Le Buzzer-Beater au cœur de ces demi-finales

Plus on avance dans ces demi, plus le spectacle affiché nous régale. Un bémol, quand même, sur la situation de la série Clippers-Rockets notamment avec le Hack-A qui a beaucoup fait parler de lui cette semaine, et à l’Ouest, la blessure de John Wall met en péril les espoirs des Wizards. Condensé de ces derniers jours.

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Guerre de meneurs vs Guerre de pivots


  • GOLDEN STATE WARRIORS 2-2 MEMPHIS GRIZZLIES

La rébellion a pris place dans le coeur de ces jeunes oursons, dont l’expérience et la défense leur permettent de remporter deux matchs d’affilée contre des Warriors n’en ayant jamais perdu trois de suite cette saison. Un homme est venu changer le cours de ces demi, c’est Mike Conley. Les chiffres sont indubitablement en sa faveur, et ce, même s’il n’est pas à 100%:

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Après un match 2 convaincant en défense, Memphis réitère la perf’ dans le Game 3 en tenant les Warriors à 6/26 à 3pts et surtout 17 balles perdues provoquées! Sur ces deux victoires, Golden State ne dépasse pas les 90pts marqués, cela ne leur est arrivé que deux fois cette saison sur 82 matchs, c’est dire l’exploit réalisé par Memphis. Mieux, Curry est encore fortement limité, avec un piteux 2/10 à 3pts, le MVP ne se dérobe pas:

Je dois mieux jouer que ça pour que l’on gagne, surtout à l’extérieur. J’exige beaucoup de moi-même, je sais que je n’ai pas encore atteint mon plein potentiel dans cette série, j’attends avec impatience le prochaine match pour donner le ton d’entrée et que l’on puisse s’en sortir avec un résultat différent.

Un résumé des plus visionnaire puisque oui, le MVP est bien de sa boite dans le match 4 à Memphis. On le sait avec les oursons, ils ont tendance à souffler le chaud et le froid; cette fois-ci, ils étaient « ice cold » et Steph Curry claque 33pts dans la musette de ses adversaires, il les étouffe dès l’entame du match pour prendre une avance confortable, 26pts:

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On retrouve pratiquement le même score qu’au Game 1 (101-84), à deux points près (101-86), c’est le momentum sur lequel surfe cette série: soit Memphis joue à fond un match en se dépensant en défense sans compter, en annihilant le duo Curry-Klay; soit, au contraire, ce sont les Warriors qui se lâchent et enquillent jusqu’à prendre une avance suffisante pour décourager un éventuel retour dans le match. Scénario un peu malheureux, nous évitant de vraies foires d’empoigne comme on les aime, tout ceci devrait se décanter avec le Game 5, à Golden State.

A présent à égalité, il serait de bon aloi que les deux équipes jouent avec constance, surtout les Grizzlies, qui se font punir un peu trop facilement sur de simples runs offensifs desquels ils ne peuvent revenir. Dave Joerger résume l’état d’esprit de ses joueurs dans ce dernier match:

Nous avons perdu notre sang-froid au 1er quart, on a vraiment eu du mal offensivement, on s’est mis sur de mauvais rails défensivement.


  • LOS ANGELES CLIPPERS 3-1 HOUSTON ROCKETS

Deux victoires de respectivement 25 et 33pts pour les Clippers, qui deviennent un véritable cauchemar à Houston. Alors, est-ce bien étonnant? Non, les tares que supportent les Rockets sont trop énormes pour être comblées, spécialement concernant leur défense de transition et même leur défense plus globale. Une stat’ sur Houston:

  • La défense des Rockets en chiffres: 119.5pts encaissés par match contre les Clippers (112.7 de rating def), c’est la pire défense des demi-finales

Pire encore, le Game 3 se joue sans Chris Paul. La profondeur de banc de Doc Rivers a payé, notamment par son efficacité offensive, on retrouve un tandem inédit avec Austin Rivers (25pts à 10/13 au shoot, 3/6 à 2pts) et JJ Redick (31pts à 11/14 dont 5/6 à 3pts), les deux joueurs cumulent donc 56pts marqués avec une efficacité exceptionnelle, un 21/27 au tir, soit 78% de réussite! Il n’y a pas eu de James Harden à la rescousse dans ce match où un 20-3 est passé dans le 3ème quart, merci au fils de Doc Rivers :

Dans le même temps, Blake Griffin réussit son 10ème double-double consécutif, il faut remonter à Dwight Howard en 2009 pour retrouver pareille perf’. En parlant des pivots, ils trusteront le match 4, sorte de copie conforme du match 2 mais en faveur des Clippers c’est-à-dire une tonne et demi de lancers-francs et plus de 3 heures de match pour s’endormir….DeAndre Jordan réalise un record: il tente 28 lancers-francs en une mi-temps (n’en convertissant que 10) et au final, les Clippers auront converti plus de lancers que les Rockets n’en auront tenté :

  • Clippers : 37/63 aux lancers dont 14/34 pour DeAndre Jordan
  • Houston : 15/30 aux lancers dont 9/10 pour James Harden (soit 6/20 pour le reste de l’équipe, le duo Smith-Howard terminant à 2/10)

Ce qui relève plus de l’inouïe qu’autre chose dans ces dernières stats, c’est que si l’on enlève les 14pts de Jordan aux lancers, les Clippers remportent toujours le match. Une bataille de pivots se déroule sous nos yeux et Dwight Howard est le grand perdant de celle-ci. Il se fait éjecter du match pour deux fautes techniques (bêtes, toutes les deux), il ira même jusqu’à provoquer un fan dans le public qui le trashtalke, vraiment pas classe:

Doc Rivers a trouvé son arme anti-Rockets, c’est bien DeAndre Jordan. Voici le rendu des Clippers avec ou sans Jordan sur le terrain :

hjhhhh

Il ne reste plus aux Clippers qu’à terminer le travail à domicile, une juste récompense alors qu’ils ont manqué de Chris Paul pendant la majorité de la série; ils jouent simplement mieux au basket.


Fanfare de tirs à la dernière secondes à l’Est


  • ATLANTA HAWKS 2-2 WASHINGTON WIZARDS

Après avoir visionné les matchs de cette série, il apparait très difficile de pouvoir pronostiquer un résultat final. C’est pour le mieux, puisque l’on nous sert un spectacle des plus formidable en terme d’engagement et d’abnégation, seulement entaché par la blessure de John Wall au poignet. Le meneur star de D.C n’a toujours pas reçu le feu vert pour rechausser ses sneakers, certains pensent qu’il pourrait avoir une season ending injury, une catastrophe.

En attendant on parlait du leadership de Paul Pierce dans cette escouade mixe de vétérans et jeunes guerriers, c’est bel et bien l’ancien Celtic qui incarne l’âme et la combativité des Wizards. Il l’a prouvé de la meilleure manière qui soit, en plantant un buzzer-beater totalement improbable sur la tête de trois joueurs, vous remarquez que Kyle Korver switche malencontreusement, Pierce s’aperçoit qu’il a un petit en défense sur lui, le reste, c’est l’Histoire :

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Dennis Shröder fera preuve d’une bien mauvaise foi suite à ce tir en disant qu’il s’agissait « d’un tir purement chanceux ». Une occasion qu’a saisi « The Truth » pour lui répondre avec style:

Bien sûr qu’il dit ça, il est probablement trop jeune pour m’avoir vu jouer; il en a surement manqué en jouant avec moi sur 2K

Dans le Game 4, la fin de match est toute aussi étriquée, mais cette fois-ci, Paul Pierce manque le tir de l’égalisation alors qu’il est grand ouvert. Les Wizards protesteront avec véhémence sur les dernières secondes où l’arbitrage n’est pas à son meilleur, oubliant de siffler ce marcher de Kyle Korver:

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Atlanta égalise en jouant son jeu : 30 passes décisives et un 5 majeur omnipotent, qui apporte 70% du scoring. Il ne manque qu’une chose aux hommes de Mike Budenholzer, c’est une victoire référence, un moment de véritable combat duquel ils sortiront fortifiés et plus constants car, en ce moment, on se dit que les quatre équipes de l’Ouest pourraient rouler sans trop de soucis sur les Hawks.

Tirons néanmoins notre chapeau à ces Wizards qui réussissent à jouer leur jeu en l’absence de leur leader offensif. Les blessures auront vraiment poursuivis cette saison 2014/15 jusqu’au bout, terrifiant.


  • CLEVELAND CAVALIERS 2-2 CHICAGO BULLS

LA série à suivre, mettant aux prises les Bulls d’un Derrick Rose étant la seule superstar à l’Est qui n’est pas blessé (jouant sans Pau Gasol au Game 4) et les Cavs d’un Lebron James qui aura su se faire pardonner malgré les erreurs d’arbitrage assez flagrantes de cette demi.

Le Game 3 est pour Derrick Rose, auteur du premier Buzzer-Beater :

C’est le premier membre des Bulls à scorer un tir gagnant à la dernière seconde en Playoffs depuis Michael Jordan en 1997! Il aura, pour cela, fait preuve d’inventivité car ce n’était pas le schéma de jeu de Thibodeau, qui voulait un tir dans le corner, Rose décide de tenter sa chance et la victoire est au bout. Dans le même temps, le duel James-Noah prend de nouvelles proportions, James s’offusque:

Je suis père de trois enfants, c’était très irrespectueux de sa part. Je suis d’accord d’être en compétition avec Jo, je suis un homme de challenge par nature mais ça doit s’arrêter là, les mots qu’il m’a dit n’avaient pas sa place sur le terrain

Au match 4, on prend les mêmes et on recommence sauf que cette fois-ci, c’est Lebron James qui a le tir de la gagne et il le convertit :

Le plus fou, dans l’histoire, c’est le Temps-mort précédent ce tir. David Blatt a commencé à dessiner un schéma offensif mais James est intervenu:

J’étais supposé sortir le ballon. J’ai dit au coach que ça n’arriverait pas sauf si je pouvais shooter. Donc je lui ai dit: que quelqu’un d’autre sorte la balle. Pourtant, le schéma était dessiné, je l’ai juste effacé et j’ai dit au Coach: « Donnez moi le ballon, soit on va en prolongation, soit je nous gagne ce match »

Autant dire que la crédibilité de David Blatt en a pris un sacré coup. Ce dernier aurait d’ailleurs dû faire perdre son équipe, puisqu’il est rentré sur le terrain pour demander un temps-mort alors que son équipe n’en avait plus, donc une perte de balle et possession aux Bulls; fort heureusement, les arbitres n’ont rien vu:

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Mike Bantom (Exécutif NBA): Les arbitres savaient que les 2 équipes n’avaient plus de TO donc ils n’ont pas fait attention aux signaux

Les médias en parlent peu, pour cause de faible rayonnement, mais c’est bien le supporting cast de James qui permet cette victoire et notamment les 11pts consécutifs pour revenir dans la partie de JR Smith. Parce qu’il faut bien voir une chose: Cleveland a perdu Kevin Love et possède un Kyrie Irving qui se dit lui-même à 30-40% de forme, donc tout le jeu repose sur un Lebron James qui fait tout et les chiffres le montrent:

  • Game 3 : 27pts à 8/25 dont 1/7 à 3pts, 8rbds, 14ast, 7TO
  • Game 4 : 25pts à 10/30 dont 1/7 à 3pts, 14rbds, 8ast, 8TO

Sans surprise, Lebron James est le joueur utilisant le plus de ballons des demi-finales sur les deux dernières rencontres avec 41.5% dans son effectif (le second étant Derrick Rose, meneur à 33% suivi par Curry 32%) et l’on retrouve trois Cavs dans les pires efficiency au shooting offensif (James, Irving et Shumpert). Pour le dire autrement, les Bulls n’ont que Lebron James à stopper, ils arrivent tout de même à se saborder, le dernier match en est un exemple frappant puisque le 3ème quart-temps était une purge (comme le match, d’ailleurs) dont Chicago n’a jamais su prendre les 20-30pts d’avance qui étaient à sa portée.

Certes, l’absence de Pau Gasol est un vrai coup dur, cependant, ce type de faiblesse montre encore à quel point derrière Rose et Butler, on retrouve peu de soutien offensif (Noah 4/12, Dunleavy 1/7, Gibson 2/7, Mirotic 1/9…), Thibodeau se permettant de n’avoir que 7 joueurs à + de 15mins joués dont 45mins pour Butler et 41 pour Rose….Où est le turnover? Cleveland est prenable, c’est un fait, si Chicago échoue, les conséquences en off-saison seront assez immenses.

Ecrit par:

N.K

1 commentaire

  1. Ben -  18 mai 2015 - 09:09

    Bon peu de surprises au final. On retrouve les #1 et #2 de chaque conférence en finale, comme l’an passé. Mis à part Washington contre les Raptors, toutes les équipes ayant l’avantage du terrain au cours de ces PO ont remporté leur série. Il manque un petit qq chose même si ce sont des PO intéressants à suivre.

    Le tweet de Magic est excellent: « I thought the Spurs taught the Clippers how to win after a tough 7 game series. I was wrong. The Clippers are still the Clippers. »

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