La question est posée. Devons-nous être déçus de ces deux premiers matchs pratiquement à sens unique (spécialement à l’Est) ou simplement admiratifs de la domination de l’une ou l’autre équipe? Il faut en réalité avoir vu le jeu des quatre équipes en action pour comprendre qu’à l’Ouest, la série peut basculer alors qu’à l’Est, les Hawks semblent être l’imposture de l’année contre des Cavs hautement diminués. Récit de ces quatre derniers jours.

Golden State Warriors 2-0 Houston Rockets

Les deux rencontres ont donné l’avantage à l’équipe à domicile, certes, mais les scores reflètent bien la véritable physionomie des matchs: 110-106 au Game 1 que les Rockets ont perdu après avoir eu un sérieux avantage, et 99-98 au Game 2, qu’auraient dû remporter les Rockets si Harden n’avait pas tué l’équipe avec son coach.

En effet, au premier match, Houston réussit à dominer les débats rapidement en comptant jusqu’à 16pts d’avance dans l’antre de leurs ennemis. Puis, Steve Kerr décide d’ouvrir son banc et de faire confiance à Shaun Livingston. Le meneur retrouve les meilleurs sensations de basket de son existence en claquant, dans un run 25-6, 16pts à 5/6 :

Comme souvent dans ces cas-là, les Warriors mettent l’estocade rapidement, en prenant feu de toutes parts, Klay Thompson prend le relais en fin de première mi-temps et le MVP en titre de la saison 2014/15, vient crucifier le moral des Texans avec ce 3pts au buzzer….aberrant de facilité pour lui (ses dribbles sont monstrueux):

Plus grave, Josh Smith retombe mal et blesse son coéquipier Dwight Howard au genou. Plutôt habitué à jouer 40 minutes par match, D-12 doit manquer une bonne partie de la rencontre (26mins de jeu au final). Ils ne reviendront qu’avec quelques jolis plays de James Harden, ses fadeaway jumpshots avec step-back sont d’une efficacité inégalée, cependant, il reste dispendieux: 28pts, 11rbds, 9ast et 5TO (lui et Howard perdent 10 des 15 ballons de l’équipe).

Steph Curry, lui, reste sur son nuage. Un premier match où il ne tremble pas aux lancers-francs (4/4) dans les 20 dernières secondes et enquille de loin avec vigueur (12/23 au shoot dont 6/11 à 3pts). Son volume de jeu prend des proportions jamais vues depuis des décennies, il faut remonter à Oscar Robertson pour trouver autant de points et passes décisives sur les 30 premiers matchs de Playoffs d’un joueur. Curry court aussi après le record de Reggie Miller qui a compilé 58pts dans une campagne de Playoffs, il en est à 52 après deux rencontres dans ces Finales.

C’est d’ailleurs lui qui sera décisif, par sa défense, dans le Game 2. Les Rockets auront après de multiples bourdes de part et d’autres, la balle de la gagne, un shoot à 2pts suffisait, Kevin McHale devait prendre un temps-mort avec une dizaine de secondes à jouer et la possession. Il s’abstiendra, à tort, en laissant son MVP à lui prendre la balle, la remonter et….la perdre :

James Harden DEVAIT être le héros de ce match. Il rend une copie presque parfaite en frôlant encore le triple-double: 38pts (13/21 et 9/10 aux lancers), 10rbds, 9ast, 3st en 40 minutes; seulement 2 balles perdues à son actif, dont la plus importante du match. Houston perd donc deux matchs sur des erreurs : ne pas être capable de contenir un joueur du banc des Warriors, et ne pas être capable de sifflet un temps mort sur la dernière action du match. Un 0-2 en faveur des Texans n’aurait pas été usurpé, qu’on se le dise. Il sera nécessaire de penser à arrêter Steph Curry, à un moment donné, vu ses stats:

• Game 1 : 34pts à 13/22 dont 6/11 à 3pts, 6rbds, 5ast et une seule balle perdue
• Game 2 : 33pts à 13/21 dont 5/11 à 3pts, 3rbds, 6ast et 6TO par contre

Concédons aux Rockets que Klay Thompson est à la ramasse (6/18 au Game 1, 6/15 au Game 2 et à chaque fois 1/7 à 3pts soit 2/14 en deux rencontres) et pourtant, le fidèle lieutenant de Curry durant 82 matchs ne plombe que modérément ses coéquipiers dans le sens où la victoire a été au bout à chaque fois. Cette rencontre peut aller en 7 matchs, plus qu’une intuition, c’est devenu une certitude.

Atlanta Hawks 0-2 Cleveland Cavaliers

Cette Conférence Est n’aura de cesse de nous décevoir, années après années. On pensait avec les demi-finales de Conf’, avoir connu assez de rebondissement pour retrouver un basket plus dur défensivement, plus collectif et à l’avantage notamment des Hawks, rois de la discipline, face à des Cavs privés de Love et de Irving lors du deuxième match. Il n’en a rien été, puisque Lebron James et ses coéquipiers jouent leur MEILLEUR basket cette saison, désintéressé quand il le faut, avec des systèmes qui fonctionnent et une défense de fer. Les aiglons déjouent totalement et devraient, à ce rythme, prendre la porte avec 4 défaites méritées dans la musette.

Au Game 1, le doute subsistait encore. Lebron James avait beau porté son équipe (et il l’a fait), le faible impact d’un Kyrie Irving laissait douter de l’issue du match. Il a donc fallu s’en remettre au premier transfuge New-Yorkais de l’année, JR Smith. Melon-man a repris sa dose d’over-hype et de confiance en claquant un match référence: 28pts marqués à 10/15 de réussite et à 8/12 au shoot longue-distance, un record de franchise pour Cleveland et le moins qu’on puisse dire, c’est que ses shoots il les aime contestés:

Jeff Teague est le seul Hawks à répondre présent offensivement (27pts) et cette feinte monumentale. Atlanta perd la bataille au rebond dans les deux rencontres à domicile et y perd des plumes. C’est d’abord DeMarre Carroll qui se fait peur avec une entorse du genou, puis Kyle Korver à la cheville, puis Al Horford….. L’équipe de Mike Budenholzer tombe en décrépitude et ne reçoit aucun soutien, que ce soit du banc ou des cadres, que dire de Paul Millsap (8.5pts à 5/19 au shoot), Korver (10.5pts dans le garbage-time) et cette éviction, en attaque, d’un Al Horford pourtant à 8/12 au G1 et 5/8 au G2 question shooting.

C’est simple: les Cavs jouent une Finale de Conférence. Les Hawks, eux, apathiques, semblent encore dans leurs sublimes 82 matchs de saison régulière. Dur de répondre à un Lebron James sur un nuage dans ces Finales:

• Game 1 : 31pts à 12/26, 8rbds, 6ast et 4TO
• Game 2 : 30pts à 10/22, 9rbds, 11ast et 4TO

Il marque et se retrouve à l’origine d’au moins la moitié des points de son équipe. Ce sont des victoires avec la manière, où Cleveland peut compter sur un JR Smith enflammé, un Iman Shumpert totalement épanoui sur un rôle défensif, une raquette tenue suffisamment bien par Thompson et Mozgov, pour emporter à l’extérieur 2 rencontres cruciales avec respectivement 18 et 20pts d’avance dans le match.

Coach Nick de BballBreakdown a bien analysé le fouillis qu’est devenu Atlanta en terme de respect des consignes et d’application, d’exécution du plan de jeu, c’est édifiant: