Tim Duncan aka Mr Big Fundamentals (Part I)

Le « Mr Big Fundamental » a décidé de raccrocher ses sneakers, en toute sobriété après une dernière campagne de Playoffs avec les Spurs. Le grand Tim annonce sa retraite par un simple communiqué, à l’image de la personne qu’il fût sur le terrain et en dehors. Retour sur un monstre sacré d’une génération de plus qui s’en va…


UN NAGEUR DANS UN CORPS DE BASKETTEUR

Timothy Theodore Duncan né le 25 avril 1976 à Sainte-Croix dans les Iles Vierges. Il est le fils d’une sage-femme (Lone) et d’un maçon (William). Cela n’étonnera sans doute personne: c’est un jeune homme brillant dans ses études (il saute une classe), il rêve d’exceller dans une discipline sportive et de faire les Jeux Olympiques. Ses parents le soutiennent, il fait de la natation à haut niveau, au point de vouloir, adolescent, intégrer l’équipe américaine des J.O de 1992. Sa soeur, Tricia, a participé aux J.O de 1988 à Séoul, une inspiration toute naturelle pour lui. Il doit cependant faire face à des difficultés par l’insularité de sa position: l’Ouragan Hugo détruit la seule piscine olympique de l’île en 1989, il est obligé de nager dans l’océan….lui faisant perdre l’appétit pour la discipline puisqu’il a une peur mortifère des requins.

STXHomeofTimDuncanSon esprit de compétition reste intact, le mantra de sa mère revenant le plus souvent: « Bon, mieux, meilleur. Ne jamais se reposer avant de passer du bon au mieux et du mieux au meilleur » . Un évènement tragique le frappe alors: sa mère se voit diagnostiquer d’un cancer du sein et meurt un jour avant son quatorzième anniversaire. Dans ses dernières volontés, elle exprime le souhait de voir Duncan et ses sœurs aller au bout d’un cursus scolaire universitaire – ce qui expliquera plus tard la décision du grand Tim de ne pas aller en NBA avant de finir sa scolarité complète, diplôme en main.

Il n’a plus jamais nagé par la suite, il trouve une inspiration chez son beau-frère qui l’initie au basket. Il s’y met, avec difficulté, comme le précise le directeur athlétique de l’école Sainte Croix:

Il était immense, si grand, immense. Mais en même temps, il bougeait très bizarrement.

Un demi-terrain de basket est construit par son père pour que le beau-frère puisse initier Tim. Cela devient sa nouvelle passion, il était très grand pour son âge et un très bon élève. Il apprend à shooter au périmètre avec Ricky, ancien meneur universitaire, il apprend le passing, les écrans etc. Il prend 23 centimètres en 3 saisons et devient le meilleur joueur de l’île.

Il faut dire que commencer le basket à 14-15 ans, ce n’est pas forcément des plus faciles. Il réussit néanmoins à apprendre et à s’imposer (25ppg en senior) et commence à faire parler de lui dans les universités en dépit de son côté tardif. C’est le coach de l’université de Wake Forest, Dave Odom, qui commence à sérieusement s’enquérir du jeune homme après que celui-ci ait, soit disant, à seulement 16 ans, affronté Alonzo Mourning dans un match 5vs5. Odom cherche un complément à Randolph Childress et Rodney Rogers, il a du mal à trouver un « big men » imposant alors qu’il avait déjà scouter l’Europe et l’Afrique.

Tim lui montre sur le terrain son basket tout en étant séduit par le programme de Wake Forest. Il termine son lycée avec 25pts-12rbds-5blks de moyenne et désire rejoindre Odom.


WORD!

Duncan intègre donc Wake Forest en 1993. Il décide d’y aller en avance, quelques semaines avant le début des entrainements pour intégrer le campus. Il se dit que Childress fût si impressionné de l’avoir vu jouer quelques minutes, qu’il tenta de convaincre Odom de recruter l’adolescent dans le gymnase – ne sachant pas la venue de Tim. Ce dernier joue pivot avec une dextérité étonnante et une vision du jeu rare, se permettant même de planter des tirs à 3pts et de dribbler en coast-to-coast pour le show. Son jeu complet lui octroie le poste de titulaire avant même le début de la saison car les « Demon Deacons » ont besoin de sa puissance.

Le jeu est bien plus rapide que dans son île natale, il se contente de tout faire sauf scorer en attendant de parfaire cet élément de son jeu. Une fois dans sa zone de confort, il fait sien les tirs au périmètre, faisant de lui une arme redoutable compte tenu de sa taille et de son jeu au poste. Il sera invité par la suite à jouer pour Team USA vu ses talents extraordinaires. Il s’améliore et travaille dur pour devenir un scoreur. Si Joe Smith, Jerry Stackhouse et Rasheed Wallace font les TOP des rankings nationaux, le nom de Duncan vient juste après. Il écrase d’ailleurs le Sheed en face à face et c’est Jerry West lui-même qui parle de Tim comme d’un futur top de la draft 1995 (s’il décide de faire le grand saut). Ce qu’il ne fera pas, il veut son diplôme avant tout, même s’il laisse des millions sur la table.

Dans le tournoi ACC, Wake Forest affronte à nouveau North Carolina de Rasheed Wallace et Stackhouse, résultat, Tim montre toute l’étendue de son talent (16pts-20rds) et Childress enterre le match:

Il réitère une belle perf’ au Sweet 16 contre Bryant Reeves (22rbds, 8blks et un Reeves à 4/15), malgré la défaite. Il tourne déjà en double-double sur cette saison sophomore (16.8pts, 12.5rbds) et sera intronisé dans le cercle des meilleurs défenseurs de la nation, terminant troisième meilleur contreur de l’Histoire de la NCAA avec 3.98blks par match. Il devient le leader de l’équipe, où il n’y a pas de noms ronflants hormis le sien, pour faire la passe à ses coéquipiers et leur donner sa confiance la plus totale. Tim emmène encore son équipe en finale ACC, compilant 27pts-22rbds contre Georgia Tech, malgré la défaite au tournoi NCAA due à sa grippe. Il sera nommé Defensive Player of the Year terminant avec 19.1pts et 12.3rbds par match.

A l’évidence, la NBA lui tend les bras et tout le gratin attend sa décision: elle reste immuable, il terminera son année senior, non sans laisser un silence pour faire frémir son coach et les journalistes dans la salle de presse. Loren Woods forme un duo de tours jumelles dans la raquette avec Tim pour cette dernière pige, et Duncan veut un titre NCAA, en vain.

Ses stats sont encore mirifiques: 20.8pts à 60.6% au shoot, 14.7rbds, 3.2ast, meilleur joueur défensif de l’année pour la troisième saison consécutive et une place en First Team All-American, le choix unanime, enfin, de Joueur de l’année! Il reste un des dix joueurs cumulant 2000pts et 1500rbds en NCAA et le premier à compiler 1500pts, 1000rbds, 400blks et 200ast.

8 Mar 1996: Tim Duncan of the Wake Forest Demon Deacons lays the ball up as Chris Alexander #30 of the Virginia Cavaliers looks on in the quarterfinals of the ACC Tournament at the Greensboro Coliseum in Greensboro, North Carolina. Mandatory Credit: Doug

Il s’agit de savoir à présent qui aura l’honneur de le drafter en première position de la draft 1997: Boston et Vancouver en reconstruction semblent sur les rails, suivis par les Spurs qui ont connu une saison exécrable à 20-62 suite à une lourde blessure de David Robinson n’ayant joué que 6 matchs en tout et pour tout. San Antonio bat les probabilités en remportant le premier choix, Tim est simplement heureux de pouvoir rejoindre Robinson. Il rejoindra aussi Avery Johnson, Vinny Del Negro, Sean Elliott, Chuck Person…..et coach Gregg Popovich.

Pour l’anecdote, il termine et décroche un diplôme en psychologie, découvrant aussi l’anthropologie et la littérature chinoise. Il nourrit cette réputation d’un homme stoïque, qui ne montre aucune émotion à part celle de son talent brut, du pragmatisme et de la logique, on le surnommera Monsieur Spock (référence à Star Trek).


SAN ANTONIO UN JOUR…

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Les Spurs le choisissent très logiquement numéro un, donnant tout l’été à Gregg Popovich pour fignoler ses schémas de jeu afin de créer l’association Tim Duncan – David Robinson! Les deux joueurs s’entendent à merveille, ils partagent la gonfle en attaque, et rendent des moves magnifiques au poste en continue. En défense, c’est encore pire: Duncan fait 2.11m et Robinson 2.16m, une véritable muraille est érigée. Durant sa saison rookie, les Spurs sont à 52-26 grâce à cette association, soit une amélioration de 32 victoires supplémentaires par rapport à la saison précédente, et Tim tourne à 21.1pts, 11.9rbds, 2.7ast, 2.5blks, menant la NBA au nombre de double-double (57!!), remportant facilement le titre de Rookie de l’année et intégrant d’emblée la All-NBA First Team.

Il fait aussi parler de lui en brillant face à certaines stars, comme Dennis Rodman. Il prend 22 rebonds sur sa tête pour son deuxième match à l’extérieur en NBA… Rebelote lorsqu’il se frotte à Charles Barkley alors aux Rockets, ce dernier ne tarit pas d’éloges pour le jeune #1pick et c’est rare: « J’ai vu le futur et il porte le numéro 21 » . David Robinson est aussi loquace concernant le jeune prodige:

C’est le bon. Je suis fier de son attitude et des efforts qu’il met en œuvre. Il fait toujours l’effort supplémentaire, il veut apprendre et travaille à devenir un meilleur joueur.

Duncan symbolise l’expression de « force tranquille » à merveille, quelques highlights de sa saison:

Il ne manquait qu’une chose aux Spurs: un supporting cast pouvant faire de l’association Duncan-Robinson une machine à gagner infaillible, sous la houlette d’un Gregg Popovich omnipotent. Et quand son poulain voulait trop en faire – ce fut le cas au premier tour des Playoffs contre les Suns – il l’a benché, aussi sec. Cette entreprise prend son envol durant le lock-out de 1998/99 où les Spurs vont en Finals en gagnant 37 des 50 matchs de la saison régulière, Duncan excellant par une régularité aberrante (21.7pts, 11.4rbds, 2.4ast, 2.5blks), rentrant également dans le cercle des meilleurs défenseurs de la ligue. Mario Elie, transfuge des Rockets, donne les munitions nécessaires aux Spurs d’écraser les Wolves de Garnett, les Lakers du Shaq et les Blazers de Rasheed Wallace.

La finale se joue contre les Knicks, remportée en 5 matchs, Duncan est aisément élu MVP des Finals pour le premier titre de l’Histoire des Spurs. Une rétrospective sur ce parcours est disponible par ici mais pour les plus impatients, un récap de ces superbes Finals de Duncan s’impose:

C’est le début d’une épopée de haute-volée pour les Spurs, les tours jumelles étaient inégalées dans toutes les raquettes de la ligue, c’était le meilleur frontcourt possible tant en attaque qu’en défense. Popovich est gaga de son jeunot, il dira à Jeff Van Gundy, coach adverse: « J’ai Tim, tu ne l’as pas, c’est ça la différence » .

Si certains mettaient en cause ce titre du fait du lock-out biaisant quelque peu la saison, les Spurs ont mis tout le monde d’accord les années suivantes par la constance des résultats. Duncan continue d’être un métronome, soir après soir, et se met même à marquer 23.2pts par match (plus 12.4rbds, 3.2ast, 2.2blks). La saison 1999/00 reste pourtant à oublier, Tim se blessant au ménisque et manquant tout le premier tour des Playoffs, les Spurs éjectés en quatre matchs (3-1), le Champion déchante, déçoit. Raison de plus pour Dream Tim de mettre les bouchées doubles: 22.2pts, 12.2rbds, 3ast, 2.3blks en 2000/01, toujours sacré dans les All-NBA First Team et All-NBA Defensive Team, derrière son équipe qui enquille 58 victoires.

Il faut dire que San Antonio a mieux recruté en faisant venir Derek Anderson (15.5ppg) pour épauler Avery Johnson, Antonio Daniels et Terry Porter sur le backcourt. On attend donc les Playoffs pour la revanche de Tim, ce sont encore les Wolves de Garnett qui prennent cher dès le premier tour (3-1) puis les Mavs de Nowitzki (4-1) mais San Antonio tombe sur un os, sur le Champion en titre à savoir les Los Angeles Lakers du Shaq et de Kobe Bryant. Sports Illustrated parlera de la série comme d’une « missmatch impossible » pour le duo Duncan-Robinson et le jeune prodige se fera critiquer pour son manque d’élan vocal dans le vestiaire, ce qu’il ne sera jamais en 19 ans de carrière.

25 May 2001: Kobe Bryant #8 of the Los Angeles Lakers reverse dunks on the defense of the San Antonio Spurs during the fourth quarter of game three in the western conference finals at the Staples Center in Los Angeles, California. The Lakers beat the Spurs 111-72 and take a 3-0 lead in the best of 7 series. DIGITAL IMAGE. Mandatory Credit: Donald Miralle/ALLSPORT NOTE TO USER: It is expressly understood that the only rights Allsport are offering to license in this Photograph are one-time, non-exclusive editorial rights. No advertising or commercial uses of any kind may be made of Allsport photos. User acknowledges that it is aware that Allsport is an editorial sports agency and that NO RELEASES OF ANY TYPE ARE OBTAINED from the subjects contained in the photographs.

Un sweep, 4-0, qui fait mal. Les Spurs n’en démordent pas, la fin de carrière de David Robinson pointe à l’horizon, il faut profiter de l’alliance des deux géants autant que possible tout en gardant un noyau dur efficient avec Popovich à la baguette. De la régularité et de la stabilité, c’est ce qu’ont les Spurs en cette saison 2001/02, ils n’ajoutent que Steve Smith en menace extérieur pour parfaire aux lacunes de l’équipe, tandis que d’autres se révèlent comme Bruce Bowen en défense (à débattre) et bien sûr, le jeune rookie Tony Parker qui dynamise par sa vitesse la mène pour former un axe avec la raquette. Impassible, Tim traverse tout ça en faisant ce qu’il fait de mieux: jouer son jeu. Il reçoit même le soutien de Malik Rose, et voilà les Spurs à 58 victoires, pour un nouvel affrontement contre les Lakers, au second tour.

La paire Bryant-Shaq semble cependant inarrêtable, et c’est le cas, nouvelle élimination en 5 rencontres. Duncan aura pourtant été monstrueux sur le match 5 (34pts-25rds), en vain.

Je pensais vraiment qu’on avait une chance sur cette série. Les Lakers ont été simplement trop fort. Encore une fois, on doit tenter notre chance, nous avions des opportunités de gagner les matchs et de faire la différence dans la série mais c’est le destin.

David Robinson fera le même commentaire en ajoutant que Tim était leur en mode « Superman » sur le parquet, il recevait tous les ballons, il devait tout faire. Ses stats le montrent: 27.6pts à 9/20 au shoot, 14.4rbds, 5ast, 4.3blks! Individuellement, sur la saison régulière, Tim ne fait évidemment que croitre: 25.5pts par match, leader au rebond de la ligue (12.7) avec 3.7ast, 2.5blks et une quatrième saison à plus de 49% de réussite au shoot (50.8). Il réussit même son meilleur pourcentage aux lancers (79.9), un de ses gros points faibles pendant de nombreuses années.

Il remporte le titre de MVP de la saison régulière (seul Spurs avec Robinson à avoir ce titre) mais son objectif est tout autre, il veut un titre.

David Robinson annonce d’emblée (37ans) qu’il jouera sa dernière saison en 2002/03, un dernier essai pour réitérer l’exploit du lock-out après cette domination écrasante des Lakers. Popovich prend alors sur lui de changer des choses: il gère les minutes de l’Amiral et donne plus de temps de jeu aux ailiers que sont Rose, Bowen mais surtout Stephen Jackson et Manu Ginobili. D’autant que Parker commence à s’imposer à son poste avec plus de 15ppg par match pour devenir une véritable menace offensive, soulageant Tim. Les Spurs sont lancés: 60-22 sur la saison régulière, Duncan enchaine sa seconde saison en double-double de moyenne (23.3pts, 12.9rbds, 3.9ast, 2.9blks) et élu MVP de la saison régulière pour la seconde fois consécutive!

Cependant c’est en Playoffs qu’il est attendu. Il ne déçoit pas, les demi-finales se jouent contre les Lakers de Kobe&Shaq mais les deux derniers matchs sont conclus par Duncan himself! Popovich commentera par la suite:

Je pense que dans les matchs 5 et 6, il a été d’une concentration jamais vu. Il a porté tout le monde sur ses épaules dans ces deux rencontres.

Il rend respectivement 27pts-14rbds-5ast dans le G5 et 37pts (16/25) 16rbds, 4ast dans le G6, écrasant Robert Horry:

Les Spurs ont la voie royale vers les Finals en se débarrassant des Mavs trop light à l’intérieur, puis en affrontant les pauvres Nets de Kidd.  Les Spurs auront bataillé contre Suns, Lakers, Mavs pour avoir le droit d’écrabouiller les Nets en quatre matchs faciles, Tim survolant la finale (23.5pts, 17.5rbds, 5.75ast, 5.5blks), il frôle même le mythique quadruple double dans le dernier match (21pts, 20rbds, 10ast, 8blks) et est élu, sans problème, MVP des Finals pour la deuxième fois de sa carrière.


LA FIN DES TWIN TOWERS – LE DÉBUT DU BIG THREE

La transition pour le départ de David Robinson avait déjà été plus ou moins réalisée par la gestion du temps de jeu faite de Popovich. La saison 2003/04 voit les Spurs toujours favoris malgré ce départ, du seul fait qu’ils possèdent le double MVP en titre dans le roster. A l’instar de leur franchise-player, les Spurs restent extrêmement réguliers dans les résultats, terminant sur 10 victoires la saison avant d’engager les Playoffs, portés par Tim au diapason (22.3pts, 12.4rbds, 3.1ast, 2.7blks). Le jeu ultra-défensif des Spurs commence à se débrider, même si l’on trouve plusieurs palliatifs à l’Amiral pour tenter de garder cette voie royale d’une raquette fermée aux paniers adverses.

En réalité, ce qu’on voit sur le terrain et dans le vestiaire, c’est un Tim Duncan qui reprend le rôle de patron laissé par David Robinson. L’âge de la maturation est arrivé, il faut à présenter épauler la star pour qu’elle puisse s’exprimer et porter l’équipe. Nesterovic puis Horry viennent seconder Duncan dans ses efforts, des joueurs d’expérience. San Antonio s’incline cependant en Playoffs devant le Fantastic Four des Lakers avec le shoot à 0.4sec de Derek Fisher alors que Duncan venait tout juste de rentrer un panier d’anthologie:

Il ne restera aux Spurs qu’à admirer le collectif huilé des Pistons venir à bout des Angelinos en Finals. Le 5 majeur des Spurs est composé de Parker – Ginobili – Bowen – Duncan – Nesterovic.  L’argentin et le français dynamisent le jeu des Spurs (au grand dam de Pop’), Bowen défend, Rasho prend des rebonds et Duncan fait le show à sa manière, en étant inarrêtable. Mais il ne faut pas oublier à quel point San Antonio saura entourer sa star. On compte Robert Horry dans l’effectif ainsi que Turkoglu, Malik Rose et Kevin Willis. S’il n’est pas un leader vocal, Duncan reste fort en montrant l’exemple: 22.3pts, 12.4rbds, 3.1ast et 2.7blks.

Une sixième saison consécutive à plus de 50 victoires pointe le bout de son nez en 2004/05, des Lakers aux oublis avec le départ du Shaq et si Dream Tim en fait moins (20.3pts, 11.1rbds, 2.7ast, 2.6blks), c’est essentiellement parce que ses coéquipiers sont devenus bien plus forts, notamment Parker (16.6pts, 6.1ast) et Ginobili (16pts, 4.4rbds, 3.9ast), toujours au service du collectif. Sans oublier Nazr Mohammed et Brent Barry, de valeureux vétérans.

59 victoires plus tard et 3 maigres défaites à domicile, les Spurs éliminent les Nuggets, les Sonics de Seattle et se retrouvent pour une match-up qui fera les beaux jours de la NBA: les Suns de Nash, Stoudemire, Marion. Le jeu up-tempo des Suns contraste manifestement avec le jeu sur demi-terrain des Spurs, et Duncan joue le rôle le plus important en convertissant sur jeu rapide les caviars de ses coéquipiers. Car Popovich a décidé de jouer également up-tempo, détruisant en 5 matchs les Suns.

Il faut à présent en venir aux mains avec les Pistons de Ben Wallace. Ce sont deux équipes à la mentalité si proche qui vont s’affronter, on attend Duncan contre Big Ben, défenseur de l’année. Si les deux premiers matchs sont pour San Antonio, les Pistons vont systématiquement isoler Duncan en le doublant pour le forcer à jouer loin du panier. Il fallait aller en 7 matchs, la magie opère alors pour Tim (25pts-11rbds):

Les Pistons n’ont pas pu arrêter Duncan, et nous avons pourtant eu droit à quelques quart-temps de purge offensive totale. Duncan les a disséqué de l’intérieur et rentrait à foison les paniers décisifs malgré la défense collective imposée sur lui. Popovich commente à chaud:

Il a un jeu tellement complet, tellement basé sur les fondamentaux, on ne voit souvent pas son impact à l’œil nu car il ne score pas sans relâche. Les gens pensent qu’il ne prend pas assez de tir mais quand vous le voyez jouer, c’est incroyable, c’est une force, une présence qui fait un travail de sape pour nous.

Ben Wallace renchérit:

Il porte l’équipe sur ses épaules et les emmène au titre….c’est ce que font les grands joueurs.

Tim Duncan est lauréat d’un troisième titre de MVP des Finals, rejoignant le cercle très restreint des triple vainqueurs de cette récompense que sont Jordan, le Shaq et Magic Johnson à l’époque.

Ecrit par:

N.K

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