Rétrospective des jeux video de basket : les années 80

[Après la perte de nos données, nous avons réussi à sauver la majeur partie de nos articles, nous vous en ferons reprofiter au fil des week-end ou moments sans actualité. La rétrospective Jeux vidéo pour commencer!]

A l’heure ou la simulation NBA 2K14 va déferler chez tout fan de basket ayant envie de jouer virtuellement, on oublie souvent que cela fait 35 ans que le premier jeu de basket a vu jour. L’idée d’une rétrospective me trottait dans la tête depuis quelques temps, en espérant vous apporter un dossier complet, qui sera réalisé de manière chronologique et avec le maximum de soft possibles cités (et dieu sait qu’il y en a eu…).

At the beginning…

C’est à la fin des années 70, plus précisément en 1978, que le tout premier jeu de basket est né. Il prend le nom très original de « Basketball » et est distribué sur la bonne vieille Atari 2600. Comme tous les jeux de l’époque, le rendu est très sommaire, il s’agit presque de partir d’une base tel que Pong pour donner un jeu néanmoins jouable, où les deux joueurs se contentent de courir et shooter d’un panier à l’autre comme on le voit sur cette vidéo:

Kareem Abdul-Jabbar en fait la promo himself. Ce jeu est vendu alors même que la NBA n’a pas encore adapté la ligne à 3-pts (1979), mais il connaît un concurrent dès 1980 appelé Basketball ou NBA Basketball. C’est Mattel, qui n’a pas toujours fait des poupées Barbie, qui produit le soft afin de nourrir l’Intellivision, sa propre console. Le résultat est nettement meilleur, vous pouvez désormais contrôler chacun une équipe de trois joueurs durant quatre quart-temps. Malgré le fait que Mattel ait obtenu la licence pour nommer le jeu NBA Basketball, ainsi que la possibilité de mettre le logo officiel de la NBA sur la jaquette, il n’y a pas de noms officiels que ce soit pour les équipes ou les joueurs.

La grosse nouveauté est l’implémentation d’un véritable terrain avec la ligne à 3-pts, et donc une raquette. Le gameplay est néanmoins sommaire: on shoote et on contre l’adversaire durant les 24 secondes de possession. Il est possible de réaliser un jumpshot (efficace de près, moins « contrable ») ou un shoot normal qui peut être contré mais est efficace de loin. C’est une nuance mais il n’y a bien sûr pas de fautes sifflées ou de shoots à 3-pts malgré la présence de la ligne.

nba_basketball

Alors que le contexte économique n’est pas au beau fixe, une entreprise naît en 1982 grâce à Trip Hawkins, Electronic Arts, aujourd’hui troisième géant planétaire en terme de revenu dans l’industrie vidéoludique. EA commence à développer des jeux et en 1983 c’est One on One: Dr. J vs Larry Bird, pour les ordinateurs de bureau, qui voit le jour. Comme vous l’aurez compris, vous pouvez incarner dans ce jeu soit Julius Erving, soit Larry Bird, en un contre un.

S’il rejoint dans son concept le premier « Basketball », il s’en détache de loin par la qualité de ses animations pour l’époque, permettant à un joueur en attaque de faire un spin-move ou de shooter, ainsi que de contrer et intercepter en défense. Les fautes sont sifflées en défense pour des actions trop agressives, une première, et un dunk de mammouth peut même fissurer le panneau, obligeant l’intervention du concierge pour nettoyer les éclats de verre au sol avec son balai. Le jeu est distribué sur Apple II puis est porté sur IBM PC, Commodore 64, Amiga, Atari 7800…

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Tout ne se passe pas sur le support console ou ordinateur, puisqu’en 1984 un autre géant fait son entrée sur le marché, Konami. Le créateur des jeux arcades mythiques tels que Frogger ou Super Cobra, va lancer le jeu Super Basketball en arcade. C’est une mini-révolution en terme de concept puisqu’il est à présent possible, pour la première fois, de jouer des matchs de 5 contre 5 où l’objectif est de débuter les matchs avec un déficit au score qu’il faut remonter dans un temps imparti. Le challenge augmente naturellement au fur et à mesure de l’avancement des niveaux où le déficit augmente et le temps se réduit, un jeu pour ainsi dire parfait pour une borne d’arcade.

De plus, le jeu n’élude en rien les règles puisque les fautes sont sifflées et l’I.A adverse n’hésitera pas à vous pousser à la charge le plus souvent possible pour vous empêcher de marquer. Ce jeu reste mémorable chez les anciens, certainement du fait qu’il était le premier du genre à proposer une vision plus ludique et développé du basket. Exemple en vidéo:

Fort de son succès, Konami continue sur sa lancée et sort en 1986 deux opus coup sur coup: Double Dribble et Double Dribble: The Playoff Edition. Si le jeu sort d’abord sur Arcade, il est l’objet de nombreux portages sur NES, Megadrive, Commodore64, Amiga, MS-DOS et PC en 1990. Graphiquement, un bond est réalisé vis-à-vis de son prédécesseur, les animations des joueurs sont nettement plus fluides, et le jeu en devient d’un coup plus agréable à jouer. Résultat, un jeu très dynamique là où Super Basketball souffrait quand même, au vu des limitations de l’époque, de nombreuses saccades et lags en tout genre qui brident la fluidité des actions. Mieux, le terrain est plutôt immense, le public est visible, l’arbitre se balade sur le terrain pour siffler les fautes et le gameplay gagne en finesse. Vu qu’il y a des espaces, les joueurs commencent à réellement faire du 5 vs 5,  à utiliser le passing pour passer un défenseur etc…bref à construire les actions. Tant au niveau offensif que défensif, puisque les défenses sont maintenant beaucoup plus mobiles.

Plus notable, cette version de Konami permet aux joueurs de dunker. Naturellement, le soft devient très populaire grâce à ces phases jouissives de smash en haute altitude mais aussi car les développeurs de Konami ont utilisé un procédé inédit jusque-là dans les jeux de basket: lorsque votre joueur arrive pour shooter près du panier, un bandeau apparaît sur tout l’écran montrant le joueur en action de dunk. Ce n’est qu’une petite animation basique mais l’effet est retentissant et spectaculaire. Grâce au succès sur arcade, les portages ont pu avoir lieu et de nos jours, Konami est encore reconnu pour ce jeu..

A noter que l’édition spéciale playoff sera connue en Europe sous le nom de Hyperdunk. Avec l’adaptateur sur Megadrive, il était possible d’y jouer à 8 sur trois modes de jeu: Exhibition, multi et playoff qui se résume à une bracket de tournoi. Il y a également 16 équipes (contre 4 sur l’original) dont les Utah Meteors, les San Antonio Boots, les New York Rappers ou encore les Los Angeles Cuppids, vous apprécierez l’humour!

 

Les balbutiements du genre

Absent depuis plusieurs années sur cette portion du jeux vidéo, Electronic Arts, un des précurseurs, va entamer son retour en voyant le succès de Konami en la matière. Les NBA Live ne sont absolument pas d’actualité, EA va plutôt réaliser un retour fracassant avec l’effet marketing. En 1988, la franchise signe les noms de Michael Jordan et Larry Bird, ainsi que leurs équipes pour lancer le jeu Jordan vs Bird: One on One, le rêve devient réalité pour les fans de la NBA. Si vous avez bien suivi, c’est la suite officielle de Dr.J vs Larry Bird et elle est portée sur Megadrive, NES, Commodore 64, Gameboy et PC. Le jeu ne change guère: Jordan et Bird sont les seuls joueurs à s’affronter dans un match de basket mais aussi dans des mini-jeux incluant le slam dunk contest (uniquement avec Jordan) et le concours à 3-pts (uniquement avec Bird). On joue sur une moitié de terrain (une véritable régression à ce niveau-là) et les options sont minimes. On l’a compris, c’est un coup de pub plus qu’un véritable jeu révolutionnant le genre, il aura la réputation d’être un des pires jeux de la Megadrive.

Avant d’entrer dans les années 90 et le règne d’EA Sports, il est nécessaire de citer deux jeux moins connus du commun des mortels. Tout d’abord, Arch Rivals, le titre qui a inspiré la série des NBA Jam. Il est distribué en 1989 sur NES et en Arcade par Midway, le jeu sera plus tard incorporé dans les compilations Midway Arcade Treasure pour ceux qui veulent directement tâter la bête. Le principe est simple: deux équipes de deux joueurs s’affrontent pendant quatre quart-temps de 5 minutes. Ce qui le différencie de ses prédécesseurs est la capacité de donner délibérément des coups de poings aux joueurs opposés sans se faire siffler de faute, et ainsi, de leur voler le ballon. La seule faute sifflée dans ce jeu est celle des 24 secondes écoulées. Dans cet esprit, les animations sont plutôt bien pensées, jusqu’à voir des canettes de breuvage quelconques et des papiers volés sur le terrain directement de la foule. Si vous marchez dessus, bim, vous tombez!

Mieux encore, le détail a été porté jusqu’à mettre des petites scénettes dès qu’un panier est marqué: le coach beuglant sur ses joueurs, des joueurs avec la tête dépitée ou encore des cheerleaders pour vous encourager. Sur certaines actions, le panier peut être fissurée, à cause des slam dunk, une caractéristique qu’on retrouvera plus tard sur les NBA Jam. Une vidéo vaut toujours mille explications, en voici la publicité officielle:

Enfin, dans cette décennie 80′s, le dernier jeu sorti, c’est l’obscur NBA, développé par Avalon Hill et distribué uniquement sur Apple II. La date de sortie oscille (1987 ou 1989) en fonction des sources et il n’y a que très très peu d’informations concernant ce jeu. On sait néanmoins qu’il se base principalement sur la statistique et qui vous permet de recréer 20 équipes historiques avec des joueurs tels que Larry Bird, Wilt Chamberlain, Michael Jordan ou Bob Cousy. Une conversion a été faite sur Commodore et PC, déjà plus facile à trouver pour les amateurs mais nul doute que l’aspect graphique vous fera fuir comme la peste, devant ce soft:

nba_basketball_01

 

Ecrit par:

N.K

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