Top et Flop NBA post All-Star

A quelques matchs de la fin de la saison régulière, certains bilans sont déjà notables en NBA : Cleveland fait une remontée fantastique, les Spurs retrouvent leur jeu, les Nets sont playoffables grâce à Brook Lopez, les Raptors et Wizards s’essoufflent dangereusement etc. Passage en revue des TOP et FLOP post All-Star, et début d’explication pour les équipes concernées.


LE TOP  : CLEVELAND – BROOKLYN – SAN ANTONIO – UTAH


Cleveland au sommet de la NBA

Sur cette seconde partie de saison, le contraste le plus saisissant vient en effet de l’Ohio. Les Cavs sont désormais seconds de la Conférence Est, et finiront probablement avec plus de 50 victoires au compteur. Il faut avouer qu’à Cleveland, jusqu’au retour de blessure de Lebron James le 23 janvier, les choses n’allaient pas dans le bon sens, en dépit d’un roster très étoffé. L’équipe pointait avec un décevant 24-20 en bilan (16ème de la ligue) et un nombre incalculable d’articles de presses relatant les supposés dires d’un tel, de Tyronn Lue qui prendrait le pouvoir à la place de Blatt, d’une supposée bisbille entre Love et James etc….

Quelques mois plus tard, on ne change pas le décor, juste les résultats et de facto, les opinions acerbes d’insiders se changent en louanges. Depuis le All-Star, les Cavs sont à 16-5 et même mieux, depuis le retour sur les parquets de Lebron à 26-7, soit le second meilleur bilan de la ligue derrière les Warriors. Deux faits majeurs ont permis ce retournement de situation : d’une part, à l’évidence, un Lebron James au niveau attendu: il tournait à 26pts-5.5rbds-7.4ast en 34 matchs avec une évaluation de +4.9, il passe à +11.1 depuis le 23 janvier.

Son mois de mars est exemplaire : 24.7pts à 48%, une réussite longue-distance impressionnante (40% au shoot, 2.1 3pts enquillés par match), 6.3rbds, 7.3ast, 1.7st et fait partie du club très privé des 4 joueurs cumulant au moins 20pts-5rbds-5ast :

james

Pour la postérité, il vient de passer 20ème meilleur scoreur All-Time en NBA, devant Pat Ewing, tout en régalant le public de Cleveland:

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C’est simple, en compagnie d’un Kyrie Irving de gala (23pts-5ast) et de nouvelles options offensives comme JR Smith (12.3pts, 2.8 3PTM) ou Mozgov en pivot (10.7pts, 6.6rbds), les Cavaliers sont devenus la meilleure attaque de la ligue au rating offensif (110.8) tout en ayant la 9ème meilleure défense au rating (100.7), soit, pour simplifier, 106.8 pts marqués par match et seulement 95.8pts encaissés, c’est le meilleur ration de la NBA (-10.9).

Seul bémol, à mon sens, les Cavs remportent un tas de matchs dans la Conférence Est (17-9) mais sont clairement en négatifs quand il s’agit d’affronter les grosses cylindrées de l’Ouest (7-11), prouvant une fois encore qu’il est plus aisé de se qualifier à l’Est de nos jours.


Les Nets ne sont pas morts

Très peu mises en avant, ces deux équipes ont en quelque sorte créé la surprise en cette fin de saison, puisque Brooklyn actuellement un bon 7ème.

Les Nets, d’abord, ont le 10ème meilleur bilan depuis le All-Star (13-9). Cette équipe marquait 95.5pts par match, en commettant trop de fautes et de ballons perdus, un état qui a changé quand Brook Lopez est redevenu l’Homme fort dans la raquette. Dire que les dirigeants de Brooklyn ont failli le trader à la deadline, contre Reggie Jackson notamment, on se doute que sa phénoménale poussée statistique a dû en contenter plus d’un.

C’est simple, avant le All-Star, Brook Lopez c’était 15.3pts-6.2rbds en 27mins, souvent en sortant du banc et quand il n’avait pas d’épisode de rechute au pied ou au genou. En mars, il décide de s’envoler et porte l’équipe sur ses épaules: 20.9pts à 55.3% au shoot, 9.1rbds, 2.1blks en 31mins. Dans son sillage, plusieurs vétérans ont eu l’audace de faire mentir les pronostics, à l’instar de Deron Williams (13pts, 6.9ast), moins risible que d’habitude, ou encore le nouveau venu, Thaddeus Young (13.3pts, 5.4rbds) en fit assez parfait dans cet effectif.

Plus globalement, les Nets possèdent 5 joueurs à + de 10pts par match, 7 joueurs à + de 9pts par match et un noyau dur de 10 joueurs qui jouent au moins 15 minutes par match avec quelques révélations dont Jarret Jack, Alan Anderson, Bogdanovic ou Plumlee qui font office de supplétifs d’une rare efficacité. Depuis le All-Star, le banc des Nets est le 6ème plus prolifique de la ligue (41.2pts).


Les Spurs finissent en beauté

On les attendait au tournant, après plusieurs déboires et aucune domination nette à l’Ouest. Il faut avouer que les blessures ont criblé l’effectif de Gregg Popovich, il possède d’ailleurs 14 joueurs jouant plus de 10 minutes par match, stat’ qui en dit long sur les nombreuses absences à couvrir sur la saison. Aucun joueur n’a joué tous les matchs de l’équipe, seuls Boris Diaw et Danny Green pointent à 74 matchs joués sur 75 suivi par Cory Joseph (72) et…Tim Duncan (70)!

La réponse est dans ce constat : au mois de mars, Kawhi Leonard, Tony Parker, Marco Belinelli ou encore Tim Duncan ont bien joué les 15 matchs de l’équipe possibles, et voilà les Spurs qui pointent à un somptueux 12-3 en victoires/défaites sur le mois avec la meilleure attaque de la ligue aux points marqués (110.5) et comme seule équipe shootant à plus de 50% de réussite (50.3) suivi de loin par Golden State (47.8). Mieux, San Antonio a la 4ème équipe la plus adroite aux lancers-francs (oui oui!) et le 4ème meilleur passing (24.9 passes décisives pour 12.7TO), soit 1.97 de ratio, meilleur de la NBA).

Le plan de début de saison est lancé, remettre les clés du roster à Kawhi Leonard (19.3pts à 53%, 7.3rbds, 2.7ast, 2.7st):

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Un mot encore, sur Tony Parker. Le français était à la peine (14.9pts à 47%, 4.7assists pour 2.5To) jusqu’au All-Star; depuis, il retrouve les sensations et les stats qu’on lui connait en tournant à 18.2pts (55%), 5.3assists pour 1.9To et 1.1 steals. Le 2ème meilleur 5 majeur de la NBA, en mars, c’est San Antonio avec Parker – Leonard – Green – Duncan – Splitter; et sur le mois, 6 joueurs marquent plus de 10pts par match, Boris Diaw fait un merveilleux sixième homme (10.3pts à 52%, 3.9rbds, 2.3ast en 23.3 mins!). Le collectif avant-tout, dans le fort Alamo.


Pas de qualification mais de nombreux espoirs au Jazz

Impossible d’oublier ce que fait le Jazz d’Utah en cette seconde partie de saison. Nous en parlions déjà avec la révélation Rudy Gobert suite au départ d’Enes Kanter. Le jeunes pousses de l’Utah seraient encore en course pour les Playoffs si leur équipe était à l’Est (34-41) car depuis le All-Star, les hommes de Snyder rendent le 6ème meilleur bilan (15-7) de la ligue grâce à leur défense de fer.

A Utah, on encaisse 86.6 points par match, de très loin le plus faible nombre de toute la NBA après le ASG, possédant le meilleur rating défensif (93.0) de 5pts meilleur que la 2nde défense, les Warriors; et enfin, 2ème meilleure équipe aux contres par match (6.5). La preuve, en images, que la défense amène l’attaque dans un jeu de vase communiquant limpide:

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Tout le monde a déjà oublié la défense d’Enes Kanter dans l’Utah, enfin, pas tant vu qu’à son retour sous le maillot d’OKC il a eu droit à un accueil des plus chaleureux. C’est juste que notre français, Rudy Gobert, représente la nouvelle philosophie qui réussit, la défense collective prime sur tout le reste, avec Derrick Favors et Gordon Hayward en tête pour le scoring, voire même Trey Burke. Rudy peut en effet prétendre au trophée de défenseur de l’année s’il garde sa constance et des chiffres aussi élogieux qu’en mars: 10.9pts, 14.9rbds, 2.3blks.


LE FLOP – WASHINGTON – TORONTO – PHOENIX – DALLAS


 

De très décevants Wizards

S’il y a bien une équipe dont les prétentions ne sont pas à la hauteur de son jeu pratiqué sur le terrain, c’est bien celle des Wizards. Le pauvre Randy Wittman (Coach), classé dans les pires coachs de l’année par ESPN, ne sait plus où donner de la tête si ce n’est à vociférer insultes et jurons à tort et à travers selon ses propres joueurs (Bradley Beal pour le coup). Washington a pourtant un effectif de très bonne qualité, une star (John Wall) bien identifiée qui réalise sa meilleure saison au passing (17.6pts, 4.9rds, 9.9ast, 1.8st)….

Oui mais le plan de jeu ne fonctionne pas. Washington est à 9-12 depuis le All-Star avec la 27ème pire attaque de la ligue et heureusement, la 7ème meilleure au rating off. Plusieurs fois, cette saison, l’équipe a failli collectivement en manque de caractère principalement, et en laissant partir de confortables avances. Les tensions se font vives, notamment avec le Polish-Hammer, Marcin Gortat, qui n’a pas sa langue dans sa poche et regrette d’être si peu servi dans la peinture.

Le USA Today donnait d’ailleurs une stat’ assez accablante: quand Gortat tente plus de 10 shots dans un match, les Wizards sont à 22-13, quand il en tente 9 et moins, 22-20!

De quoi faire ironiser le joueur sur les réseaux sociaux:

gortat

Le polonais vise notamment ses coéquipiers Wall et Beal dans l’affaire :

Ils m’ont passé la balle ce soir donc ça a marché. Je fais toujours la même chose, soir après soir, c’est juste qu’ils ont décidé de me passer le ballon

Randy Wittman n’a pas hésité, non plus, à viser le polonais en disant qu’il marquait ce soir-là car « il rolle enfin après le pick, au lieu de sortir de l’écran pour tenter des shoots« , la réponse est cinglante du joueur:

Je ne sais pas quoi répondre. Je suis à peu près certain de faire mon roll après chaque écran.

Bref, cet incident montre la fébrilité qui existe dans la capitale US, où une douche froide est attendue au premier voire second tour de playoffs si les problèmes internes au vestiaire ne sont pas résolus. Une fin qui serait notablement peu appréciée vu la qualité de l’effectif comptant des Wall, Beal, Pierce, Nênê, Humphries, Butler… Une image, restera imprégnée suite à cette saison, c’est la défense d’Otto Porter:

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Sans Lowry, Toronto a un genou à terre

Menant la NBA en début de saison, les Raptors ont connu une très nette baisse de régime en dépit d’un bilan flatteur (45-30). A l’instar des Wizards, plusieurs choses dans l’effectif ne se sont pas goupillées comme il fallait, et c’est Kyle Lowry le principal fautif. Le meneur All-Star connait une seconde partie de saison catastrophique :

  • Avant le ASG : 18.6pts (1.8 3PTM), 4.8rbds, 7.2ast, 1.6st et 12 double-double enregistrés
  • Après le ASG : 14.8pts à 38%, (2.1 3PTM), 3.9rbds, 5.5ast, 1.4st et 1 double-double enregistré

Symptomatique de l’état de forme des Raptors, Lowry a été touché à la main, au dos avant de décider de ne pas rusher son retour sur les parquets avant une guérison totale. Les chiffres sont éloquents en l’occurrence: quand les Raptors gagnent, Lowry est à 47% au shoot, en sus de 6.3rbds, 8.3ast; quand les Raptors perdent, il culmine à 35% au shoot, 2.9rbds, 4.3ast.

C’est une véritable Lowry-dépendance qui s’est développé à Toronto, car le scoring et le jeu up-tempo sont le ciment de cette qualification en playoffs, qui pourrait achopper si les problèmes de dos du meneur star de Dwayne Casey deviennent plus sérieux.


Phoenix à 9-13 après une Deadline agitée

Les Suns ont chamboulé tout leur effectif pour éviter un départ de Goran Dragic sans contre-partie. La venue de Brandon Knight devait combler les départs, ce ne fût pas le cas, la faute à des blessures récurrentes pour le meneur qui manque 20 jours de compétition en mars tout en n’adaptant pas son jeu à celui de son coéquipier Bledsoe. En effet, Knight ne fait figure que d’un piètre shooteur (13pts à 35% au shoot, 4.5ast pour 2.1To) dans une équipe qui passe de 7ème meilleure attaque de la ligue au rating offensif à 26ème!!!

Cette chute est d’autant plus dommageable que plusieurs matchs décisifs ont été perdus de très peu, la nuit dernière contre les Warriors a encore prouvé cette malchance :

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En réalité, Jeff Hornacek fait un sacré travail pour garder une équipe « playoffable » à l’Ouest en comptant sur un cinq majeur composé de Bledsoe – Knight – Tucker et des frères Morris; les jumeaux ayant réussi à trouver une certaine complémentarité, notamment pour Markieff Morris (17.5pts, 6.3rbds en mars) devenu la première option offensive! Dave King de la SBNation résumait assez bien la situation :

The Suns traded away six players during the season, and all six might just make the playoffs in the Eastern Conference while the Suns go home.

L’insider pointe un fait accablant : le management des Suns a failli. Un trio Dragic – Bledsoe – Isaiah Thomas devait emmener l’équipe loin en playoffs après une saison prometteuse, et c’est bien tout l’inverse qui s’est avéré vrai, puisque Phoenix recommence sans le dire, une reconstruction…


Les Mavericks, capables du meilleur comme du pire

Les Mavs sont mous, moyens, standards, average. Rendant un bilan de 10-11 sur cette seconde partie de saison, les hommes de Rick Carlisle ne semblent pas avoir trouvé une solution miracle pour jouer ensemble. Et ce d’autant plus que les divers venues dans l’effectif, de Rajon Rondo à Stoudemire, n’ont pas arrangé les problèmes existant. Dallas a littéralement le cul entre deux chaises dans son jeu : un côté ultra-athlétique, porté vers l’attaque et le jeu en contre-attaque symbolisé par le trio Ellis – Rondo – Parson, et sur un autre versant, des joueurs de demi-terrain (Rondo compris) avec Nowitzki au centre des attentions malgré l’âge.

En chiffres, après le All-Star, Dallas est 20ème au rating offensif, 21ème au rating défensif dont le 23ème rang au points encaissés par match. Amar’e Stoudemire est monté au créneau pour réveiller ses coéquipiers le 11 mars :

Je suis venu à Dallas pour gagner des matchs et nous sommes à 4 matchs et demi des playoffs, c’est inacceptable. Nous devons nous reconcentrer, nous n’avons pas le temps de faire mu-muse à l’entrainement et faire des blagues en matchs. Nous sommes des professionnels, c’est le haut niveau, on doit agir en conséquence.

La chute des Mavs est directement imputé aux difficultés de Monta Ellis, comme le montrent les insiders de Grantland sur ce graph:

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Les médias et différents insiders cherchent une réponse aux yo-yo incessants de Monta au scoring, un jour à 27pts, le lendemain à 10; ce pourrait-il être la venue de Rajon Rondo?

Ellis : Il n’y a aucun souci avec Rondo. C’est un atout formidable des deux côtés du terrain, ça prend juste du temps pour un joueur d’apprendre un nouveau système, de nouvelles personnalités et ce que veulent tous les joueurs. Je pense que tout se règlera sur le terrain au mieux; regardez Toronto, ils ont aussi bien commencé et font face à des difficultés, ça arrive dans une saison un coup de mou

Dans les chiffres, quand Rondo est sur le terrain, les Mavs perdent 7.9pts sur 100 possessions depuis le All-Star et l’intéressé ne nie pas les difficultés qu’il a et engendre :

Rondo : C’est dur de s’adapter à une nouvelle équipe. Les gens supposent que vous êtes le bon fit et que tout va bien aller or, vous venez d’un système de jeu complètement différent, vous avez 14 joueurs à connaitre et qui doivent s’adapter à moi. On se trouve en transition, ça commence à marcher.

Il faudra juste rappeler que l’alchimie dans une équipe, ça doit se trouver avant les playoffs ou, en dernière instance, se concrétiser dès le premier match à l’Ouest où la compétition sera féroce. Cleveland a réussi la sienne, les Mavs sont des Cavs du début de saison.

Ecrit par:

N.K

1 commentaire

  1. Larry -  7 avril 2015 - 13:09

    Gros +1 pour Washington. Le cinq est juste parfait en termes d’équilibre, ils ont des jeunes, des vétérans, un petit banc, un gros marché… Et sont très décevants.

    Faut changer quelque chose, ça mène à rien là…

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