Jouer à domicile, cela signifie en général d’avoir un avantage conséquent par le biais d’une salle toute acquise à votre cause. Et pourtant, les quatre demi-finales sont à 1-1, avec, il est vrai, des contextes très variés. Passage en revue de ces match-up aussi intenses et jouées que prévues.

L’absence de meneur à l’Ouest

Mike Conley qui sort tout juste d’une opération au visage, Chris Paul touché dans le Game 7 face aux Spurs, les Rockets qui n’ont plus un vrai meneur valide depuis trois mois….il ne reste finalement que Steph Curry, debout, au poste 1! Et si l’on croyait les Warriors sur une voie royale, le match 2 a bien changé les choses; quant aux Clippers, Blake Griffin tutoie les sommets de son jeu.

• GOLDEN STATE WARRIORS 1-1 MEMPHIS GRIZZLIES

Dans la première rencontre de ces deux géants, il n’y a pas eu match. Score final 101-86 pour Golden State en ayant compté jusqu’à 20pts d’avance. Memphis était désœuvré, sans Mike Conley et cela s’est ressenti sur le terrain. Beno Udrih et Nick Calathes ont tenté tant bien que mal de combler les brêches, ils n’étaient simplement pas au niveau que le MVP en titre affichait. Exemple assez parlant avec ce shoot

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Comme les années précédentes, cette rencontre était le moment privilégié pour Memphis d’avoir ses deux big men en forme (Randolph-Gasol = 39pts à 14/22, 14rbds, 8ast) et le reste de l’effectif atone. Sans surprise, d’ailleurs, Steph Curry remporte le titre de MVP (100 premières places sur 130 possibles), ce qui ne fait pas fléchir Marc Gasol :

Je ne crois pas qu’on ait musclé cette série, ce n’était pas physique du tout dans ce match. Le prochain, ça doit l’être.

Demandez, et vous serez exaucés! Le match 2 suit un scénario diamétralement opposé, où les Grizzlies ont imposé leur défense de fer de bout en bout (97-90). Memphis termine avec 13 interceptions, les Warriors perdent 20 ballons tout en shootant à 41% dont 22% à 3pts, une véritable bérézina offensive!

Ce qui a changé? Le retour de Mike Conley. Malgré un état de forme dont les médecins doutaient fortement, le meneur décide de jouer et termine à 22pts à 8/12 et un 3pts clutch:

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Les Grizzlies mettent fin à une série de 21 victoires consécutives à domicile des Warriors (ils n’avaient plus perdu dans leur salle depuis le 27 janvier) et pour l’anecdote, ce n’est que la troisième fois de la saison que Conley et Randolph scorent 20pts en même temps. En face, le duo Curry-Thompson a paru désincarné, incapable de planter le moindre shoot, les Splash Brothers terminent à 13/34 au shoot, 3/17 à 3pts et une action symbolique. Tony Allen, mué en leader vocal de ces oursons, l’annonce : All-First Team Defense!

On sentait déjà au premier tour que les Pelicans avaient l’occasion de remporter quelques matchs, Memphis a l’expérience et les vétérans pour le faire. Invariablement, Steph Curry ressortira de sa boite dans les prochains matchs, à domicile ou à l’extérieur, peu importe. La salle de Golden State est d’ailleurs assez calme hors quelques moments en fin de match, c’est assez spectaculaire.

• LOS ANGELES CLIPPERS 1-1 HOUSTON ROCKETS

A l’instar du match précédent, deux rencontres et deux scénarios totalement différents, avec une seule constante: l’absence de Chris Paul. Pour faire court, le 1er match a vu les Clippers compenser grandement l’absence de CP3 avec un triple-double de Blake Griffin; le 2nd, par contre, remet un peu en perspective l’arbitrage de la série.

Effectivement, Blake Griffin est sur un nuage, il fait taire tous ses détracteurs avec une campagne de playoffs digne d’Oscar Robertson (1963) avec des moyennes fantasmagoriques:

• 25.4pts à 48% au shoot, 13.4rbds, 7.7ast, 1.3st, 1.2blk et 3.3To par match

BG32 réussit à impressionner, même ses plus virulents détracteurs, au hasard, l’ami Coach Nick de Bballbreakdown qui montre l’impact phénoménal du joueur depuis le début des Playoffs:

Griffin enquille son 3ème triple-double de cette post-saison, il n’est pourtant pas esseulé puisque ses coéquipiers (Crawford 21pts,Rivers/Redick 17pts) étaient au diapason, mention spéciale à Jamal Crawford. Côté Rockets, on sent que la match-up n’est pas pour eux et James Harden ne décolle pas. Il termine avec 9 ballons perdus, l’équipe à 23! Il fallait changer les choses au match 2, chose faite avec les lancers-francs.

Houston remporte le G2 115-109 avec un chiffre aberrant : ils ont convertis plus de lancers-francs que les Clippers n’en ont tenté!!

• Houston termine à 42/64 aux lancers-francs et les Clippers à 25/32

64 LANCERS! Houston n’était qu’à 6 tentatives du record All-Time de tentatives sur la ligne et qui a plus de 50 ans:

En dépit de cet avantage complètement inconcevable, où Harden (15/15) et Howard (8/21) trustent les Charts, les Clippers n’étaient pas loin au score, toujours privés de Chris Paul.

Dans le jeu, les Angelinos semblent être le parfait Némésis de ces Rockets : de la puissance dans la raquette pour déjouer les grands et athlétiques ailiers, un paquet de shooteurs à 3pts efficaces et un tantinet plus d’intelligence défensive.

En parlant de la défense, on marche sur des œufs tant les lacunes font trembler tous les fans de NBA, quelques exemples en vidéo:

• Blake Griffin en retour défensif
• James Harden, dans ses oeuvres
• James Harden qui fait écran à Dwight
• James Harden, le medley

• CLEVELAND CAVALIERS 1-1 CHICAGO BULLS

Le poids de cette post-saison, dans l’Ohio, repose sur les larges épaules de Lebron James. Il n’a pas assuré le rendement suffisant au Game 1 (défaite), il fait la différence au Game 2 (victoire).

En effet, Chicago est venu voler l’avantage du terrain dans la salle des Cavs en isolant les deux stars du reste du collectif: James et Irving rendent une copie assez désastreuse globalement avec un 19/45 au shoot, soit 55% des paniers convertis de l’équipe! David Blatt n’a pas été très malin pour remplacer Kevin Love et c’est peu dire; il a tenté de faire confiance à des vieux briscards comme Mike Miller (titulaire), Shawn Marion ou James Jones, totalement hors du coup dans le match.

A l’inverse, Derrick Rose retrouve ses sensations de MVP, à l’image de ce shoot sur la tête de Lebron James:

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Vaincus mais pas encore défaits, les Cavs ont eu le sursaut d’orgueil attendu dans le match 2. Primo, David Blatt a la bonne idée de titulariser son meilleur joueur au poste 4 cette fois-ci, Tristan Thompson afin de densifier la raquette en complément de Mozgov, et ça fonctionne puisque Cleveland gagne la bataille du rebond (45-37 avec 19 prises de Thompson/Mozgov).

Autre changement, Lebron James, il décide de prendre les commandes et termine à 33pts (13/29 quand même!):

Amorphes et peu en verve offensive, les Bulls ont quelque peu laissé filer ce match devant l’inefficacité de leurs leaders: Rose (5/20), Gasol (3/8), Butler (5/14)…..Une défaite assez prévisible, il n’empêche que dans l’ensemble, ces Cavs font pâle figure, et James doit déjà savoir qu’il n’a pas de vrai « shot » au titre de champion. Il ne manque que de la constance chez les hommes de Thibodeau, ils ont lâché les choses à 20pts de retard.

Le coach des Bulls se plaint néanmoins du fait que Derrick Rose ne reçoit pas assez de coups de sifflet (0 lancers tentés en trois rencontres!):

Je suppose qu’il doit y aller plus fort, je ne sais pas. J’ai l’impression qu’il attire souvent le contact et qu’il y en a beaucoup; d’autres pensent le contraire

ATLANTA HAWKS 1-1 WASHINGTON WIZARDS

Last but not least, la série qui semble la plus étriquée et tendue tant dans le jeu que chez les joueurs a accouché de matchs intéressants. Washington se paie le luxe de remporter le premier match, à l’extérieur mais non sans y laisser des plumes. Ils font néanmoins l’histoire, en devenant la première équipe à remporter le premier match d’une série de playoffs lors de quatre match-up consécutives!

Cependant, John Wall se blesse (il manquera le Game 2) au poignet et la victoire se décide réellement sur l’état de fatigue.

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Un simple fait permet de le corroborer: les Hawks, qui marquent 37pts dans le 1er quart-temps, n’en marqueront que 35 sur la seconde mi-temps entière! Atlanta termine la 2nde mi-temps avec un 4/21 à 3pts, car Washington s’est reposé pendant 8 jours et les aiglons seulement 40 heures.

Al Horford: Notre rythme était meilleur en 1ère mi-temps; peut-être qu’en seconde mi-temps on a ralenti, on était fatigué

Privés de leur meneur star, les Wizards s’effondrent dans le match 2, comptant jusqu’à 16pts de retard (un peu exagéré vu la physionomie de la rencontre) et le collectif d’Atlanta s’impose enfin au sommet de ce qu’on a pu voir en saison régulière, les 30 passes décisives pour 10 ballons perdus le montrent bien

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Le manque de confiance des Hawks est tout de même assez alarmant. Même dans cette victoire, ils n’ont pas paru si serein, dominés par la vitesse d’un vétéran comme Ramon Sessions et toujours prompts à laisser l’adversaire revenir sur des runs. Washington a une réelle chance de réitérer le premier tour face aux Raptors avec John Wall dans le line-up, leur jeu fait fi des très bonnes intentions d’Atlanta où un véritable leader doit encore se révéler.