C’est fait, les demi-finales de Conférence sont terminées! Avant d’entamer la Preview des Finales, il nous faut revenir sur les différentes conclusions auxquelles on a pu assister tant elles sont sources de changement pour l’avenir des franchises ou plus simplement, de grosses déceptions.

Les Grizzlies n’ont jamais saisi leur chance

• Résultat final: Warriors 4-2 Grizzlies

Memphis n’aura vraiment fait illusion que deux matchs durant, où la défense a primé en sus d’un collectif altruiste et sérieux. Le reste de la série, c’est Stephen Curry roulant sur la tête de ses adversaires. Dans leurs 4 défaites, les Grizzlies encaissent des écarts monstrueux, respectivement de +15 au Game 1, +17 au Game 4, +20 au Game 5 et +13 au Game 6 en faveur de Golden State. Plus encore que les chiffres, c’est la manière qui compte. Les oursons n’ont jamais paru en mesure d’opposer la moindre résistance et d’apporter une réponse aux tirs et à la vista des Warriors, c’est un fait.

Dans le Game 6, comme un symbole, Curry rentre un panier de sa moitié de terrain avec une décontraction terrifiante, il avouera le lendemain qu’il s’entraine sur ce type de shoots quotidiennement:

Zach Randolph est le premier à sortir de sa réserve, il réclame plus de shooteurs et de marqueurs aux Grizzlies, leur talon d’Achille depuis plusieurs années maintenant, non compensé par la venue de divers vétérans (Carter…). Dave Joerger, lui, préfère s’appesantir sur ses adversaires:

Je pense qu’on a pu voir une équipe de Golden State qui a vraiment muri. Ils ont élevé leur niveau de jeu durant cette série et ce shoot de Curry n’en est que le résultat. Cela les aidera pour le tour suivant, ils ont appris à maitriser un rythme plus lent et plus physique que d’habitude

On notera, quand même, les 5 petites minutes jouées par Tony Allen dans ce dernier match. Il ne pouvait revenir de sa blessure, et ne l’a pas fait. Il reste maintenant tout un été aux Grizzlies pour soit se renforcer, soit exploser. Marc Gasol est Free Agent, Zach Randolph ne devrait pas bouger et faire du lobbying….est-ce la fin de l’ère Conley-Randolph-Gasol?

Un Bravo à ces Warriors, rien que ce shoot de Curry met en relief leur niveau de confiance :

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Éliminer San Antonio pour se faire balayer comme ça en Game 7…

• Résultat final: Rockets 4-3 Clippers

Un Game 6 où James Harden est benché tout le 4ème quart, n’empêchant pas son équipe de l’emporter, un Game 7 sans combativité de la part des Clippers hormis un retour en seconde mi-temps impulsé par CP3 mais bien trop tard. Oui, ces Clippers restent des losers en puissance. Ils menaient pourtant la série 3-1 avec un match 6 à domicile qui leur tendait les bras. Pourtant, les hommes de Doc Rivers se sont encore effondrés.

Le vice de ce type de défaite se trouve souvent dans la manière qu’ont les joueurs de les accepter. Au Game 6, les Clippers ont compté jusqu’à 10pts d’avance à la moitié du 4ème quart-temps, puis, deux joueurs des Rockets sortent de leur bulle pour arracher la victoire: Corey Brewer (15pts à 5/8) et Josh Smith (14pts à 4/5) compilent 29pts marqués dans le seul 4ème quart!!!! L’écho du silence se fait long pour les Clippers, Blake Griffin terminera à 0/5 ce dernier quart:

Plus impressionnant encore, Houston remonte un déficit de 19pts pour forcer ce Game 7 à l’extérieur! Il a suffit d’un énorme run : 23-2 dans cette ultime période. La constante dans cette série veut que celui qui gagne la bataille au rebond, est toujours le vainqueur du match:

• G1 LAC +7
• G2 HOU +14
• G3 LAC +7
• G4 LAC +4
• G5 HOU +19
• G6 HOU +19

Seul le Game 7 dérogera à la règle. Il se jouera dans le Texas et autant le dire de suite : une seule équipe sera au rendez-vous, les gagnants à domicile, Houston. En dominant le rebond et le scoring à l’intérieur, les Clippers n’ont pas réussi à l’emporter, car ils ont hypothéqué toutes leurs chances durant trois quart-temps et demi. Il a fallu que Chris Paul sorte de sa bulle (une passe décisive en 1ère mi-temps) pour relancer l’intérêt de ce match, en vain, car la profondeur de banc des Rockets (5 joueurs en double figure: Ariza 22pts, Josh Smith 16pts, Brewer 11pts) assure la victoire finale.

Crucifiés, ces Clippers ont été désorganisés, sans âme et peu efficaces (10/30 pour le duo Redick/Crawford), en tentant tout du long de jouer le jeu rapide et en première intention des Rockets. La seule expression qui a réuni tous les commentateurs en fin de match était la suivante : Golden State a vraiment le chemin pavé vers les Finals vu le niveau de jeu affiché. C’est assez vrai; tout comme le fait que les 27pts-11rbds-6ast de Blake Griffin sont passés complètement inaperçus….

A contrario, Houston a maitrisé son jeu, et devient la 9ème équipe de l’Histoire de la NBA à remonter et gagner une série après avoir été menés 3-1. Il leur faudra remercier Pablo Prigioni, le meneur argentin n’avait les faveurs de personne avant ce match, il entre et insuffle un vent défensif assez vigoureux pour faire vaciller tous les Clipps:

Enfin, le manque d’agressivité d’une équipe soit disant avec un fort caractère comme ces Clippers aura été marquant. La différence au nombre de lancers-francs tentés dans ce Game 7 est juste hallucinante: Houston termine à 31/41 contre 11/17 pour LAC.

Thibodeau abandonné par ses hommes

• Résultat final: Cavaliers 4-2 Bulls

Tom Thibodeau est sur un siège éjectable, ses hommes l’ont complètement lâché sur les deux derniers matchs de cette série et ce, en affrontant une équipe des Cavs très diminuée, sans Kevin Love et comptant un Kyrie Irving sur une jambe, voire même un Lebron James avec quelques bobos. Alors oui, Pau Gasol a manqué 2 matchs, puis décide de revenir au Game 6 pour n’avoir qu’un impact minime, mais c’est bien le seul souci qu’ont connu les Bulls, ils avaient les Finales à portée de main.

Que s’est-il passé? Hé bien, deux choses: Lebron James a pris les choses en main avec un supporting cast intéressant tandis que le duo Derrick Rose – Jimmy Butler était esseulé. Voyez leurs stats:

• Game 5 : Rose-Butler compilent 45pts à 16/42 au shoot, 18rbds, 10ast, 10TO
• Game 6 : Rose-Butler compilent 34pts à 15/38, 7rbds, 7ast, 4TO

Et à chaque fois, le manque de soutien du banc est indigne. Sur les trois derniers matchs, l’apport du banc des Bulls:

• Game 4 : 16pts à 6/19
• Game 5 : 17pts à 5/18
• Game 6 : 20pts à 8/23

Des absences d’autant plus coupables que chez les Cavs, c’est l’exact opposé qui s’est avéré vrai. Si, dans le Game 5, Lebron James fait son show (38pts-12rbds-6ast), le Game 6 qui scelle la série est au crédit de tous les remplaçants mésestimés. En effet, James était plutôt calme (15pts à 7/23, 9rbds, 11ast) tandis que Tristan Thompson (13pts-17rbds) et surtout Dellavedova (19pts à 7/11 au shoot) décidaient de faire basculer la rencontre :

Ceux qui auront assisté aux différents matchs vous le diront: les Bulls ont simplement été mauvais, désunis et très peu convaincant. Mais vraiment mauvais. Plus que les Cavs en tout cas et la série reste de loin la moins relevée des quatre. Au final, une ère aux Bulls est passée, et la seule consolation reste dans la bonne forme de Derrick Rose. Cette inter-saison va être mouvementée dans le Michigan.

Paul Pierce avait presque fait le plus dur

• Hawks 4-2 Wizards

Voilà une série qui aurait mérité d’aller en 7 matchs. Le modo, depuis le début, c’est une équipe des Hawks qui ne brille pas par ses coups d’éclat mais par sa constance et sa régularité au haut niveau. En face, Washington fait au contraire des come-back et se permet plusieurs shoots ahurissant notamment d’un Paul Pierce revigoré dans ces Playoffs et tellement loin de la morosité de Brooklyn.

Dans un Game 5 très très disputé, quand il faut un gros shoot en fin de match, on laisse Paul Pierce s’en charger et ça marche:

L’âme de cette équipe, sa vigueur, sa combativité, elle est là, dans l’attitude d’un Pierce surréaliste dans ces Playoffs en terme de clutch. Malheureusement pour lui, les Hawks ont aussi des arguments à faire valoir et sans fioriture, Al Horford casse le schéma de jeu prévu (il était supposé rester loin de la raquette) mais le bon sens lui commande de pénétrer pour réaliser l’action de la série qui sauve les Hawks d’un nouveau coup au moral:

Si vous pensiez le Game 5 épique, accrochez-vous pour un retournement d’estomac dès le Game 6 à Washington. Honnêtement, on pensait tous que les Wizards emporteraient facilement celui-ci pour un ultime match dans l’antre d’Atlanta. Les hommes de Budenholzer en ont décidé autrement, ils préfèrent se qualifier pour les Finales de Conférence après 44 ans de disette! Cette qualification n’a tenu qu’à un fil, ou plutôt à un dixième de seconde près puisque Paul Pierce ne sera pas crédité d’un des plus beaux 3pts égalisateur des Playoffs car le ballon quitte ses mains un poil trop tard, le destin a frappé:

D.Carroll: J’étais sur le point de pleurer quand je l’ai vu marquer ce shoot, « encore lui? ». Mais les dieux du basket étaient avec nous

La Palme de la mauvaise foi revient à Randy Wittman, qui sort de ces P.O sans aucune classe :

Je pense comme mes joueurs que nous aurions du gagner cette série

Eh bien non, les 4 matchs perdus prouvent bien le contraire Randy. Les Hawks ont fait preuve d’une solidité très intéressante, malgré les coups de butoir de Pierce qui auraient pu démoraliser plus d’une équipe. Atlanta a réussi car Jeff Teague était présent, cette feinte résume à elle-seule toute l’étendue de la confiance de ces fiers gaillards: