Des Finales de Conférence NBA limpides

On peut légitimement dire que ces Playoffs 2015 n’ont rien d’extraordinaire. Là où le parcours de chaque équipe doit être une montée en puissance des cohésions collectives les plus fortes, on se retrouve en réalité avec quelques impostures sur ces Finales de Conférence. A quoi bon éliminer les Clippers si c’est pour se faire balayer de la sorte? A quoi bon faire une saison façon Spurs si c’est pour perdre contre Lebron James et ses quelques pis-aller.


GOLDEN STATE WARRIORS 4-1 HOUSTON ROCKETS

Les hommes de McHale auront eu la décence de remporter un match, après avoir été menés 3-0. Harden et ses coéquipiers peuvent d’ailleurs s’en vouloir de ce match 3, jouant à domicile pour terminer à 35pts d’écart. Howard est le plus loquace sur le sujet:

Nous avons tout lâché, tout abandonné dans ce match. J’ai donné tout ce que je pouvais mais nous avons été absents, c’est inadmissible

Peut-être, oui. Cette fin de série marque surtout la chute du candidat au MVP James Harden. Il passe à côté des deux matchs les plus importants de la série:

  • Game 3 : 17pts à 3/16 au shoot et 10/11 aux lancers
  • Game 5 : 14pts à 2/11 au shoot et 10/13 aux lancers; un record de Playoffs de 13 balles perdues!!

Alors qu’en face, Steph Curry sort l’artillerie lourde: 40pts dans le Game 3 avec seulement 19 shoots tentés (12/19 et 7/9 à 3pts), simplement trop fort quand il a la motivation:

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Curry en profite pour casser le record de Reggie Miller du plus grand nombre de 3pts convertis lors d’une campagne de Playoffs avec 64 réalisations à ce moment-là (contre 58 pour la légende des Pacers), il continue d’établir son record. Dénominateur commun de la victoire des Warriors, la domination au rebond et dans la raquette. Que ce soit dans le match 3 (60-39 et 17-9 aux rebonds offensifs) ou le match 5 (59-39 et 19-10 aux rebonds offensifs), Golden State a su conserver le secteur le plus important de cette match-up et qui a permis aux Rockets de sortir les Clippers.

Andre Iguodala a refait surface pour l’occasion. Dans les deux rencontres décisives, il s’octroie d’abord un taunt de légende, puis une défense de fer sur Harden. Steve Kerr dira de lui que ce sont les « 6pts marqués les plus impressionnants qu’il ait pu voir dans un match« , autrement dit, la défense du bonhomme a fait l’essentiel de la manœuvre.

Houston qui sauve l’honneur, c’était un pari et c’est arrivé à domicile (tandis que la ville était submergée par des inondations). Il a fallu un James Harden hors du commun (45pts (13/22 dt 7/11 à 3pts), 9rbds, 5ast) pour concrétiser pareil édifice, à l’instar de ce shoot improbable du barbu, qui ne sera pas compté:

Il devient par la même le 3ème meilleur performer en Playoffs chez les Rockets (coincé entre 3 scores offensifs d’Olajuwon). Tout ça pour finir sur son pire match en carrière dans le Game 5, destin assez ubuesque. La ligne de stats d’Harden: 14pts à 2/11 au shoot (10/13 aux FT), 6rbds, 5ast, 13TO et 3st; une image vaut tellement de discours, sa dernière turnover relève du domaine du vidéo-gag:

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Rappelez-vous du match 2, il avait manqué le Game-Winner en perdant aussi un ballon crucial (où McHale n’avait pas appelé de temps-mort). Il aura appris de la manière la plus dure, au final, que Steph Curry est le réel MVP de cette saison, il a déjà éliminé 3 de ses opposants participant à la All-NBA First Team, il deviendrait le premier joueur à NBA à réaliser cet exploit en éliminant Lebron James en Finals.

Nous avions pronostiqué 4-2, le sondage pointait vers une victoire des Warriors en 4 ou 5 matchs. En fait, personne n’a été surpris.


ATLANTA HAWKS 0-4 CLEVELAND CAVALIERS

La vraie déception de ces Playoffs, ce sont bien les Hawks. Ils perdent peut-être Kyle Korver sur blessure, cela n’empêche pas que leur niveau de jeu a tout simplement été risible. Pour tout dire, les Cavs ont tellement déroulé dans cette série que leur collectif a pris le pas sur les hommes de Budenholzer, derrière un Lebron James se baladant dans une défense plus que moribonde.

Les stats de Lebron James contre Atlanta:

  • en 4 matchs, il compile 30.3pts (43-25-75%), 11rbds, 9.3ast, 1.5st et 3.8TO
  • Lebron a plus que dominé la gonfle (39.1% d’utilisation du ballon), il créé + de 50% des passes décisives de son équipe

La chute des Hawks fut vertigineuse: 42% au shoot, 6/28 de moyenne à 3pts, ils étaient à 46.6% et 10/26 en saison régulière. La domination des hommes de David Blatt fut sans partage, ils ont été excellents dans tous les compartiments du jeu: le passing, l’exécution des schémas offensifs et défensifs, le relai sur le supporting cast avec Shumpert en défense, JR Smith qui tourne à 18pts de moyenne, Mozgov impérial dans la raquette ou encore Dellavedova auteur de plusieurs actions d’éclats dont ce put-back:

Que dire, après ça, des cadres d’Atlanta? Une si belle saison, pratiquement jetée par la fenêtre avec un mental des plus friables. Hormis Jeff Teague, qui a tenté par plusieurs fois de ramener son équipe, la démission de Paul Millsap par exemple fût affligeante. Un ailier fort mobile, capable de prendre des shoots à 3pts et au périmètre, tournant à 17pts-8rbds en saison dans un collectif solidaire et équilibré, devient un simple plot aux stats qui en disent long:

  • 13.8pts à 34% au shoot (10 tirs tentés par match), 11.1% à 3pts avec 3 tirs tentés par match, 7.8rbds et +/- négatif à -2.8

Difficile d’analyser une telle déchéance, nous ne sommes pas dans le vestiaire des aiglons. Évidemment, la fin de saison n’a pas été glorieuse mais jusque-là, on sentait quand même une certaine sérénité dans le jeu hormis quelques coups du destin de Paul Pierce. Face à Lebron James, tout est parti à vau-l’eau, les écrans n’étaient pas posé, les schémas de jeu brouillon et la dignité même de ces joueurs ne les a pas poussé à se rebeller plus que de raison.

Au lieu de cela, James devient le premier joueur depuis 1966 (Russell) à jouer 5 Finals consécutives. Il y a aussi James Jones dans ce cas, même s’il cirait le banc en 2011. Il conclut la série avec un joli spin-move:

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Ecrit par:

N.K

1 commentaire

  1. Jérôme -  28 mai 2015 - 20:26

    Harden, 2/11, 13 TOs. Je me demande juste encore comment c’est possible… Comment un joueur avec un minimum de QI basket peut arriver à ça ?
    Au passage, j’ai regardé les records de TOs, saison régulière compris, et il est détenu par Jason Kidd (2000) et John Drew (1978), 14 TOs.
    Donc Harden se pose là. 😀

    Warriors – Cavs, au moins c’est de l’inédit en finale.

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