autant que la saison 2006/07 débute avec le départ de Ben Wallace aux Bulls, compensé par la venue de Chris Webber en cours de saison. Detroit est toujours au top à l’Est et Chauncey aussi, à nouveau All-Star, dans le TOP 10 des meilleurs passeurs pour la seconde année consécutive et de belles moyennes: 17pts, 3.4rbds, 7.2ast et 1.2 steals.

Les Pistons atteignent les Finales de conférence (5ème apparition d’affilée pour Billups) mais l’équipe ne tient pas le choc et perd contre Lebron James. Le run des Pistons est terminé, mais Billups accepte le 11 juillet 2007 de signer un gros contrat de 4 ans et 46M$ avec une team option pour la 5ème année (14M$), une belle opportunité qu’il saisit après avoir testé le marché en juin. Il mène son équipe durant la saison 2007/08 à sa sixième Finale de Conférence consécutive avec des moyennes toujours très honorables (18pts-7ast), Detroit remportant 59 matchs, second à l’Est derrière les Celtics.

Tout le monde attend la rencontre en Finale entre Pistons et Celtics, et c’est à Flip Saunders que revient la tâche de mener Detroit en Finals. Néanmoins, en dépit de plusieurs chances de victoires, Detroit s’incline, Billups a rempli son rôle (16.1pts, 2.9rbds, 5.5ast et un poste de All-Star pour la 3ème année consécutive) avec quelques blessures en cours de chemin. Une page se tourne dans le Michigan, Flip Saunders est viré manu militari et Detroit veut reconstruire son équipe, donc les vestiges de la gloire passée ne sont plus les bienvenus. Début novembre 2008, Billups est envoyé aux Nuggets en compagnie d’Antonio McDyess en échange d’Allen Iverson, un échange salutaire pour le joueur qui retourne dans son État pour jouer dans un jeu up-tempo avec Carmelo Anthony.

Joe Dumars:

C’est la décision la plus difficile que j’ai eu à prendre…c’est un joueur que je considère comme un petit frère

UN NOUVEAU DÉPART

Les Nuggets bénéficient à plein de l’expérience et du leadership de leur meneur vétéran, qui les mènent à 54 victoires (leur meilleur total depuis leur venu en NBA). Denver obtient la seconde place à l’Ouest grâce aux chiffres de Chauncey (17.7pts, 6.4ast, 3rbds) et se débarrasse des Hornets au premier tour avec un match choquant, Game 5, comptant 58pts d’écart. Billups a montré ses qualités de shooteur au périmètre dans cette série en enregistrant un record de franchise de 8 3pts convertis dans un seul match:

Il enregistre des moyennes stratosphériques: 22.6pts, 7.4ast et 3.8 3pts par match! Les Mavs en feront également les frais, Billups menant aux rebonds et aux assists, l’épopée se termine contre les Lakers. En participant à sa 7ème finale de conférence consécutive, Billups rejoint Magic Johnson, Michael Cooper, KAJ et Kurt Rambis dans le clan des seuls joueurs ayant réalisé cet exploit depuis Bill Russell. Il terminera même 6ème dans la course au MVP pour l’année 2009 et intègre la All-NBA Third Team.

George Karl continue de croire au scoring à outrance de son équipe en entrant dans la saison 2009/10 et Billups répond par l’affirmative: il tourne à 19.5 pts de moyenne, comptant 5 matchs à plus de 30pts marqués dont une soirée où Melo plante 50pts. C’est seulement le troisième duo de coéquipiers à connaitre une soirée pareille. Les exploits de Billups en image:

Les blessures vont néanmoins tuer l’équipe, celles de Billups, Melo et K-Mart, avec le cancer diagnostiqué pour George Karl, ça fait beaucoup. Arrivant à la fin de son contrat, Melo s’en va pour les Knicks et les Nuggets ne veulent plus du gros salaire de Billups dans les livres de compte, il est donc envoyé à Big Apple en compagnie de la star. Il se retrouve encore réuni en trio, avec Melo et Stoudemire cette fois-ci, sous les ordres de Mike D’Antoni. Il commencera bien l’année mais une blessure récurrente l’empêchera de jouer son meilleur jeu en playoffs, il tournera quand même à 17.5pts, 5.5ast et 3.1rbds en 21 matchs à New York.

Après l’élimination des Knicks en playoffs, Billups réitère son envie de rester au sein de son équipe:

J’aimerais vraiment avoir une chance de jouer avec ces gars. Pas juste 30 matchs après un trade, une vraie saison.

En décembre 2011, les Knicks utilisent leur clause spéciale pour amnistier Billups, en dépit de ses atouts. Il devient unrestricted F.A et veut rejoindre un contender. Le 12 décembre 2011, ce sont les Clippers qui le signent et la venue de Chris Paul à ses côtés quelques jours plus tard l’enchante. Néanmoins, il doit s’ajuster et il ne mène plus l’équipe 30mins par match, c’est le rôle de CP3, il sera donc décalé au poste 2:

Les blessures continuent de le toucher, il est sérieusement atteint au tendon d’Achille en février 2012 et doit renoncer à jouer le reste de la saison après un joli début. Ses moyennes chutent, évidemment (15pts en 2011/12, 8pts en 2012/13) et il décide de resigner une année aux Clipps en juillet 2012. Il sera limité à 22 matchs à cause de blessures divers et variées. Il se repose et tente une dernière pige en souvenir du bon vieux temps, aux Detroit Pistons:

Il signe un contrat de 2 ans et 5M$ mais ses genoux le trahissent tout au long de la saison, c’est une non-saison pour lui. Detroit ne signera pas la team option sur son contrat et il annonce le 9 septembre 2014, qu’après 17 années en NBA, il prendra sa retraite. Interview donné à Yahoo!Sports:

Il est temps, je le sais maintenant. Mon esprit et mon desir de jouer restent fort mais je ne peux ignorer le fait que cela fait 3 ans que je suis blessé régulièrement. Je peux réessayer, c’est sûr mais je ne veux pas prendre de risques. Auparavant, quand ma carrière était en danger, je préserverai, je continuai de travailler dur et c’est comme ça que j’ai eu une opportunité à Detroit, c’est le tournant dans ma carrière. Je ne suis jamais revenu à ce meilleur niveau, gagner une bague, c’était le summum.

J’ai voulu être un des meilleurs joueur à ma position et je peux que j’ai réussi cet exploit. Personne ne me l’a donné, j’ai tout réussi de moi-même, j’ai mis toute ma vie dans le basket. Le Hall of Fame est évidemment le dernier grand rêve que je caresse, cela vous marque à tout jamais.

A présent, il va se retirer dans le Colorado mais la NBA l’appelle à nouveau: Flip Saunders voudrait le voir en tant qu’assistant coach aux Wolves. Un rôle de mentor et de guide qui lui irait à merveille, wait and see…

HIGHLIGHTS

Finalement, Billups n’aura pas été autant « starisé » que certains en dépit de ses nombreuses qualités. C’était un meneur dur sur l’homme, qui défend fort et certains affirment qu’il préférait shooter que passer. C’était pourtant le prototype du joueur avec de gros fondamentaux et faisant passer le bien de l’équipe avant le sien, sa ténacité et son abnégation sont aujourd’hui encore reconnus. Il avait un peu de tout, du shooting de près/à mi-distance/de loin, une adaptabilité à différents style de jeu et reste un des meilleurs shooteurs de lancer-franc que la ligue ait connu. Une place au Hall of Fame sera réservé à son endroit.

Ecrit par:

N.K

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