Shaquille O’Neal, un mastodonte à l’empreinte éternelle [Part 1]

A l’occasion de son annonce de retrait de la NBA, nous étions revenus de manière complète et plutôt exhaustive sur la carrière d’un monument de l’histoire du basket NBA, celle qu’on connaissait encore dans les années 90.

Présentation de l’homme

De son nom complet Shaquille Rashaun O’Neal, né le 6 mars 1972, mesurant 2.16m et pesant aux alentours des 150 kilos, le « Big Daddy » a connu la gloire et la défaite dans une carrière NBA plus que fournie. Il se retire le 1er juin 2011 en étant le joueur le plus âgé encore en activité dans la grande ligue. Mais pour revenir sur l’homme, il est originaire de Newark dans le New Jersey. Il est séparé très tôt de son père biologique, Joseph Toney, qui fût naguère un meneur de niveau national au lycée mais qui a sombré face à des problèmes de drogue et fût emprisonné en 1973 alors que O’Neal était encore un nourrisson. Il ne reviendra pas dans la vie du garçon, abandonnant son droit de visite et la garde familiale à son beau-père, Phillip A. Harrison.

shaquille-oneal-52215423(2)Ce dernier jouera dans la vie du Shaq un rôle déterminant (sic), un homme engagé dans l’armée de réserve, sergent et marié à Lucille (O’Neal). A cause de sa carrière de militaire, il voyagera beaucoup, et sa discipline envers Shaq aura une influence déterminante.

Shaq : Quand j’étais en Allemagne, je me battais tout le temps durant ma Junior year. J’avais un sale tempérament, j’ai failli être viré de l’école mais quelques raclées de mon père m’ont remis les idées au clair. Il m’a même frappé avec une pagaie une fois.

Le Shaq lâchera dans son album de rap Shaq Fu : Le retour (1994) un vers disant « Phil est mon père ». Plus jeune, il fera partie des « Boys and Girls Club of America », une association qui lui permettra d’avoir une place sereine et en dehors de la rue. A 13 ans, il fait déjà office de phénomène avec ses 1.98m.

Son père, dans une interview à Sports Illustrated, raconte même qu’il faisait faire des habits sur mesure pour les faire venir en Allemagne mais  qu’ils étaient déjà trop petits pour Shaq à leur arrivée. A 15 ans, Shaq retourne au Texas où son père et son parrain, premier sergent au Texas, sont transférés.

Le Shaq grandit, il fait 2.10m et pèse 113 kg ! Et même s’il est le leader de son équipe de lycée (Robert G.Cole de San Antonio) avec un record de 68-1 durant deux années et aide l’équipe à devenir champion de l’Etat en étant sénior; il ne sera pas considéré comme un top prospect. Ses 791 rebonds durant la saison 1989 restent pourtant un record inégalé. Durant sa Senior Year, le père d’O’Neal commence à critiquer son manque d’engagement, allant même jusqu’à affirmer que s’il ne faisait pas de son mieux, autant abandonner. Shaquille le prend au mot et le même soir plante 52 points !

Shaq : Je me suis construit ce soir-là. Une fois à la maison la semaine suivante, tous les recruteurs de Georgetown et North Carolina m’avaient envoyé leur lettre

Encore une fois, l’influence de son père sera forte. Dans cet entretien à Sports Illustrated, il raconte qu’il a pris à partie Shaquille à la mi-temps d’un match pour lui répéter la même chose :

P.Harrison : Le monde est rempli de suiveurs, il y en a trop. Ce qu’il faut, c’est un leader, il n’y a pas de demi-mesure.


L.S.U Boy

Après avoir réussi son lycée, étant diplômé, il part étudié le commerce à Louisiana State University (LSU). Il avait déjà rencontré Dale Brown (coach de l’équipe masculine de basket de LSU) durant ses premières années en Europe, son père étant basé avec l’US Army en Allemagne de l’Est. Brown, impressionné par les capacités athlétiques du Shaq, convainc le père adoptif de Shaq à le faire venir jouer aux LSU Tigers.

Shaq : J’ai choisi LSU parce que Coach Brown était honnête. Puis, les joueurs étaient comme une famille, très proches.

shaq-coverQuand O’Neal rejoint LSU en 1989, l’équipe se bat pour le titre national. Il y avait notamment un autre 7-footer dans l’équipe, le PF Stanley Roberts ainsi qu’un gros scoreur, Chris Jackson (plus de 20 shoots par matchs). Il arrive donc comme la troisième roue du carrosse et comme Jackson avait tous les tickets shots, il n’est pas souvent servi, il doit chercher au rebond.

Il sera à 13.9 pts et 12 rbds cette année-là mais avec neufs expulsions au compteur. LSU termine en perdant au premier tour de la March Madness, décevant. Durant l’été 90, O’Neal joue notamment lors du festival national des sports et domine des joueurs de 3 ou 4 ans plus âgés que lui.

Quand il est de retour pour sa saison sophomore, Jackson a quitté l’équipe pour la NBA et Roberts a été jugé inéligible au niveau académique et s’en va en Espagne. Le Shaq a les mains libre et Brown n’hésite pas à montrer sa confiance à son joueur le plus jeune en le nommant co-capitaine. Entraîné, il réussit à monter la main à presque un mètre au-dessus de l’arceau à cette époque et surtout prend une autre dimension :

Shaq : La différence aujourd’hui c’est qu’il y avait des superstars l’année dernière, maintenant il n’y en a qu’une.

Il devient le joueur de basket dominant qu’il devait être. Il domine au rebond (15.2), score 28.5 pts, bloque 4.8 fois par match et le tout à 63.4% de réussite. Le Coach de Georgia résume la situation :

Hugh Durham : L’année dernière, on savait qu’il jouait derrière certains joueurs. Maintenant, on doit l’affronter, lui, sa taille et ses muscles près de la ligne. Ils ne font que passer la balle à une montagne. Shaq est peut-être indéfendable.

Le style du Shaq se fait dans l’intimidation de l’opposant. Il a une rapidité d’exécution extraordinaire pour un joueur de sa taille et une grande détermination. Le Orlando Sentinel fera son éloge : « il bloque les shots comme Pat Ewing, court sur le terrain comme Karl Malone ». Il est assez fort pour battre n’importe qui mais reste gracieux et athlétique. Brown va aider le Shaq en faisant venir deux tuteurs privés, rien que deux Hall of famers : Kareem Abdul-Jabbar et Bill Walton.

Le premier révèle ses secrets pour réaliser son Sky Hook légendaire, le second apprend ses moves offensifs et le contre. Walton en ressort impressionné, le comparant à Charles Barkley. Il finira par dire que le Shaq a peut-être ce qu’il faut, tant en discipline et en talent pour devenir le meilleur.

A LSU, il sera deux fois dans la All-American team, deux fois SEC player of the year et reçoit le trophée Adolph Rupp qui récompense le meilleur joueur NCAA de l’année en 1991. Il quittera LSU plus tôt que prévu pour rejoindre la NBA mais viendra passé son diplôme en Arts des études générales (nom très obscur made in USA) en 2000. Il sera plus tard intronisé au Hall of Fame de LSU. Statistiquement, il joue trois saisons à LSU (1990-1992) où il culmine à 27.6 pts et 14.7 rebonds de moyenne. Il reste le leader all-time au niveau des tirs bloqués de la SEC et devient le premier joueur à mener la SEC au rebond trois années d’affilée depuis Charles Barkley. Il enregistre 73 double-double, des moyennes de 21.6 pts, 13.5 rbds en 90 rencontres avec 61% au shoot sur trois ans et 5.3 blocks notamment en junior.

Il réalisera également un record de contres dans un match NCAA : 17 contre Ole miss (3/12/1990).

Enfin, O’Neal reste sérieux et devient major de promo dans sa branche « commerce » avec 3.0 sur 4.0. Il décide de se présenter à la draft 1992 même si son diplôme n’est pas achevé, il reviendra en 2000 le terminer.


Le Magic dans son cœur

A la draft 1992, il est logiquement choisi comme First pick par le Magic d’Orlando, franchise toute nouvelle qui a intégré la ligue en 1988. Il signe un contrat de 7 ans pour 40 M$ très rapidement. Question marketing, le Shaq est au point. Reebok cherche alors une superstar naissante pour faire de la compétition face à Nike et son Michael Jordan. O’Neal signe alors un contrat de plusieurs millions.

Quand il fait ses grands débuts avec le Magic, il a déjà signé un contrat de 13M$ avec Pepsi, un contrat de 15M$ avec Reebok et un autre de 20 à 25M$ avec Kenner, Spaulding et Scoreboard pour des cartes à échanger. Avant de rentrer dans l’envers du sportif, encore un petit mot pour parler d’une chose qui le suivra tout au long de sa carrière de sportif, celle d’artiste.

shaquille-o-nealIl commence dès sa saison rookie à enregistrer des chansons de rap, il fait du cinéma (Blue Chips) et plusieurs diront que le Shaq est devenu plus grand que Mickey Mouse à Orlando. Les moins enthousiastes annoncent le flop du pivot alors que Shaq se surnomme superstar née.

Durant l’été suivant la draft, il ira passer du temps sous la houlette de Magic Johnson histoire de compléter sa formation. Durant sa saison rookie il marque déjà les esprits avec 23.4 pts de moyenne par match (53% au shoot) et réalise les meilleurs stats au rebond (13.9), blocks (3.5) et au nombre de titularisation de son équipe. Il fera même partie de la All-star team en 1993, premier rookie honoré de cette distinction depuis Michael Jordan et débute comme titulaire au poste de pivot à l’Est. Plus important, le Magic trouve le chemin de la réussite sous son leadership. Si Orlando culminait à 21 matchs gagnés la saison précédente (1991-92), cette saison ils en gagnent 41 (bilan équilibré) et manquent les playoffs de très peu. Il sera bien évidemment élu Rookie of the Year.

En tant que sophomore (1993-94), le Shaq permet à son équipe d’atteindre les 50 victoires en étant second au scoring (29.4) et au rebond, et premier au pourcentage au shoot (60%). L’arrivée d’un nouveau coach (Brian Hill) fait aussi la différence. En décembre, O’Neal réalise son premier triple-double en carrière (24 pts, 28 rbds, 15 contres) ! Il fera partie de la All-NBA 3rd team aux côtés du tout nouveau drafté Anfernee « Penny » Hardaway. Toutes ces performances ne tairont pas les critiques, notamment lorsque Orlando perd au premier tour face aux Pacers malgré les 20.7 pts et 13.3 rbds du pivot.

On dit du Shaq qu’il manque de réel shoot et de ressources, que ce n’est qu’un bourrin qui dunk à foison. Pourtant, Jerry West alors GM des Lakers, parle de lui en de grands termes :

J.West : Vous le regardez et vous voyez de la grandeur dans son futur. Il a tout pour réellement devenir un joueur important dans les années à venir.

Il participe aux Championnats du monde de basket-ball masculin 1994 que l’équipe des États-Unis, surnommée la « Dream Team 2 » remporte facilement. O’Neal est élu meilleur joueur du tournoi, sans problèmes.

Pour sa troisième saison, O’Neal devient meilleur scoreur de la ligue (29.3 pts) et finit second au vote du MVP derrière David Robinson. Il participera à son troisième All-Star Game avec Hardaway. Ils forment un des duos les plus prolifiques de la ligue et guident Orlando à un bilan somptueux de 57-25. Le Magic va battre les C’s puis les Bulls pour arriver en Finales de Conférence face aux Pacers de Reggie Miller. Ils passent cette fois-ci l’obstacle et atteignent les NBA Finals pour affronter les Rockets/

Malgré les 28 pts, 59.5% au shoot, 12.5 rbds et 6.3 assists du Shaq, Orlando perd en 4 matchs secs face aux champions en titre, menés par Hakeem Olajuwon. Orlando a notamment gâché une avance de 20 pts dans le G1 sans jamais s’en remettre. Le duo de futurs Hall-of-Famers Olajuwon-Drexler permet un sweep facile par la suite

La saison 1995-96 est marquée par la blessure du Shaq, absent 28 matchs. Il revient pour être à 26.6 pts et 11 rebonds de moyenne, faisant partie de la All-NBA 3rd team et joue son quatrième All-Star Game. Malgré ses blessures, le Magic finit la saison régulière avec un record de 60-22, second derrière les Bulls qui finissent avec 72 victoires. Orlando battra facilement Detroit puis Atlanta mais ne sera pas de taille face aux Bulls de Jordan qui les sweepent en grande pompe.


Le départ pour les Lakers

c2a029b1930739f6ee157541bc040b6e.666x800x1Le “Diesel” devient Free Agent à l’été 96. Il va d’abord intégrer l’équipe olympique des USA pour les J.O d’Atlanta afin de rafler la médaille d’Or. L’équipe s’entraîne à Orlando et durant ce laps de temps, le Orlando Sentinel publie un sondage : Est-ce que le Magic devrait virer coach Hill si c’est une des conditions du retour du Shaq ? La réponse est Non à 82%. En effet, O’Neal a du mal à s’épanouir avec Hill, en fait il a même affirmé que l’équipe ne respectait pas le coach.

Le Orlando Sentinel récidive : Est-ce que le Shaq mérite 155M$, en référence au montant proposé à Magic Johnson. La réponse est encore une fois Non. Ces sondages ont passablement énervé Shaquille, notamment parce que les médias sous-entendaient souvent qu’il n’était pas un rôle modèle pour les enfants rien que par le fait qu’il ne soit pas marié.

Résultat : le premier jour des J.O, l’annonce tombe : O’Neal va rejoindre les Los Angeles Lakers pour un contrat de 121M$ sur 7 ans. Il insistera sur le fait qu’il n’a pas choisi L.A pour un motif pécunier.

Shaq : J’en ai marre d’entendre parler d’argent, argent argent argent…je veux juste jouer, boire du Pepsi et porter Reebok.

Ce choix sera très critiqué encore une fois, notamment par la presse spécialisée qui reproche au Shaq un manque d’engagement dans le jeu à cause de ses différentes activités extra-sportives. En effet, il apparaît dans des films, fait de la musique, écrit et lance même une marque de vêtement. Dans le magasine Ebony, le Shaq répond, il ne laissera personne le limiter, il ne pourra jamais faire qu’une seule chose.

Et bien sûr, à Los Angeles il y a Hollywood et toute la scène musicale américaine. Son cinquième album de rap (Respect) fait jour, il l’édite sous sa propre boîte de production T.W.Is.M (The World Is Mine), qui est également le nom de sa ligne de vêtement (TWISM).

Les Lakers gagneront 56 matchs durant la saison 1996-97 et O’Neal domine avec 26.2 pts et 12.5 rebonds pour sa première à L.A. Celle-ci sera néanmoins marquée par une nouvelle blessure qui le privera de jeu pendant 30 matchs. Les Lakers vont en playoffs et sont éliminés par le Jazz en 5 matchs. Durant cette saison, une petite rixe fera la une des journaux entre Dennis Rodman et le Diesel, Pippen et Jordan se chargeant de retenir Rodman lors du match :

Le Shaq commentera simplement : « C’est une chose de parler comme un dur et d’être un vrai dur. »

La saison suivante (1997-98) est meilleure puisqu’O’Neal tourne à 28.3 pts et 11.4 rbds. Il mène également la ligue aux pourcentages (58.4), le début d’une domination de cinq saisons dans ce domaine. Il intègre la All-First NBA Team pour la première fois. Les Lakers finissent avec un très bon bilan (61-21), remportant la division pacifique et étant Second seed de la West. Après avoir défait les Blazers puis les Seattle SuperSonics, les Lakers tombent face au Jazz (4-0) de Stockton-Malone. Plus que cette élimination, c’est la naissance du tandem O’Neal-Kobe Bryant et des espoirs pour la franchise californienne.

Cependant, les changements de joueur vont être source d’instabilité durant la saison 1998-99. Le meneur Nick Van Exel, vétéran du club, est tradé aux Denver Nuggets ; son ancien partenaire Eddie Jones est échangé avec Elden Campbell pour Glen Rice afin de satisfaire les demandes d’O’Neal militant pour l’arrivée d’un vrai shooteur ; Coach Del Harris est viré et l’ancien ailier des Lakers Kurt Rambis finit la saison en tant que Head coach. La saison qui arrive est aussi celle du lock-out ! Les Lakers finissent à 31-19 et sont en playoffs, où ils se font sweeper par les Spurs de Tim Duncan et David Robinson au second tour.


Le début d’une dynastie

En 1999, les Lakers engagent Phil Jackson en tant que Head Coach et la chance de l’équipe va tourner. En utilisant l’attaque en triangle, O’Neal et Bryant vont pouvoir exprimer leur potentiel et connaître un succès fulgurant avec 3 titres consécutifs (Three-peat de 2000, 2001 et 2002). Le Big Daddy sera trois fois MVP des Finals et a la meilleure moyenne de points sur des NBA Finals pour un pivot.

Revenons plus en détail sur ces années faste. Le Shaq est nommé MVP de la saison 1999-2000, à un vote près de l’unanimité, ce qui lui aurait valu une performance historique. Fred Hickman de CNN a préféré choisir Allen Iverson, qui sera couronné la saison suivante. O’Neal est également meilleur scoreur (29.7), second rebondeur de la saison (13.6) et troisième au block (3.0). L’influence de Phil Jackson permet au Shaq un revirement : il s’en remet corps et âme à la défense, résultat, il intègre pour la première fois la All-Defensive second team.

Cette année est un tournant puisque le Shaq se libère vraiment, il réussit à planter 49 pts aux Warriors, devenant le premier Laker à scorer au moins 45 points en deux matchs depuis Jerry West ; il débute son 10ème ASG et finit en mettant 61 points aux voisins Clippers en plus des 20 rebonds gobés, ce qu’aucun pivot n’avait fait depuis Wilt Chamberlain. La saison termine en apothéose, puisque les finales de conférence accouchent d’un match de légende face aux Portland Trail Blazers et qui sera l’une des marques de fabrique de ces Lakers. Ils sont contraints à un Game 7, qu’ils remporteront après avoir été menés de 15 points à l’entrée du quatrième quart-temps.

L.A rencontre les Pacers de Reggie Miller en Finale. Ils remportent la série (4-2) et O’Neal est élu MVP des Finals avec des moyennes de 38 pts et 16.7 rbds. Il tournait à 30.7 pts, 56.6% au shoot, 15.4 rbds, 3.1 assists et 2.4 blocks. En remportant le titre de MVP, du All-Star Game et des Finals, il rejoint Willis Reed et Michael Jordan dans le cercle très fermé des joueurs ayant réussi cet exploit en une seule saison.

Champions en titre, les Lakers vont récidiver et à nouveau écraser la concurrence en 2000-01. Ils vont notamment sweeper toutes les équipes de l’Ouest, par ordre d’élimination les Blazers, Kings puis Spurs. Un moment ajoutera au personnage du Shaq, très moqueur, qui appellera les voisins californiens de C-Webb, les « Queens » lors de ses sorties médiatiques pleines de trashtalk. Les Lakers ne perdront qu’un match, le premier en OT de la finale contre les Sixers d’Iverson et Mutombo mais finiront champion (4-1). Ce bilan de 15-1 est marqué dans l’Histoire comme la meilleure performance NBA en playoff d’une équipe. O’Neal est encore décisif : 30.4 pts, 15.4 rbds en playoff et 33 pts et 15.8 rbds en finale, il acquiert son second titre de MVP des finales.

Il se fera remarqué pour ses commentaires sur la défense de Dikembe Mutombo, alors fraichement élu Defensive Player of the Year :

Shaq : Je ne pensais pas que le meilleur défenseur de la ligue ferait autant de flopping. C’est dommage que les arbitres tombent dans le panneau. J’aurais aimé qu’il m’affronte et me joue comme un homme plutôt que de flopper et pleurer à chaque fois que je le jouais.

Un mois avant la reprise des training camp, O’Neal subit une opération pour une déformation du petit doigt de pied gauche. Il est prêt pour jouer la saison régulière mais cette blessure le hantera plusieurs fois. Lors de cette saison, le Shaq se fera remarquer lors d’une grosse bagarre générale face aux Bulls où il punche (ou tente de le faire) Brad Miller qui avait commis une faute intentionnelle rude sur lui, entraînant une bagarre avec Miller, Charles Oakley et sept autres joueurs :

Il est suspendu trois matchs sans traitement et paiera une amende de 15.000$. Statistiquement, il excelle encore (27.2 pts et 10.7 rbds) mais moins qu’avant. La saison 2001-2002 va consacrer le duo terrible Bryant-O’Neal. Les Lakers vont remporter 58 matchs mais c’est Sacramento qui est champion de la division Pacifique. En playoffs, ils sweepent les Blazers, défont les Spurs (4-1) et affrontent les Kings pour une série mémorable en Finales de conférence.

La série ira en 7 matchs, avec un Game 4 au final d’anthologie :

Et finalement, la série se terminera sur une victoire des Lakers en OT.

La match-up contre Sacramento a fait couler beaucoup d’encre, notamment du fait du trashtalking constant entre les joueurs. O’Neal débutera les hostilités : « il n’y a qu’une façon de nous battre, ça commence par T et ça fini par R ». Il voulait dire « Tricher », en référence au flopping de Vlade Divac. Le Shaq va alors commencer à surnommer Divac « She » (Elle).

Les Lakers iront sweepé les Nets en NBA Finals pour achever leur Three-peat. Le Shaq gagne encore une fois le titre de MVP des Finals, faisant de lui le seul joueur avec Michael Jordan à gagner trois titres de MVP des finales consécutifs. Il tourna à 28.5 pts, 52.9% au shoot, 12.6 rbds, 2.8 assists, et 2.5 assists en playoff et surtout 36.3 pts, 59.5% au shoot, 12.3 rbds, 3.8 assists et 2.8 blocks face aux piteux Nets. On remarquera toujours cette habilité à élever son niveau de jeu quand l’enjeu en vaut la chandelle, signe des grands joueurs.

Fin de la saison mais pas des soucis pour notre homme. Il annonce qu’il ne jouera pas une saison de plus avec cette douleur qu’il ressent au gros doigt de pied droit. Sa mobilité et son explosivité en dépendent, lui qui domine tant les autres à son poste. Il optera pour une reconstruction chirurgicale nécessitant plusieurs régimes de médicaments anti-inflammatoires, et ce malgré les dommages à long-terme que peuvent avoir ces traitements.


Des blessures au clash, du clash au départ

O’Neal manque les 12 premiers matchs de la saison 2002-03 en se remettant de son opération. Il a attendu jusqu’aux training camp pour réaliser l’opération et son absence a un impact immédiat : les Lakers commencent sur un 11-19, terminant la saison à 50-32, cinquième seed seulement à l’Ouest. Ils battent les Wolves au premier tour mais sont éliminés au second face aux Spurs en 6 matchs. Pourtant, O’Neal reste au top (27.5 pts, 57.4%, 11.1 rbds, 2.4 blocks en presque 38 mins) spécialement en playoff (27 pts, 14.8 rbds, 2.8 blocks) mais son association avec Kobe Bryant ne suffit simplement plus.

Lakers v Warriors X

C’est pour cela qu’à l’intersaison, Karl Malone et Gary Payton vont venir pour tenter d’arracher un titre avec Bryant et O’Neal. Le Shaq aide au recrutement, fait des efforts et persuade les deux hommes de venir. Ils vont signer à un prix faible pour cela. Au début de la saison 2003-04, Diesel veut une extension de contrat en sus d’une augmentation pour ses trois dernières années à 30M$. Les Lakers espéraient pourtant qu’il baisserait ses exigences dû à son âge, sa condition physique et ses nombreuses blessures.

Durant un match de présaison, O’Neal ira hurler sur le propriétaire Jerry Buss « Paie moi !! ». C’est aussi le moment choisi pour que les bisbilles entre Shaq et Kobe reprennent de plus belle. Il est de commune renommée que les deux joueurs ont toujours eu du mal à s’entendre, à cause de leurs deux fortes personnalités et de l’indécision sur le leadership dans les vestiaires. C’est pour cela que Phil Jackson faisait le coach idéal, lui qui est réputé pour sa psychologie et son managing d’égos. Pour rajouter quelques x à l’équation, Kobe devenait F.A à la fin de la saison et beaucoup pensaient qu’il partirait plutôt que d’être le lieutenant d’O’Neal.

Il ne manquait plus que le fait divers et la saison 2003-04 a été intense de ce point de vu du fait de l’affaire Kobe Bryant dans le Colorado. Elle jette un froid dans l’effectif et une pression médiatique constante s’instaure. Les 4 fantastiques, comme ils sont surnommés, sont aussi touchés par les blessures, O’Neal au mollet, Malone au genou, Bryant à l’épaule… Au final, la vérité du terrain parle. Ils battent les Rockets, Spurs et Wolves durant les trois premiers tours mais perdront en finale contre les Pistons (1-4). La blessure de Karl Malone et la grande défense des deux Wallace ayant eu le mot de la fin. Tex Winter, assistant coach – et inventeur du triangle – aura des mots durs à l’encontre du Shaq :

T.Winter : Shaq s’est battu lui-même. Il a joué de manière trop passive. Il n’a eu qu’un seul gros match….il aime toujours scorer mais il n’était pas assez concentré sur la défense et le rebond ».

La preuve en images :

Il tournera néanmoins à 21.5 rbds, 59.3%, 13.2 rbds et 2.8 blocks. Après la série, les commentaires de Mitch Kupchak, le GM, vont mettre le feu aux poudres, commentant l’avenir d’O’Neal et du départ de Phil Jackson à la demande de Buss. Le Shaq a son mot sur la situation en indiquant qu’il sentait que la décision de l’équipe était d’apaiser l’esprit de Kobe Bryant et de le trader. Lui-même demande alors à être tradé. Mitch Kupchak voulait Dirk Nowitzki en échange mais Cuban refuse. C’est le Heat qui acceptera l’échange et Tex Winter de renchérir sur le départ du Superman :

T.Winter : O’Neal est parti parce qu’il ne pouvait avoir ce qu’il voulait – une énorme augmentation de salaire. C’était certain que les propriétaires ne lui donneraient pas cet argent, Shaq a pris en otage la franchise et la manière dont il s’est comporté n’a pas plus du tout à Jerry Buss.

Lamar Odom, Bryant Grant, Caron Butler et un premier tour de draft sont échangés contre Shaquille O’Neal. L’éloignement d’O’Neal va faire naître un « feud » entre Kobe et lui-même, très médiatique évidemment. Cerise sur le gâteau, lorsque Phil Jackson publie son livre sur l’équipe de 2003-04 où il critique beaucoup Bryant, « incoachable ».

Ecrit par:

N.K

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